Chimiothérapie du cancer de l’ovaire

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux (cytotoxiques) pour détruire les cellules cancéreuses. La plupart des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire reçoivent de la chimiothérapie. Votre équipe de soins prendra vos besoins personnels en considération pour choisir les médicaments, les doses et les modes d’administration de la chimiothérapie. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements.

La chimiothérapie peut être administrée pour différentes raisons. Vous pourriez recevoir une chimiothérapie pour :

  • détruire les cellules cancéreuses qui pourraient rester après une chirurgie et réduire le risque que le cancer revienne (récidive) (chimiothérapie adjuvante)
  • réduire la taille d’une tumeur avant une chirurgie (chimiothérapie néoadjuvante)
  • soulager la douleur ou maîtriser les symptômes d’un cancer de l’ovaire de stade avancé (chimiothérapie palliative)

La chimiothérapie est habituellement un traitement systémique. Cela signifie que les médicaments voyagent dans la circulation sanguine pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, y compris celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive dans l’ovaire.

La chimiothérapie du cancer de l’ovaire peut être administrée par voie intraveineuse (dans une veine) ou par voie intrapéritonéale (IP). Quand les agents chimiothérapeutiques sont administrés par voie IP, ils circulent dans tout l’abdomen et traitent les tumeurs qui s’y trouvent. Ils sont également absorbés dans la circulation sanguine, donc la chimiothérapie IP est aussi considérée comme un type de traitement systémique.

La chimiothérapie IP est seulement offerte lorsque le cancer s’est propagé dans l’abdomen et qu’il reste très peu de cancer après la chirurgie. Dans le cas de la chimiothérapie IP, les médicaments sont injectés directement dans l’abdomen au moyen d’une chambre d’injection. Cette chambre permet aux médicaments d’être administrés en toute sécurité. Le chirurgien peut installer la chambre en même temps que la chirurgie visant à traiter le cancer de l’ovaire ou lors d’une autre intervention.

Si vous recevez de la chimiothérapie IP, vous recevrez aussi de la chimiothérapie intraveineuse, donc les effets secondaires risquent d’être plus intenses que si vous ne receviez que de la chimiothérapie intraveineuse.

Cancer épithélial de l’ovaire

La chimiothérapie du cancer épithélial de l’ovaire consiste habituellement en une association de deux médicaments ou plus administrés toutes les 3 à 4 semaines par voie intraveineuse. En général, un médicament à base de platine comme le carboplatine ou le cisplatine est associé à un taxane comme le paclitaxel ou le docétaxel.

Les associations d’agents chimiothérapeutiques les plus souvent employées sont les suivantes :

  • carboplatine et paclitaxel;
  • carboplatine et docétaxel;
  • cisplatine et paclitaxel.

On pourrait vous proposer une chimiothérapie IP si vous êtes atteinte d’un cancer épithélial de l’ovaire de stade 3 et qu’il reste des tumeurs mesurant moins de 1 cm après une chirurgie de réduction tumorale initiale. Le cisplatine et le paclitaxel sont les médicaments auxquels on a le plus souvent recours lors de la chimiothérapie IP.

D’autres agents peuvent être offerts si le cancer épithélial de l’ovaire ne répond pas à l’association d’un médicament à base de platine et d’un taxane. La chimiothérapie est également utilisée si le cancer épithélial de l’ovaire réapparaît (récidive). Les types de médicament employés dépendront de la sensibilité du cancer aux médicaments à base de platine et de sa persistance (si le cancer n’est jamais complètement disparu après la première chimiothérapie).

Si le cancer a initialement répondu à un médicament à base de platine et qu’il réapparaît plus de 6 mois à la suite de la dernière chimiothérapie, le traitement le plus probablement administré sera une association comportant un médicament à base de platine. Si le cancer n’est pas complètement disparu après la première chimiothérapie ou s’il réapparaît moins de 6 mois après la fin du traitement, d’autres médicaments qui ne sont pas à base de platine seront employés. Ceux-ci comprennent notamment les suivants :

  • docétaxel;
  • paclitaxel;
  • étoposide (Vepesid);
  • gemcitabine;
  • cyclophosphamide (Procytox);
  • irinotécan;
  • pemetrexed;
  • topotécan;
  • vinorelbine;
  • doxorubicine liposomale pégylée (Caelyx).

Cancer du stroma de l’ovaire

Les associations chimiothérapeutiques les plus couramment administrées pour traiter le cancer du stroma de l’ovaire sont les suivantes :

  • carboplatine et paclitaxel;
  • protocole PEB (ou BEP) – cisplatine, étoposide et bléomycine.

En présence d’une tumeur du stroma de l’ovaire persistante (qui ne répond pas aux agents chimiothérapeutiques ni aux médicaments hormonaux employés précédemment) ou récidivante (qui réapparaît), on peut avoir recours à une autre association de médicaments.

