Risques de la leucémie aiguë

Il y a des choses qui peuvent affecter le risque, ou probabilité, d’avoir le cancer. Certains comportements, substances ou états peuvent faire augmenter ou diminuer le risque. La plupart des cancers sont attribuables à de nombreux risques. Mais le cancer apparaît parfois chez des personnes qui ne présentent aucun risque.

La leucémie aiguë comprend 2 types de leucémie : la leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) et la leucémie myéloïde aiguë (LMA). Certains risques peuvent différer entre la LLA et la LMA, et certains peuvent être identiques.

Le risque d’être atteint d’une LMA s’accroît avec l’âge. La maladie survient habituellement chez des personnes âgées de 65 ans et plus. La LLA est plus fréquente chez les enfants et chez les adultes âgés de plus de 50 ans.

La leucémie aiguë atteint un peu plus souvent les hommes que les femmes. Plus de recherches sont nécessaires et actuellement, il n’est pas possible d’établir le risque des personnes transgenres, non binaires et de diverses identités de genre.

Les éléments qui suivent peuvent accroître votre risque de leucémie aiguë.

Niveau élevé de radiation

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer qu’être en contact avec un niveau élevé de radiation, comme lors d’un accident de réacteur nucléaire, est un risque de leucémie aiguë. La plupart des leucémies qui apparaissent après une exposition à la radiation sont des LMA plutôt que des LLA.

Radiothérapie antérieure

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que l’administration antérieure d’une radiothérapie pour traiter un cancer ou d’autres affections médicales fait augmenter le risque de leucémie aiguë. L’administration antérieure d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie pour traiter un cancer accroît davantage ce risque que le fait d’avoir reçu uniquement une radiothérapie.

Le risque est plus élevé pour la LMA que pour la LLA.

Chimiothérapie antérieure

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que certains agents chimiothérapeutiques ou certaines associations de médicaments font augmenter le risque de développer une LMA, mais ce risque est très faible. Les avantages de la chimiothérapie pour traiter un cancer surpassent largement ce risque.

On sait que les types d’agents chimiothérapeutiques et d’associations qui suivent font augmenter le risque de LMA :

  • agents alkylants (thiotépa, procarbazine, dacarbazine et témozolomide, en particulier);

  • inhibiteurs de la topoisomérase II (épirubicine, mitoxantrone, étoposide);
  • médicaments à base de platine (cisplatine, carboplatine);
  • carmustine (aussi appelée BCNU);
  • lomustine (aussi appelée CCNU);
  • sémustine (aussi appelée méthyl-CCNU);
  • MOPP – une association de médicaments à base de chlorhydrate de méchloréthamine, de vincristine, de procarbazine et de prednisone.

Le fait de recevoir à la fois une chimiothérapie et une radiothérapie pour traiter un cancer fait augmenter le risque de développer une LMA encore plus qu’une chimiothérapie seule.

Certains troubles sanguins

Les personnes ayant des antécédents des troubles sanguins suivants risquent davantage d’être atteintes d’une LMA :

Ces troubles sanguins peuvent se modifier et évoluer en LMA (on parle alors de transformation). Mais ce ne sont pas toutes les personnes atteintes de ces troubles sanguins qui développeront une LMA.

Troubles génétiques

Un trouble génétique est une maladie causée par un changement (mutation) dans un ou plusieurs gènes. Le fait de présenter certains troubles génétiques peut accroître le risque de développer une leucémie aiguë, en particulier durant l’enfance.

Les troubles génétiques héréditaires qui suivent font augmenter le risque de LLA ainsi que de LMA.

Le syndrome de Down est causé par la présence d’une copie supplémentaire (troisième copie) du chromosome 21. Il est caractérisé par diverses anomalies congénitales, une déficience intellectuelle, un aspect facial caractéristique et un faible tonus musculaire chez le nourrisson.

Le syndrome de Bloom est un trouble causé par des mutations dans un chromosome spécifique. Les signes sont entre autres une taille plus petite que la moyenne, une voix aiguë et un visage à l’aspect caractéristique.

L’ataxie télangiectasie (AT) est une maladie rare qui touche le système nerveux, le système immunitaire et d’autres systèmes et appareils du corps. Les signes et symptômes sont entre autres la perte d’équilibre, une mauvaise coordination, des infections fréquentes, une rougeur des yeux (causée par l’élargissement des vaisseaux sanguins) et des mouvements anormaux des yeux.

