Traitements de la maladie trophoblastique gestationnelle

Si vous êtes atteinte de maladie trophoblastique gestationnelle (MTG), votre équipe de soins élaborera un plan de traitement spécialement pour vous. Ce plan sera basé sur votre état de santé et sur des renseignements propres au cancer. Quand votre équipe de soins décide quels traitements vous proposer pour la MTG, elle prend en considération les éléments suivants :

  • le type de MTG
  • le stade et la catégorie de risque
  • les traitements déjà administrés
  • si vous désirez préserver votre fertilité
  • vos préférences personnelles

Il est possible qu’on vous propose un ou plusieurs des traitements suivants pour la MTG.

Chirurgie

On effectue habituellement une chirurgie pour traiter la MTG. Elle peut servir de traitement principal de la MTG. Vous pourriez aussi subir une opération si la MTG réapparaît après d’autres traitements.

On a recours aux types de chirurgie suivants pour traiter la MTG. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements avant ou après la chirurgie.

Dilatation et curetage

La dilatation et le curetage (DC) désigne une intervention chirurgicale lors de laquelle on ouvre (dilate) le col de l’utérus avant d’utiliser un appareil semblable à un aspirateur ainsi qu’un petit instrument pour enlever tout le tissu anormal présent dans le revêtement de l’utérus. On administre parfois un médicament qui provoque des contractions utérines, ce qui aide à évacuer le tissu de l’utérus et réduit le saignement lors de l’intervention.

On a recours à la DC pour traiter les môles hydatiformes complètes ou partielles et préserver la fertilité. C’est souvent le seul traitement nécessaire dans le cas d’une grossesse môlaire.

Les effets secondaires de la DC comprennent les crampes pelviennes et les saignements vaginaux, qui peuvent être légers ou intenses.

Hystérectomie

L’hystérectomie est l’ablation chirurgicale de l’utérus. On la pratique rarement pour traiter la néoplasie trophoblastique gestationnelle (NTG). On peut y avoir recours pour différentes raisons :

  • la maladie ne s’est pas propagée hors de l’utérus et vous ne désirez pas porter d'enfants;
  • comme traitement principal des tumeurs trophoblastiques du site placentaire et des tumeurs trophoblastiques épithélioïdes;
  • pour traiter une NTG qui ne répond pas à la chimiothérapie;
  • pour réduire le risque de réapparition du cancer (récidive);
  • pour traiter des tumeurs de stade avancé ou de grosses tumeurs utérines;
  • pour gérer les symptômes d’une MTG avancée, tels qu’un saignement non maîtrisé et une infection généralisée (sepsie) dans le bassin.

Apprenez-en davantage sur l’hystérectomie.

Chirurgie pour enlever des métastases

On peut effectuer une chirurgie pour traiter une MTG qui s’est propagée à des emplacements éloignés comme le cerveau, l’intestin, les reins, le foie ou les poumons, en particulier si les tumeurs résistent à la chimiothérapie.

Les effets secondaires de la chirurgie dépendent surtout du type de chirurgie et de votre état de santé global.

Apprenez-en davantage sur les effets secondaires de la chirurgie.

Chimiothérapie

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux (cytotoxiques) pour détruire les cellules cancéreuses. La chimiothérapie est habituellement un traitement systémique. Cela signifie que le médicament voyage dans la circulation sanguine pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, y compris celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive dans l’utérus. La chimiothérapie permet de guérir la plupart des cas de MTG, même si la maladie est avancée.

La chimiothérapie est un traitement standard de la NTG. Elle peut être administrée comme traitement principal, après la chirurgie ou lorsque la NTG réapparaît (récidive) à la suite du traitement. Un taux de gonadotrophine chorionique humaine (HCG ou ß-HCG) dans le sang qui se met à se stabiliser ou à augmenter ou qui est toujours mesurable quelques mois après une chirurgie pour enlever une môle hydatiforme signifie que la môle est persistante (il s’agit par exemple d’une môle invasive ou d’un choriocarcinome) et qu’il faudra la traiter davantage, par chimiothérapie.

Les agents chimiothérapeutiques les plus souvent employés dans le traitement de la NTG ou des môles hydatiformes persistantes incluent :

  • méthotrexate avec ou sans leucovorine (acide folinique)
  • dactinomycine (Cosmegen, actinomycine D)
  • étoposide (Vepesid, VP-16)
  • vincristine (Oncovin)
  • cisplatine
  • bléomycine (Blenoxane)

Les associations chimiothérapeutiques suivantes comptent parmi les plus couramment administrées pour traiter la MTG de risque élevé :

  • MAC – méthotrexate, dactinomycine et chlorambucil (Leukeran)
  • EMA-CO – étoposide, méthotrexate avec leucovorine et dactinomycine, suivis une semaine plus tard de cyclophosphamide (Procytox) et de vincristine
  • EMA-EP – étoposide, méthotrexate avec leucovorine et dactinomycine, suivis une semaine plus tard d’étoposide et de cisplatine
  • VBP – vinblastine, bléomycine et cisplatine
  • BEP – bléomycine, étoposide et cisplatine

Effets secondaires de la chimiothérapie

Les effets secondaires de la chimiothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer, de la durée du traitement et de votre état de santé global. Voici certains effets secondaires courants des agents chimiothérapeutiques employés pour traiter la NTG :

Radiothérapie

En radiothérapie, on a recours à des rayons ou à des particules de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. La radiothérapie externe est le type de radiothérapie le plus souvent administré pour traiter la MTG. Toutefois, elle est rarement employée, sauf lorsque la maladie s’est propagée ou qu’elle ne réagit pas à la chimiothérapie. La radiothérapie peut aussi servir à traiter une MTG qui s’est propagée à l’encéphale (communément appelé cerveau).

