Recherche sur le cancer du poumon

Dernière révision médicale :

On en apprend toujours plus sur le cancer. Les chercheurs et les professionnels de la santé se servent de ce qu’ils ont appris lors des études de recherche pour élaborer de meilleures pratiques qui aideront à prévenir, à détecter et à traiter le cancer du poumon. Ils tentent aussi de trouver comment améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie.

Le texte qui suit traite de différentes recherches qui se révèlent prometteuses dans la lutte contre le cancer du poumon. Nous avons inclus de l’information qui provient de PubMed, la base de données de recherche de la National Library of Medicine. Chaque article scientifique de PubMed comporte un numéro d’identification (PMID) dont le lien mène à un bref résumé (Abstract, en anglais). Nous avons aussi indiqué des liens vers les résumés des recherches présentées aux réunions de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), lesquelles se tiennent tout au long de l’année.

Détection précoce du cancer du poumon

Des chercheurs tentent de trouver comment détecter le cancer du poumon à un stade précoce, soit avant que des signes ou symptômes n’apparaissent. Lorsque le cancer est détecté et traité à ses débuts, les chances de réussite du traitement sont meilleures. Voici des recherches importantes sur la détection précoce du cancer du poumon.

Un outil peu coûteux permettant de prévoir si un fumeur risque fortement d’être atteint du cancer du poumon a été conçu par l’Étude pancanadienne sur la détection précoce du cancer du poumon (PanCan) (Lancet Oncology, PMID 29055736). En plus des antécédents de tabagisme d’une personne, cet outil permet d’évaluer les facteurs suivants : âge, ethnie, statut socio-économique, antécédents familiaux de cancer du poumon, antécédents personnels de maladie pulmonaire obstructive chronique, antécédents personnels de cancer et indice de masse corporelle (IMC). Les personnes dont le risque d’être atteintes d’un cancer du poumon est élevé selon cet outil sont les plus susceptibles de bénéficier du dépistage par TDM. Les résultats d’une étude récente ont aussi permis de confirmer que cet outil peut aider à identifier les personnes qui n’ont pas besoin de passer un test de dépistage aussi souvent dans le but de détecter un cancer du poumon (British Journal of Radiology, PMID 26882046).

L'analyse du sang, de l’urine, des expectorations ou de l’air expiré peut être une façon de détecter un cancer du poumon précoce. Certaines études démontrent que l’analyse de ces liquides corporels et de l’air expiré est prometteuse, mais on doit faire plus de recherches avant qu’on puisse y avoir recours pour le dépistage de la population générale (Lung Cancer, PMID 26973212; Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention, PMID 27013655; Oncotarget, PMID 26440312).

Diagnostic et pronostic

Un domaine clé de la recherche porte sur de meilleures méthodes pour diagnostiquer et stadifier le cancer du poumon. Des chercheurs tentent également de trouver comment aider les médecins à établir un pronostic (probabilité que le cancer puisse être traité avec succès ou qu’il réapparaisse après le traitement). Voici des recherches importantes sur le diagnostic et le pronostic.

Lors d’une biopsie par échographie endobronchique, on a recours à l’échographie pour guider un bronchoscope particulier dans le but de prélever du tissu dans le poumon et les ganglions lymphatiques. Ce type de biopsie permet de détecter et de diagnostiquer un cancer du poumon et de savoir s’il s’est propagé. On peut aussi vérifier si ces échantillons de tissu présentent des mutations génétiques. La biopsie par échographie endobronchique est moins effractive que la thoracoscopie et la médiastinoscopie. Des recherches récentes démontrent que ce type de biopsie peut jouer un rôle clé dans le diagnostic plus rapide et plus sécuritaire du cancer du poumon que d’autres tests. Elle peut aussi fournir des informations qui aident les médecins à décider quelles sont les meilleures options de traitement (American Journal of Clinical Pathology, PMID 26386084; Translational Lung Cancer Research, PMID 26380180).