Le syndrome de Li-Fraumeni est un trouble associé à un risque accru de nombreux cancers différents, tant chez les adultes que chez les enfants.

La neurofibromatose de type 1 est un trouble qui touche le système nerveux. Elle nuit au développement des cellules nerveuses, est responsable de la formation de tumeurs sur les nerfs et peut causer d’autres anomalies dans les muscles, les os et la peau.

Les troubles génétiques qui suivent font augmenter le risque de LMA, mais on ne sait pas clairement s’il en est de même pour le risque de LLA.

Le syndrome de Klinefelter est une anomalie des chromosomes sexuels, alors qu’une personne à qui on a attribué le sexe masculin à la naissance possède au moins un chromosome X supplémentaire. Les signes du syndrome de Klinefelter diffèrent selon l’âge de la personne atteinte. Ces signes sont entre autres de testicules de petite taille, des muscles faibles, des seins volumineux, une taille supérieure à la moyenne ainsi qu’une pilosité faciale et corporelle moins importante que celle de la plupart des hommes.

L’anémie de Fanconi affecte la moelle osseuse, l’empêchant de fabriquer des globules rouges, des globules blancs ou des plaquettes.

Respirer du benzène

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que le benzène est une cause de LMA. Une personne est exposée au benzène lorsqu’elle respire de l’air qui en contient. On peut trouver du benzène dans :

  • la fumée de tabac, dont la fumée secondaire;

  • les vapeurs d’essence et les gaz d’échappement des véhicules;
  • les colles, les adhésifs, les produits nettoyants et les décapants pour peinture;
  • des sources environnementales, par exemple la fumée provenant d’incendies de forêt ou les gaz volcaniques.

Les personnes qui travaillent dans des industries où l’on utilise du benzène, comme les entreprises de produits chimiques ou pharmaceutiques, peuvent être exposées à de plus grandes quantités de benzène.

Respirer du formaldéhyde

Le formaldéhyde est un gaz incolore. Une personne est exposée au formaldéhyde lorsqu’elle respire de l’air qui en contient. On peut observer la présence de formaldéhyde :

  • dans les salons funéraires (on a recours au formaldéhyde pour l’embaumement) et dans les laboratoires où sont conservés des spécimens;

  • lors de la production et de l’utilisation de fertilisants, de papier, de contreplaqué, de plastiques, de résines et de mousse isolante;
  • dans les produits de nettoyage domestique, les médicaments et d’autres produits utilisés pour la conservation;
  • dans la fumée de tabac, dont la fumée secondaire.

Les personnes qui travaillent dans des industries où l’on utilise du formaldéhyde, par exemple en agriculture, dans la construction et dans les entreprises de services funéraires, peuvent être exposées à de plus grandes quantités de formaldéhyde.

Tabagisme

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que le tabagisme accroît le risque de LMA. Ce pourrait être dû à la présence de benzène et de formaldéhyde dans le tabac.

Antécédents familiaux

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que des antécédents familiaux de LMA font augmenter votre risque d’avoir une LMA. Le risque est plus élevé si l’un de vos parents au premier degré (père, mère, frère, sœur ou enfant) a reçu ce diagnostic.

Si un jumeau identique développe une LLA ou une LMA au cours de sa première année de vie, l’autre jumeau présente un risque accru de leucémie aiguë.

HTLV-1

L’infection au virus T-lymphotrope humain 1/virus de la leucémie lymphocytaire T humaine de type 1 (HTLV-1) accroît le risque de développer une LLA à cellules T, un type rare de LLA. Dans de nombreux cas, les personnes porteuses de ce virus n’éprouvent pas de symptômes et n’ont pas de problèmes de santé liés au virus. Seules quelques personnes atteintes d’une infection au HTLV-1 auront la leucémie.

Le HTLV-1 est plutôt rare au Canada. Il se manifeste plus souvent au Japon et dans les Caraïbes.

Risques possibles

Il y a des choses qui peuvent faire augmenter votre risque de leucémie aiguë. On doit poursuivre les recherches pour affirmer qu’elles sont des risques. Les facteurs suivants ont été associés à la LLA, à la LMA ou aux deux :

  • obésité;
  • contact avec des pesticides sur une longue période;
  • système immunitaire affaibli en raison d’une maladie auto-immune ou de la greffe d’un organe (LMA);
  • exposition aux vapeurs de diesel.

Comprendre votre risque de cancer

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur les risques à votre médecin. Renseignez-vous sur les façons de prévenir le cancer et de réduire votre risque.