Effets secondaires de la radiothérapie

Les effets secondaires de la radiothérapie dépendent surtout de la taille de la région traitée, de la dose totale et du mode d’administration.

Apprenez-en davantage sur les effets secondaires de la radiothérapie au bassin ou au cerveau.

Traitement par stade et par type de MTG

Le traitement dépend du type de MTG, du stade et du score pronostique.

Môle hydatiforme

La môle hydatiforme est une forme non cancéreuse de MTG. La chirurgie constitue habituellement son seul traitement. Les options de traitement de la môle hydatiforme comprennent les suivantes :

  • La DC est la chirurgie la plus fréquemment pratiquée et elle représente une option pour les femmes qui désirent encore porter des enfants. Une deuxième DC est parfois nécessaire lorsqu’il reste du tissu môlaire après la première intervention.
  • On peut proposer une hystérectomie aux femmes qui ne souhaitent plus porter des enfants.
  • La chimiothérapie est employée pour traiter les môles hydatiformes persistantes.

Néoplasie trophoblastique gestationnelle

La NTG inclut les môles invasives et le choriocarcinome gestationnel, qui sont presque toujours cancéreux.

Les options de traitement de la NTG de risque élevé sont les suivantes :

  • chimiothérapie, laquelle consiste généralement en une association de médicaments
  • hystérectomie, chez les femmes qui ne souhaitent plus porter des enfants
  • chirurgie pour enlever des métastases
  • radiothérapie pour traiter les métastases cérébrales

Les tumeurs trophoblastiques du site placentaire et les tumeurs trophoblastiques épithélioïdes sont des types très rares de MTG. En général, elles sont résistantes à la chimiothérapie standard. On les traite habituellement au moyen d’une hystérectomie. Il est possible qu’on administre de la chimiothérapie si la tumeur se propage à d’autres parties du corps.

MTG récidivante ou résistante

Le traitement de la MTG qui réapparaît (récidive) après avoir été traitée dépend de l’endroit où la tumeur revient et des traitements déjà administrés. Voici des options de traitement de la MTG récidivante ou de la MTG qui ne réagit pas aux médicaments administrés précédemment :

  • On peut administrer une chimiothérapie consistant en un seul médicament si la MTG a déjà été traitée par chirurgie.
  • Une différente association médicamenteuse peut être employée si vous avez déjà reçu de la chimiothérapie.
  • On peut effectuer une hystérectomie ou une chirurgie pour enlever des métastases.
  • On peut avoir recours à la radiothérapie, en particulier si la MTG s’est propagée au cerveau.

Suivi après le traitement de la MTG

Le suivi après le traitement est une composante importante des soins apportés aux personnes atteintes de cancer. Vous devrez régulièrement avoir des visites de suivi, en particulier au cours de la première ou des deux premières années suivant la fin du traitement. Ces visites permettront à l’équipe de soins de surveiller votre évolution et de savoir comment vous vous rétablissez du traitement. Le plan de suivi dépend du type de MTG et des traitements administrés.

  • Môle hydatiforme – On mesure habituellement le taux de HCG dans le sang chaque semaine jusqu’à ce qu’il soit normal pendant au moins 3 semaines de suite. Par la suite, on le mesure chaque mois pendant au moins 6 mois.
  • NTG – On mesure habituellement le taux de HCG dans le sang chaque semaine jusqu’à ce qu’il soit normal pendant au moins 3 semaines de suite. Par la suite, on le mesure chaque mois pendant au moins 12 mois. Dans le cas d’une NTG de stade 4, on mesure le taux de HCG dans le sang chaque mois pendant 24 mois une fois qu’il a été normal pendant au moins 3 semaines de suite.
  • On peut effectuer un examen physique tous les 3 à 6 mois au cours de la première année, puis environ tous les 6 mois.
  • Vous pourriez parfois subir d’autres épreuves, comme des radiographies pulmonaires et d’autres examens d’imagerie.

Si vous n’avez pas subi d’hystérectomie (ablation de l’utérus), il est important d’éviter de tomber enceinte durant la période de suivi. Votre médecin discutera avec vous du type de contraception qui vous convient le mieux et vous dira combien de temps vous devriez attendre avant de tomber enceinte.

Essais cliniques

Quelques essais cliniques sur la MTG sont en cours au Canada et acceptent des participantes. Les essais cliniques visent à trouver de nouvelles méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Questions à poser sur le traitement

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur le traitement à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • American Cancer Society . Gestational Trophoblastic Disease . 2014 : https://www.cancer.org/.
  • American Society of Clinical Oncology . Gestational Trophoblastic Disease . 2014 : https://www.cancer.net/.
  • Goldstein DP, Berkowitz RS, Horowitz NS . Gestational trophoblastic diseases. DeVita VT Jr, Lawrence TS, Rosenberg SA. Cancer: Principles and Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 75: 1069-1074.
  • Levine DA, Dizon DS, Yashar CM, Barakat RR, Berchuch A, Markman M, Randall ME. Handbook for Principles and Practice of Gynecologic Oncology. 2nd ed. Philadelphia, PA: Wolters Kluwer; 2015.

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