Diagnostic du cancer du col de l’utérus

En général, le processus diagnostique du cancer du col de l’utérus débute lorsque le résultat d’un test Pap est anormal. Votre médecin vous questionnera sur les symptômes que vous éprouvez et il peut vous faire un examen physique. En se basant sur ces informations, votre médecin vous dirigera vers un spécialiste ou vous prescrira des examens afin de vérifier la présence d’un cancer du col de l’utérus ou d’autres problèmes de santé.

Le processus diagnostique peut sembler long et décourageant. C’est normal de s’inquiéter, mais essayez de ne pas oublier que d’autres affections médicales peuvent causer des symptômes semblables à ceux du cancer du col de l’utérus. Il est important que l’équipe de soins élimine toute autre cause possible du problème de santé avant de poser un diagnostic de cancer du col de l’utérus.

On a habituellement recours aux tests qui suivent pour éliminer ou diagnostiquer le cancer du col de l’utérus. Bien des tests permettant de poser le diagnostic de cancer sont également employés pour en déterminer le stade, c’est-à-dire jusqu'où la maladie s’est propagée. Votre médecin pourrait aussi vous faire passer d'autres examens afin de vérifier votre état général de santé et d’aider à planifier votre traitement.

Antécédents de santé et examen physique

Vos antécédents de santé consistent en un bilan de vos symptômes, de vos facteurs de risque et de tous les événements et troubles médicaux que vous auriez pu éprouver dans le passé. Votre médecin vous posera des questions sur vos antécédents :

  • symptômes qui laissent croire à un cancer du col de l’utérus;
  • activité sexuelle;
  • tests Pap anormaux et traitements;
  • tabagisme.

L'examen physique permet à votre médecin de rechercher tout signe de cancer du col de l’utérus. Lors de l'examen physique, votre médecin peut :

  • faire un test Pap et un examen pelvien;
  • faire un toucher rectal (TR) à la recherche de changements anormaux;
  • palper les ganglions lymphatiques aux aines et au-dessus des clavicules afin de savoir s’ils sont enflés.

Apprenez-en davantage sur l’examen physique, l’examen pelvien et le toucher rectal (TR).

Test Pap

Lors du test Pap, on fait un petit prélèvement de cellules à la surface du col de l’utérus. Le médecin observe les cellules au microscope afin de savoir si elles sont normales ou anormales. Le test permet de trouver tôt des changements anormaux dans les cellules, soit avant qu’un cancer n’apparaisse.

Le test Pap sert au dépistage du cancer du col de l'utérus. On fait un test Pap aux 1 à 3 ans selon les lignes directrices sur le dépistage en vigueur dans votre province ou territoire et vos antécédents de santé.

Apprenez-en davantage sur le test Pap.

Test de dépistage du VPH

Le test de dépistage du virus du papillome humain (VPH) est une analyse de laboratoire qui ne recherche l’ADN que de types de VPH à risque élevé ayant été liés au cancer du col de l’utérus. Dans certains cas, on peut faire cette analyse à partir du prélèvement de cellules effectué lors du test Pap.

Apprenez-en davantage sur le test de dépistage du VPH.

Colposcopie

Lors de la colposcopie, on utilise un colposcope (instrument muni d’une loupe et d’une lumière) pour examiner la vulve, le vagin et le col de l’utérus.

On fait une colposcopie après qu’un test Pap anormal ou qu’un test de dépistage du VPH positif laisse croire à un état précancéreux ou à un cancer du col de l’utérus. On peut aussi faire une colposcopie si vous présentez des symptômes du cancer du col de l’utérus.

On pratique la colposcopie sensiblement de la même manière qu’un test Pap. Le médecin insère un spéculum dans le vagin. Le spéculum est un instrument fait de plastique ou de métal qui sépare les parois du vagin afin que le médecin puisse voir clairement le col de l’utérus. Il est possible qu'il applique sur la région une solution qui aide à mieux voir le revêtement du col. Le médecin se sert ensuite du colposcope pour examiner soigneusement la surface interne du col et du vagin. Il positionne le colposcope à l’extérieur de l’ouverture du vagin plutôt qu’à l’intérieur du vagin. Le médecin peut faire une biopsie lors de la colposcopie s’il observe une région anormale dans le col de l’utérus.