Révision par les experts et références

  • Canadian Cancer Society | Société canadienne du cancer
  • Abar L, Sobiecki JG, Cariolou M. Body size and obesity during adulthood, and risk of lympho-haematopoietic cancers: an update of the WCRF-AICR systematic review of published prospective studies. Annals of Oncology. 2019: 30(4):528–541.
  • American Cancer Society. Risk Factors for Acute Lymphocytic Leukemia (ALL). February, 2024: https://www.cancer.org/.
  • American Cancer Society. Risk Factors for Acute Myeloid Leukemia (AML). February, 2024: https://www.cancer.org/.
  • Kota, V et al. Clinical impact of transformation to acute myeloid leukemia in patients with higher-risk myelodysplastic syndromes. Future Medicine . 2023: 18(36):4017-4029.
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Volume 75: Ionizing Radiation Part 1: X- and Gamma (y)-Radiation, and Neutrons. 2000: http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol75/mono75.pdf.
  • IARC. Volume 76: Some Antiviral and Antineoplastic Drugs,and Other Pharmaceutical Agents. 2000.
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Volume 88: Formaldehyde, 2-butoxyethanol and 1-tert-butoxypropan-2-ol. 2006: http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol88/mono88.pdf.
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Volume 100A: Pharmaceuticals: A Review of Human Carcinogens. 2012: https://publications.iarc.fr/118.
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Volume 100B: Biological agents: A Review of Human Carcinogens. 2012: http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol100B/mono100B.pdf.
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Volume 100E: Personal Habits and Indoor Combustions. 2012: http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol100E/mono100E.pdf.
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Volume 120: Benzene. 2018: http://publications.iarc.fr/576.
  • Kebriaei P, Ravandi F, de Lima M, Champlin R. Management of acute leukemias. DeVita VT Jr., Lawrence TS, Rosenberg SA, eds. DeVita, Hellman, and Rosenberg's Cancer: Principles & Practice of Oncology. 11th ed. Philadelphia, PA: Wolters Kluwer; 2019: 102:1742–1763..
  • Linet MS, Morton LM, Devesa SS, Dores GM. Leukemias. Thun MJ, Linet MS, Cerhan JR, Haiman CA, Schottenfeld D, eds.. Schottenfeld and Fraumeni Cancer Epidemiology and Prevention. 4th ed. New York, NY: Oxford University Press; 2018: Kindle version, [chapter 38] https://read.amazon.ca/?asin=B0777JYQQC&language=en-CA.
  • Mehta D, Dennis R, Nallamilli S, Vithayathil M, Martinez-Sanchez JM. Correlation between tobacco control policies and mortality of haematological cancers across Europe: An ecological study. Tobacco Prevention & Cessation. 2021: 7:31.
  • Recalde M, Pistillo A, Davila-Batista V, Leitzmann M, Romieu I, et al. Longitudinal body mass index and cancer risk: a cohort study of 2.6 million Catalan adults. Nature Communications. 2023: 14: 3816.
  • National Toxicology Program. Report on Carcinogens. 15 ed. Research Triangle Park, NC: US Department of Health and Human Services, Public Health Service; 2021: https://ntp.niehs.nih.gov/whatwestudy/assessments/cancer/roc/index.html.
  • Yang, F, Long N, Anekpuritanang T, Bottomly D, Savage JC, et al. Identification and prioritization of myeloid malignancy germline variants in a large cohort of adult patients with AML. Blood. 2022: 139(8): 1208-1221.

Non-responsabilité médicale

L'information fournie par la Société canadienne du cancer ne saurait remplacer le lien qui vous unit à votre médecin. Nos renseignements sont d’ordre général; avant de prendre toute décision de nature médicale ou si vous avez des questions concernant votre état de santé personnel, assurez-vous de parler à un professionnel de la santé qualifié.

Nous faisons le maximum pour que les renseignements que nous diffusons soient toujours exacts et fiables, mais nous ne pouvons garantir leur exhaustivité, pas plus que l’absence totale d’erreur.

La Société canadienne du cancer n’assume aucune responsabilité quant à la qualité des renseignements ou des services offerts par d'autres organismes mentionnés sur cancer.ca, pas plus qu’elle ne cautionne un service, un produit, un traitement ou une thérapie en particulier. 


1-888-939-3333 | cancer.ca | © 2024 Canadian Cancer Society