Les biomarqueurs sont des substances, comme des protéines, des gènes ou des segments de matériel génétique tels que l’ADN et l’ARN, qui sont naturellement présentes dans le corps. On peut les mesurer dans les liquides corporels comme le sang et l’urine ou encore dans les tissus qu’on a prélevés sur le corps. Une mutation génétique ou un changement de la quantité normale d’un biomarqueur peut signifier qu’une personne est atteinte d’un certain type de cancer. Le dosage des biomarqueurs peut aussi aider les médecins à établir le pronostic ou la réponse au traitement d’une personne atteinte d’un cancer du poumon. Des chercheurs se penchent sur les biomarqueurs qui suivent afin de voir s’ils peuvent aider les médecins à poser un diagnostic, à établir un pronostic et à déterminer quels traitements seront bénéfiques pour une personne atteinte d’un cancer du poumon :

Le dépistage de plusieurs marqueurs tumoraux tous à la fois est plus efficace pour diagnostiquer le cancer du poumon et en établir le pronostic que le dépistage de chacun individuellement. Des chercheurs ont démontré que lorsqu’ils effectuaient le dépistage de plusieurs marqueurs tumoraux en même temps, ils détectaient plus souvent le cancer du poumon que lorsqu’ils dépistaient chaque marqueur individuellement (American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, PMID 26465739). Lors d’un autre essai clinique, on a identifié 15 gènes spécifiques que les médecins peuvent dépister, ce qui les aidera à prendre des décisions sur le traitement d’un cancer du poumon de stade précoce (Clinical Lung Cancer, PMID 27502323).

Une perte de poids et de masse musculaire en cours de chimiothérapie peut être un facteur pronostique négatif. Suivre un programme afin de prévenir la perte de poids et de masse musculaire et de promouvoir l’activité physique pendant le traitement pourrait aider à améliorer la survie (Journal of Thoracic Oncology, PMID 26940529; PLoS One, PMID 28107410).

Une analyse cytologique du lavage pleural positive (cellules cancéreuses présentes dans les liquides de lavage du revêtement du poumon et de la cage thoracique) pourrait permettre de prévoir le risque de réapparition (récidive) du cancer du poumon après une chirurgie pratiquée pour enlever le poumon (résection pulmonaire). Lors d’une étude récente, on a constaté que le risque de récidive était plus élevé si l’analyse cytologique du lavage pleural était positive (présence de cellules cancéreuses). Des chercheurs laissent entendre que cela pourrait aider les médecins à identifier quelles personnes requièrent plus de traitements après la chirurgie (Annals of Thoracic Surgery, PMID 27012585; Surgery Today, PMID 28474203).

La metformine (Glucophage) est un médicament qui aide à contrôler le diabète. Certaines études révèlent que les personnes atteintes de diabète et d’un cancer du poumon non à petites cellules précoce qui prenaient de la metformine avaient une meilleure survie que celles qui n’en prenaient pas (International Journal of Cancer, PMID 28380674; BMC Cancer, PMID 27519177; Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery, PMID 27157918). Lors d’un autre essai clinique, on a constaté que les personnes qui prenaient de la metformine avaient moins de récidives de cancer du poumon que les personnes qui ne prenaient pas ce médicament (ASCO, Abstract e20072). On doit mener d’autres recherches afin de savoir si la metformine peut améliorer le pronostic des personnes atteintes du cancer du poumon.

Traitement

Les chercheurs étudient de nouvelles méthodes qui pourraient améliorer le traitement du cancer du poumon. Les progrès effectués dans le traitement du cancer ainsi que les nouveaux procédés permettant de soulager les effets secondaires ont engendré une amélioration de la qualité de vie et un meilleur pronostic pour de nombreuses personnes atteintes de cette maladie. Voici des recherches importantes sur le traitement du cancer du poumon.

Chirurgie

Des chercheurs tentent de découvrir comment améliorer les techniques chirurgicales et réduire les effets secondaires. Ils essaient également de trouver des traitements qui pourraient remplacer la chirurgie chez les personnes qui ne peuvent pas se faire opérer.

Lors de la chirurgie thoracique assistée par robot, on se sert de bras robotiques pour effectuer la chirurgie à l’intérieur du thorax. Des chercheurs ont comparé la chirurgie thoracique assistée par robot aux méthodes chirurgicales standards, dont la chirurgie thoracique vidéo-assistée (CTVA) et l’ablation d’une partie du poumon à travers une grande incision faite dans le thorax (lobectomie ouverte). Ils ont constaté qu’il y avait peu de différences entre les 3 techniques et que la survie globale était la même. Mais les personnes traitées par CTVA ou chirurgie assistée par robot étaient hospitalisées un peu moins longtemps que celles qui avaient subi une lobectomie ouverte (Annals of Thoracic Surgery, PMID 26822346, PMID 27209613, PMID 29054214; Canadian Journal of Surgery, PMID 28562237; Annals of Surgery, PMID 28059973).

