Hormonothérapie du cancer neuroendocrinien

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Les hormones sont des substances qui contrôlent certaines fonctions du corps, dont l’activité et la croissance des cellules. L’hormonothérapie ajoute, bloque ou enlève des hormones afin de ralentir ou d’interrompre la croissance des cellules cancéreuses qui ont besoin d’hormones pour se développer. On peut modifier ou bloquer les taux d’hormones à l’aide de médicaments, de la chirurgie ou de la radiothérapie.

On administre souvent une hormonothérapie pour traiter les tumeurs neuroendocrines (TNE). On n’y a habituellement pas recours pour traiter les carcinomes neuroendocriniens (CNE). Si vous recevez une hormonothérapie, votre équipe de soins se basera sur ce qu’elle sait relativement au cancer et à votre état de santé pour planifier votre traitement.

Il est possible que l’hormonothérapie soit le seul traitement que vous ayez ou bien on pourrait l’associer à d’autres traitements du cancer. Vous pouvez recevoir une hormonothérapie pour :

  • ralentir et contrôler la croissance d’une TNE;
  • traiter les symptômes causés par une tumeur qui produit trop d’une hormone, dont les symptômes du syndrome carcinoïde.

Le syndrome carcinoïde est un ensemble de symptômes comprenant une rougeur de la peau, une respiration sifflante, des battements du cœur rapides, une perte de poids et la diarrhée. Il apparaît quand une TNE libère une grande quantité d’hormones (dont la sérotonine) et d’autres substances chimiques dans le corps. Le type d’hormone libéré dépend de l’emplacement d’origine de la TNE dans le corps.

Analogues de la somatostatine

Les analogues de la somatostatine sont des médicaments qui font baisser la quantité d’hormones produites et libérées par les TNE.

On y a surtout recours pour contrôler les symptômes du syndrome carcinoïde. Si vous ne présentez aucun symptôme du syndrome carcinoïde, c’est-à-dire que vous êtes asymptomatique, mais que votre taux de 5-HIAA a augmenté, on pourrait vous administrer des analogues de la somatostatine pour aider à réduire le risque de troubles cardiaques ou pour maîtriser les troubles cardiaques (maladie cardiaque carcinoïde).

Les analogues de la somatostatine peuvent aussi être administrés pour ralentir et contrôler le développement d’un cancer avancé ou métastatique lorsqu’il est impossible de pratiquer une intervention chirurgicale. La tumeur peut être fonctionnelle ou non fonctionnelle. Les tumeurs fonctionnelles produisent plus d’hormones que ce dont nous avons généralement besoin, ce qui provoque des symptômes. Les tumeurs non fonctionnelles produisent une quantité normale d’hormones qui ne provoque habituellement aucun symptôme.

L’analogue de la somatostatine employé le plus couramment est l’octréotide (Sandostatin). Il est offert sous une forme à action prolongée (octréotide LAR) ou à action brève. Le lanréotide (Somatuline Autogel) est un autre analogue de la somatostatine auquel on peut avoir recours. Il est offert sous une forme à action prolongée, comme l’octréotide LAR.

L’administration d’octréotide à action prolongée ou de lanréotide est un traitement standard pour une maîtrise à long terme des symptômes et de la croissance tumorale. On injecte l’octréotide LAR dans un muscle (injection intramusculaire). Le lanréotide est injecté dans la couche profonde située sous la peau (injection sous-cutanée profonde), mais pas dans le muscle. On le fait une fois par mois. En général, ce traitement est administré tant et aussi longtemps qu’il demeure efficace. Vous pourriez le recevoir le reste de votre vie.

L’octréotide à action brève est injecté juste sous la peau (injection sous-cutanée) plusieurs fois par jour. Avant de vous le donner sur une base régulière, il est possible qu’on vous l’administre pendant une courte période afin de vérifier si votre corps peut s’y adapter. On l’emploie aussi avant une intervention chirurgicale ou d’autres traitements pour prévenir et prendre en charge une crise carcinoïde. La crise carcinoïde est un problème grave qui peut mettre la vie en danger et qui est caractérisé par des rougeurs cutanées, une pression artérielle basse, une difficulté à respirer et des battements de cœur irréguliers.

Effets secondaires de l’hormonothérapie

Les effets secondaires de l’hormonothérapie dépendent surtout du type d’hormonothérapie, de la dose du médicament ou de l’association médicamenteuse et de votre état de santé global. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés à l’hormonothérapie. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

L’octréotide et le lanréotide peuvent causer ces effets secondaires :

  • troubles de la vésicule biliaire, dont des calculs biliaires;
  • diarrhée;
  • selles graisseuses (stéatorrhée) qui sont volumineuses et pâles et qui flottent dans la toilette;
  • douleur abdominale;
  • nausées et vomissements;
  • taux élevé ou bas de sucre (glucose) dans le sang;
  • étourdissements;
  • vision légèrement floue.

Apprenez-en davantage sur l’hormonothérapie

Apprenez-en davantage sur l’ hormonothérapie et les effets secondaires de l’hormonothérapie. Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur l’hormonothérapie à votre équipe de soins.

Les renseignements sur des médicaments spécifiques changent régulièrement. Apprenez-en davantage sur les sources d’information sur les médicaments ainsi que sur les sites où vous pouvez obtenir des renseignements sur des médicaments spécifiques.

Révision par les experts et références

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  • Canadian Neuroendocrine Tumour Society (CNETS). Neuroendocrine Tumours: Reference Guide for Patients and Families (Version 3). 2020. https://cnets.ca/.
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