Cancer des cellules germinales de l’ovaire

Les associations chimiothérapeutiques les plus couramment utilisées pour traiter le cancer des cellules germinales de l’ovaire sont :

  • protocole PEB (or BEP) – cisplatine, étoposide et bléomycine
  • carboplatine et étoposide

Si la tumeur des cellules germinales de l’ovaire ne réagit pas aux médicaments administrés lors de traitements antérieurs ou si elle récidive, on peut employer d’autres associations médicamenteuses, telles que :

  • protocole VeIP – vinblastine, ifosfamide (Ifex) et cisplatine
  • protocole TIP – paclitaxel, ifosfamide et cisplatine
  • protocole VIP – étoposide, ifosfamide et cisplatine

Tumeurs de l’ovaire à la limite de la malignité

Les associations chimiothérapeutiques auxquelles on a le plus souvent recours pour traiter les tumeurs de l'ovaire à la limite de la malignité comprennent du carboplatine ou du cisplatine et un autre médicament tel que le paclitaxel. On peut administrer une chimiothérapie après la chirurgie dans le cas d’une tumeur qui est réapparue (récidive).

Carcinome péritonéal primitif

Les associations chimiothérapeutiques les plus couramment administrées pour traiter le carcinome péritonéal primitif sont les mêmes que celles employées pour traiter le cancer épithélial de l’ovaire. S’il reste de petites tumeurs après la chirurgie de réduction tumorale, on peut avoir recours à la chimiothérapie intrapéritonéale en plus de la chimiothérapie intraveineuse.

Effets secondaires

Peu importe le traitement du cancer de l’ovaire, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines femmes en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

La chimiothérapie peut causer des effets secondaires puisqu'elle risque d’endommager les cellules saines tout en détruisant les cellules cancéreuses. Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la chimiothérapie, tout de suite après ou quelques jours, voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chimiothérapie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Les effets secondaires de la chimiothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Voici certains effets secondaires fréquents de la chimiothérapie administrée pour traiter le cancer de l'ovaire :

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez ces effets secondaires ou d’autres que vous croyez liés à la chimiothérapie. Plus vite vous mentionnez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le soulager.

Informations sur des médicaments anticancéreux spécifiques

Les renseignements sur des médicaments spécifiques changent régulièrement. Apprenez-en davantage sur les sources d’information sur les médicaments ainsi que sur les sites où vous pouvez obtenir des renseignements sur des médicaments spécifiques.

Questions à poser sur la chimiothérapie

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie et les effets secondaires de la chimiothérapie. Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur la chimiothérapie à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • American Cancer Society. Ovarian Cancer. 2014. http://www.cancer.org/.
  • American Society of Clinical Oncology. Ovarian, Fallopian Tube, and Peritoneal Cancer. 2016.
  • Brown J, Jhingran A, Deavers M. Stromal tumors of the ovary. Raghavan D, Blanke CD, Honson DH, et al (eds.). Textbook of Uncommon Cancer. 4th ed. Wiley Blackwell; 2012: 36: 508-518.
  • Cancer Care Ontario. Drug Formulary. Toronto, ON: Cancer Care Ontario;
  • Eskander RN, Diaz-Montes TP, Vang R, Armstrong DK, Bristow RE. Borderline tumors and other rare epithelial tumors of the ovary. Raghavan D, Blanke CD, Honson DH, et al (eds.). Textbook of Uncommon Cancer. 4th ed. Wiley Blackwell; 2012: 35: 497-506.
  • Fleming GF, Ronnett BM, Seidman J, Zaino RJ, Rubin SC. Epithelial ovarian cancer. Barakat RR, Markman M & Randall ME. Principles and Practice of Gynecologic Oncology. 5th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health / Lippincott Williams & Wilkins; 2009: 25: 763-835.
  • Matei DE, Schilder JM, Michael H. Germ cell tumors of the ovary. Raghavan D, Blanke CD, Honson DH, et al (eds.). Textbook of Uncommon Cancer. 4th ed. Wiley Blackwell; 2012: 37: 520-530.
  • Selman AE, Copeland LJ. Extraovarian primary peritoneal carcinomas. Raghavan D, Blanke CD, Honson DH, et al (eds.). Textbook of Uncommon Cancer. 4th ed. Wiley Blackwell; 2012: 34: 485-495.

Non-responsabilité médicale

L'information fournie par la Société canadienne du cancer ne saurait remplacer le lien qui vous unit à votre médecin. Nos renseignements sont d’ordre général; avant de prendre toute décision de nature médicale ou si vous avez des questions concernant votre état de santé personnel, assurez-vous de parler à un professionnel de la santé qualifié.

Nous faisons le maximum pour que les renseignements que nous diffusons soient toujours exacts et fiables, mais nous ne pouvons garantir leur exhaustivité, pas plus que l’absence totale d’erreur.

La Société canadienne du cancer n’assume aucune responsabilité quant à la qualité des renseignements ou des services offerts par d'autres organismes mentionnés sur cancer.ca, pas plus qu’elle ne cautionne un service, un produit, un traitement ou une thérapie en particulier. 


1-888-939-3333 | cancer.ca | © 2024 Canadian Cancer Society