Les microbobines sont des boucles de métal, habituellement du platine, très minces et enroulées. Des chercheurs canadiens ont élaboré une nouvelle méthode qui a recours aux microbobines pour aider les chirurgiens à détecter des nodules pulmonaires (très petites tumeurs cancéreuses au poumon) lors de la CTVA. Avant l’opération, le chirurgien se sert de la TDM pour localiser le nodule et y insérer une microbobine. Il utilise ensuite l’image de la microbobine en cours d’opération pour trouver et enlever le nodule. Les chercheurs ont constaté que le recours aux microbobines réduit considérablement le nombre de CTVA qui doivent être remplacées par une chirurgie plus effractive pour ouvrir le thorax (thoracotomie) parce que le chirurgien ne parvient pas à trouver le nodule (Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery, PMID 25293355; Journal of Cardiovascular Surgery, PMID 25318843).

L'ablation par radiofréquence (ARF)  recours à la chaleur dégagée par un courant électrique pour détruire les cellules cancéreuses. Lors d’une étude, on a utilisé l’ARF comme alternative à la chirurgie chez des personnes atteintes d’une petite tumeur ne s’étant pas propagée hors du poumon et qui ne pouvaient pas subir d’opération. Cette étude a révélé que l’ARF n’affectait pas la fonction pulmonaire et qu’elle était plus efficace chez les personnes en meilleure santé dont la tumeur mesurait moins de 2 cm. On a aussi constaté que les personnes traitées par ARF vivaient encore 2 ans, ce qui ressemble au taux de survie des personnes traitées par radiothérapie (Cancer, PMID 26096694). Lors d’une autre étude, on a évalué l’ARF chez des personnes dont le cancer du poumon s’était propagé hors du poumon. On a constaté que l’ARF réduisait la taille des tumeurs, alors elle pourrait jouer un rôle dans le contrôle du cancer du poumon avancé (International Journal of Clinical and Experimental Medicine, PMID 26770411; Academic Radiology, PMID 28888381).

Chimiothérapie

Des chercheurs tentent de trouver de nouveaux agents chimiothérapeutiques et de nouvelles façons d’associer les agents chimiothérapeutiques actuels dans le but d’améliorer le traitement du cancer du poumon.

Les agents et associations chimiothérapeutiques qui suivent se révèlent prometteurs comme traitements du cancer du poumon non à petites cellules :

  • S-1 (Annals of Oncology, PMID 29045553; Cancer Chemotherapy and Pharmacology, PMID 28905108)
  • nédaplatine (Aqupla) (ASCO, Abstract 8004; Journal of Experimental Therapeutics and Oncology, PMID 28472560)
  • tamoxifène (Nolvadex, Tamofen) (Anticancer Drugs, PMID 26882453)
  • ajout de témozolomide (Temodal) à la chimiothérapie pour traiter les métastases au cerveau (Anticancer Research, PMID 28739776)

L’irinotécan (Camptosar) est à l’étude comme traitement du cancer du poumon à petites cellules qui a récidivé ou qui est réfractaire (Oncology, PMID 29444512).

Améliorer le mode d’administration et le dosage de la chimiothérapie pourrait aider à rendre la chimiothérapie plus efficace tout en engendrant moins d’effets secondaires. Certaines recherches portent sur la chimiothérapie métronomique comme traitement du cancer du poumon, c’est-à-dire qu’on administre de plus petites quantités de médicaments sur de plus longues périodes (Lung Cancer, PMID 28285686; Anticancer Research, PMID 28551663).

L'amélioration de l’horaire et de la séquence (ordre) de la chimiothérapie est un autre domaine de recherche sur le cancer du poumon. On associe souvent la chimiothérapie à d’autres traitements pour traiter le cancer du poumon. Des chercheurs tentent de trouver le meilleur horaire et l’ordre dans lequel administrer la chimiothérapie et les autres traitements afin de les rendre les plus efficaces (Lung Cancer, PMID 28213006; BMC Cancer, PMID 28549414; Anticancer Research, PMID 28668866).