Il est préférable de faire la colposcopie quand vous n’êtes pas menstruée. Il faut éviter les relations sexuelles, les douches et les médicaments vaginaux ainsi que les crèmes, mousses ou gels contraceptifs (spermicides) (à moins que votre médecin ne l'ait recommandé) 48 heures avant l’examen puisqu'ils pourraient nuire à l'intervention et affecter les résultats.

On peut effectuer une colposcopie chez la femme enceinte si son médecin le recommande.

Biopsie

Si le résultat d'un test Pap est anormal, votre médecin fera probablement une biopsie du col de votre utérus. Lors de la biopsie, le médecin prélève des tissus ou des cellules qu’il observe au microscope afin de savoir si des cellules cancéreuses sont présentes dans l’échantillon.

On peut pratiquer les types suivants de biopsie pour prélever des cellules et des tissus du col de l’utérus ou de régions voisines. Apprenez-en davantage sur la biopsie.

On fait la biopsie colposcopique lors d'une colposcopie. Un anesthésique (produit insensibilisant) local peut être employé pour engourdir le col de l’utérus. Le médecin se sert de pinces à biopsie pour enlever un peu de tissu dans les régions du col ou du vagin qui semblent douteuses.

On fait le curetage endocervical lors d'une colposcopie. Un anesthésique (produit insensibilisant) local peut être employé pour engourdir le col de l’utérus. Le médecin se sert d’une curette pour gratter délicatement le canal endocervical afin d’y prélever des cellules et du tissu. La curette est un instrument étroit en forme de cuillère.

Lors de la biopsie de l’endomètre, on utilise un instrument spécial appelé pipelle pour enlever des cellules du revêtement interne de l’utérus, soit l’endomètre, afin de les examiner au microscope à la recherche d’un cancer. On peut l’effectuer au cours de la colposcopie.

La biopsie conique permet d’enlever un morceau de tissu en forme de cône dans le col de l’utérus. On forme le cône en enlevant la partie externe du col la plus près du vagin et une partie du canal endocervical.

Selon la méthode employée, on peut faire la biopsie conique lors de la colposcopie ou une autre fois en salle d’opération. Il est possible que la biopsie conique soit le seul traitement nécessaire pour un état précancéreux du col de l’utérus.

Apprenez-en davantage sur la biopsie conique.

Lors de la biopsie du ganglion sentinelle (BGS), on enlève le ganglion sentinelle afin de savoir s’il est cancéreux. Le ganglion sentinelle est le premier ganglion lymphatique d’une chaîne ou d’un amas ganglionnaire qui reçoit la lymphe provenant de la région qui entoure la tumeur. Si les cellules cancéreuses se propagent, elles le feront le plus vraisemblablement à ces ganglions en premier. Il peut y avoir plus d’un ganglion sentinelle selon la voie de drainage des vaisseaux lymphatiques entourant la tumeur.

Apprenez-en davantage sur la biopsie du ganglion sentinelle (BGS).

Formule sanguine complète (FSC)

La formule sanguine complète (FSC) permet d'évaluer la quantité et la qualité des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes. On fait une FSC pour vérifier la présence d'une anémie causée par un saignement vaginal qui dure depuis longtemps (chronique). La FSC permet également aux médecins d’obtenir des valeurs de référence auxquelles ils pourront comparer les résultats de prochaines analyses sanguines effectuées pendant et après le traitement.

Apprenez-en davantage sur la formule sanguine complète (FSC).

Analyses biochimiques sanguines

Lors d'une analyse biochimique sanguine, on mesure le taux de substances chimiques dans le sang. Elle permet d'évaluer la qualité de fonctionnement de certains organes et aussi de détecter des anomalies.

On a recours aux analyses biochimiques sanguines pour savoir jusqu’à quel point les reins et le foie fonctionnent dans le cadre du processus diagnostique du cancer du col de l’utérus. Elles aident également à établir si ces organes sont assez sains pour tolérer les effets des traitements du cancer et pour s’en rétablir.

Apprenez-en davantage sur les analyses biochimiques sanguines.

Endoscopie

L’endoscopie permet au médecin d’observer l’intérieur des cavités corporelles à l’aide d’un tube flexible muni d’une lumière et d’une lentille à une extrémité (endoscope).

Lors de la cystoscopie, on se sert d’un endoscope, appelé cystoscope, pour examiner la vessie et l’urètre. Elle permet de savoir si le cancer s’est propagé à ces organes. Le médecin peut faire une biopsie en même temps qu’une cystoscopie s’il détecte une région douteuse lors de l'examen.