Alterner la chimiothérapie avec le traitement ciblé semble être efficace pour traiter certains cancers du poumon (Anticancer Research, PMID 29599365).

Traitement ciblé

Le traitement ciblé est une composante importante du traitement du cancer du poumon. Des chercheurs tentent de trouver de nouveaux médicaments qu’on pourrait administrer quand le cancer devient résistant aux traitements ciblés actuels. Ils essaient aussi de découvrir des façons plus efficaces d’associer le traitement ciblé à d’autres traitements.

On peut avoir recours à des médicaments qui ciblent le récepteur du facteur de croissance épidermique (R-EGF) pour traiter le cancer du poumon. Le R-EGF est présent à la surface des cellules et il leur envoie des signaux qui leur permettent de croître et de se diviser. Une mutation dans le gène R-EGF peut provoquer une croissance et une division cellulaires plus importantes qu’à l’habitude. Les inhibiteurs de la tyrosine kinase du R-EGF (ITK R-EGF) empêchent le R-EGF d’agir, ce qui interrompt ou ralentit la croissance des cellules cancéreuses. Les inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK) permettent de traiter le cancer du poumon métastatique porteur de la mutation R-EGF. Des chercheurs étudient en essais cliniques les ITK R-EGF suivants comme traitements des cancers du poumon non à petites cellules :

On peut avoir recours à des médicaments qui ciblent la kinase du lymphome anaplasique (ALK) pour traiter le cancer du poumon. L’ALK est une protéine qui participe à la croissance et à la division des cellules. Elle est contrôlée par le gène ALK. Certains cancers du poumon non à petites cellules présentent une mutation du gène ALK qui provoque le développement et la propagation des cellules cancéreuses. Le crizotinib (Xalkori) est un exemple de médicament ciblant l’ALK qui empêche l’ALK d’agir. On y a recours pour traiter les cancers du poumon porteurs de la mutation du gène ALK. Des chercheurs étudient en essais cliniques d’autres médicaments qui ciblent l’ALK. Le brigatinib est un médicament ciblé qui a été approuvé par la FDA comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules ALK positif qui ne réagit pas au traitement à base de crizotinib (Journal of Clinical Oncology, PMID 28475456; Lancet Oncology, PMID 27836716).

On peut avoir recours à des médicaments qui ciblent le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF) pour traiter le cancer du poumon non à petites cellules qui est avancé. Le VEGF est l’une des principales protéines qui aident à former l’apport sanguin, dont les petites tumeurs ont besoin pour grossir. Des chercheurs étudient ces médicaments qui bloquent le VEGF dans le but d’empêcher les tumeurs de former un apport sanguin :

Les inhibiteurs de poly(ADP-ribose) polymérase (PARP) bloquent l’enzyme PARP, qui empêche les cellules cancéreuses de réparer leur ADN ce qui les fait mourir. Des chercheurs étudient des inhibiteurs de PARP, comme le véliparib, pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules qui est avancé (Clinical Cancer Research, PMID 27803064).

Les médicaments antiangiogéniques ralentissent ou empêchent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins. Couper l’apport sanguin prive la tumeur d’oxygène et d’éléments nutritifs dont elle a besoin pour croître. Le bévacizumab (Avastin) est un médicament antiangiogénique administré pour traiter le cancer du poumon. Des chercheurs évaluent d’autres médicaments antiangiogéniques, comme le nintédanib (Vargatef), dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (Targeted Oncology, PMID 25894578; Therapeutic Advances in Respiratory Disease, PMID 25855060; Lung Cancer, PMID 27987591). Ils étudient également l’association de médicaments antiangiogéniques à la chimiothérapie néoadjuvante (Oncotarget, PMID 27566586).

Pour l’association de traitements ciblés, on a recours à des médicaments qui agissent différemment dans le but de cibler différentes protéines mutées ou différents gènes mutés dans les cellules cancéreuses. Un essai clinique porte sur l’administration d’erlotinib (Tarceva) et de bévacizumab ensemble chez les personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules qui est avancé et qui présente les mutations R-EGF et T790M (Lancet Respiratory Medicine, PMID 28408243).

Immunothérapie

L’immunothérapie aide à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer.

Les anticorps monoclonaux sont un type de médicaments immunothérapeutiques ciblés qui se fixent à des antigènes spécifiques présents à la surface des cellules cancéreuses afin d’aider à les détruire. Des chercheurs évaluent le rilotumumab comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules (Cancer, PMID 28472537).

Les inhibiteurs du point de contrôle PD-1/PD-L1 empêchent les cellules cancéreuses d’affecter les cellules de notre système immunitaire. C’est un domaine de recherche prometteur pour le cancer du poumon puisque ces inhibiteurs ont des cibles différentes de celles des médicaments actuellement administrés pour traiter la maladie. Des chercheurs évaluent en essais cliniques l’ipilimumab (Yervoy) et le pembrolizumab (Keytruda), des inhibiteurs du point de contrôle, comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules (ASCO, Abstract e20555; Oncotargets and Therapy, PMID 26889087; Journal of Clinical Oncology, PMID 28854067; PMID 24248694; Lancet Oncology, PMID 27932067; PMID 29129441).

Les conjugués anticorps-médicament sont un type de médicament ciblé qui ont recours aux anticorps monoclonaux pour administrer la chimiothérapie. Ils ciblent des protéines à la surface de certaines cellules cancéreuses. Le sacituzumab govitécan (IMMU-132) est un conjugué anticorps-médicament qui se révèle prometteur dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (Journal of Clinical Oncology, PMID 28548889).

Les cellules tueuses naturelles (NK) sont à l’étude en essais cliniques comme traitement du cancer du poumon. Les cellules tueuses naturelles (NK) sont souvent la première ligne de défense du système immunitaire contre les cellules cancéreuses. L’immunothérapie à base de cellules NK allogéniques comporte la greffe de cellules NK d’un donneur à la personne atteinte du cancer. Des chercheurs étudient en essais cliniques l’immunothérapie à base de cellules NK associée à la cryothérapie comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules (Immunologic Research, PMID 28508945).

Le vaccin CIMAvax-EGF est un traitement du cancer du poumon élaboré à Cuba. Des chercheurs l’étudient en essais cliniques comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules qui est avancé (Clinical Cancer Research, PMID 26927662).

On étudie d’autres médicaments immunothérapeutiques en essais cliniques comme traitements du cancer du poumon :

Radiothérapie

Des chercheurs tentent de trouver d’autres façons d’administrer la radiothérapie pour traiter le cancer du poumon.

La protonthérapie est une forme de radiothérapie externe qui utilise des particules de protons de haute énergie, c’est-à-dire chargées, au lieu de faisceaux de rayons X. Les protons peuvent être dirigés avec plus de précision vers la tumeur, alors ils émettent une plus forte dose de radiation mais causent moins de dommages aux tissus voisins que la radiothérapie externe classique. Lors d’études, on a constaté que la protonthérapie engendrait de bons taux de survie avec moins d’effets secondaires liés à la radiothérapie (Radiotherapy and Oncology, PMID 26028228; Cancers, PMID 26147335; JAMA Oncology, PMID 28727865; Radiotherapy and Oncology, PMID 28139305; Journal of the National Cancer Institute; PMID 29028221). Des chercheurs étudient des techniques comme la protonthérapie avec modulation d’intensité (PTMI) à balayage à faisceau-crayon dans le but d’améliorer la protonthérapie. La PTMI à balayage à faisceau-crayon permet de concentrer un étroit faisceau de protons sur la tumeur afin de la « peindre » avec des rayons, point par point, couche par couche (International Journal of Radiation Oncology, Biology, Physics, PMID 28964587, PMID 29254775; PMID 28816159; Radiotherapy and Oncology, PMID 28104299).

La radiothérapie guidée par l'image (IGRT) a recours à l’imagerie pour rendre la radiothérapie plus précise. Des chercheurs étudient en essais cliniques la radiothérapie adaptative guidée par TDM ou par TEP/TDM comme traitement du cancer du poumon (Journal of Thoracic Oncology, PMID 28428149; JAMA Oncology, PMID 28570742; Radiation Oncology, PMID 28129789; European Journal of Nuclear Medicine and Molecular Imaging, PMID 27600280).