Lors de la sigmoïdoscopie, on se sert d’un endoscope, appelé sigmoïdoscope, pour examiner le côlon sigmoïde (dernière partie du côlon) et le rectum. Elle permet de savoir si le cancer s’est propagé au rectum. Le médecin peut faire une biopsie en même temps qu’une sigmoïdoscopie s’il détecte une région douteuse lors de l'examen.

Apprenez-en davantage sur la cystoscopie et la sigmoïdoscopie.

Radiographie pulmonaire

Lors d’une radiographie, on emploie des radiations de faible dose pour produire des images de parties du corps sur film. On fait une radiographie pulmonaire pour savoir si le cancer s'est propagé aux poumons.

Apprenez-en davantage sur la radiographie.

Lavement baryté

Le lavement baryté est une radiographie lors de laquelle on a recours à un colorant spécial (produit de contraste) appelé sulfate de baryum. On fait un lavement baryté pour savoir si le cancer s'est propagé au côlon ou au rectum.

Apprenez-en davantage sur le lavement baryté.

Tomodensitométrie (TDM)

Lors d'une tomodensitométrie (TDM), on emploie des appareils radiographiques particuliers afin de produire des images à 3 dimensions et en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les clichés en images détaillées.

La TDM permet de :

  • explorer le bassin, l’abdomen et les ganglions lymphatiques entourant le col de l’utérus;
  • savoir si le cancer s'est propagé à d’autres organes ou tissus;
  • guider l’aiguille lors de la biopsie d’une région où l’on soupçonne la présence d’une métastase.

Apprenez-en davantage sur la tomodensitométrie (TDM).

Imagerie par résonance magnétique

En imagerie par résonance magnétique (IRM), on a recours à de puissantes forces magnétiques et à des ondes radio-électriques pour produire des images en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les images en clichés à 3 dimensions.

L’IRM permet de :

  • explorer le bassin, l’abdomen et les ganglions lymphatiques entourant le col de l’utérus;
  • savoir si le cancer s'est propagé à d’autres organes ou tissus;
  • guider l’aiguille lors de la biopsie d’une région où l’on soupçonne la présence d’une métastase.

Apprenez-en davantage sur l'IRM.

Urographie intraveineuse (UIV)

L'urographie intraveineuse (UIV) est une radiographie spéciale de l'appareil urinaire. On peut y avoir recours pour savoir si le cancer bloque les uretères (tubes qui relient les reins à la vessie). Il se peut que l'UIV ne soit pas nécessaire si on a fait une TDM ou une IRM.

Apprenez-en davantage sur l’urographie intraveineuse (UIV).

Tomographie par émission de positrons

Lors d'une tomographie par émission de positrons (TEP), on emploie une matière radioactive appelée produit radiopharmaceutique pour détecter des changements dans l’activité métabolique des tissus du corps. Un ordinateur analyse les modèles de distribution de la radioactivité et produit des images à 3 dimensions et en couleur de la région examinée. On peut l’associer à la TDM, ce qu’on appelle TEP/TDM.

On peut avoir recours à la TEP pour détecter un cancer du col de l’utérus qui est réapparu ou qui s’est propagé à d’autres organes ou tissus.

Apprenez-en davantage sur la tomographie par émission de positrons (TEP).

Questions à poser à votre équipe de soins

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur le diagnostic à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • Klopp AH, Eifel PJ, Berek JS, Konstantinopoulos PA . Cancer of the cervix, vagina and vulva. DeVita VT Jr, Lawrence TS, Rosenberg SA. Cancer: Principles and Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 72:1013-1047.
  • Levine DA, Dizon DS, Yashar CM, Barakat RR, Berchuch A, Markman M, Randall ME. Handbook for Principles and Practice of Gynecologic Oncology. 2nd ed. Philadelphia, PA: Wolters Kluwer; 2015.
  • National Cancer Institute. Cervical Cancer Treatment (PDQ®) Health Professional Version. 2018: http://www.cancer.gov/.
  • US National Library of Medicine. MedlinePlus Medical Encyclopedia: Cervical cancer. 2017: https://medlineplus.gov/ency/article/000893.htm.

Résultats anormaux de la biopsie du col de l’utérus

On fait une biopsie du col de l’utérus pour diagnostiquer le cancer et les états précancéreux du col de l’utérus. Informez-vous sur les résultats anormaux.

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