La radiothérapie par escalade de dose permet d’augmenter graduellement la dose de radiation afin d’améliorer sa tolérabilité et de maximiser son effet. Des chercheurs étudient cette technique comme traitement du cancer du poumon (Journal of Thoracic Oncology, PMID 28089762; Radiotherapy and Oncology, PMID 28688525; Journal of Thoracic Oncology, PMID 28007628).

La radiothérapie postopératoire est administrée après la chirurgie. Lors d’une récente méta-analyse, on a évalué des essais cliniques portant sur l’administration d’une radiothérapie postopératoire à des personnes dont le cancer avait été enlevé complètement par chirurgie. Les résultats ont démontré qu’en fait, les personnes qui avaient reçu une radiothérapie après une chirurgie ne vivaient pas aussi longtemps que les personnes qui n’avaient pas reçu de radiothérapie. Les chercheurs ont donc conclu qu’une radiothérapie ne devrait pas être proposée après une chirurgie aux personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules qui a été complètement enlevé par chirurgie (Cochrane Database of Systematic Reviews, PMID 27727451). Lors d’une autre méta-analyse, on a évalué l’administration d’une radiothérapie postopératoire, avec ou sans chimiothérapie, à des personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade 3A qui s’était propagé aux ganglions lymphatiques situés du même côté du corps que la tumeur (N2). On a constaté que l’administration d’une radiothérapie postopératoire à ces personnes réduisait le risque de réapparition du cancer dans la même région et améliorait la survie globale, qu’une chimiothérapie ait été administrée ou non (ASCO, Abstract 8546).

Soins de soutien

Vivre avec le cancer peut être tout un défi sous de nombreux angles. Les soins de soutien peuvent aider les gens à faire face au cancer, à son traitement et à ses effets secondaires possibles. Voici des recherches importantes sur les soins de soutien pour le cancer du poumon.

Un suivi médiatisé sur le Web permet aux médecins de se servir d’Internet pour surveiller et suivre les personnes atteintes d’un cancer du poumon, qui utilisent un navigateur Web pour voir les questions et y répondre et pour signaler tout symptôme. Des études démontrent qu’un suivi médiatisé sur le Web associé aux examens d’imagerie habituels permet de détecter tôt une récidive de cancer du poumon et d’améliorer l’indice fonctionnel lors de la récidive. Le suivi médiatisé sur le Web permet donc d’améliorer la survie globale des personnes atteintes d’un cancer du poumon (Journal of the National Cancer Institute, PMID 28423407; ASCO, Abstract 6500).

L’anamoréline est un médicament qui accroît l’appétit et qui modifie la façon dont le corps utilise l’énergie qui provient de la nourriture. Les personnes atteintes du cancer du poumon perdent souvent beaucoup de poids et de masse musculaire (cachexie), ce qui réduit leur qualité de vie et la durée de leur survie. Lors de 2 essais cliniques récents, des personnes atteintes d’un cancer du poumon avancé ont reçu de l’anamoréline ou un placebo. Les résultats ont révélé que les personnes qui recevaient de l’anamoréline ont maintenu ou augmenté leur masse musculaire maigre et ont pris beaucoup plus de poids que les personnes qui recevaient le placebo. Ils ont aussi révélé que les personnes qui ont maintenu ou augmenté leur masse musculaire ont survécu plus longtemps avec une meilleure qualité de vie (Lancet Oncology, PMID 26906526 ; Expert Opinion on Pharmacotherapy, PMID 25945893; Supportive Care in Cancer, PMID 27005463).

L’alginate de sodium est une substance présente dans l’algue appelée fucus fourchu. Des études démontrent qu’il protège contre l’œsophagite chez les personnes qui reçoivent une chimioradiothérapie (Clinical Lung Cancer, PMID 27847247).

L’activité physique pourrait aider à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer du poumon. L’activité physique pratiquée avant une chirurgie peut aussi réduire les problèmes pulmonaires après l’opération (Interactive Cardiovascular and Thoracic Surgery, PMID 28520962; Journal of Surgical Research, PMID 28032568; Journal of Thoracic Oncology, PMID 27771425). Lors d’une étude, on a constaté que les survivants qui suivaient un programme de marche étaient moins anxieux et dépressifs que les survivants qui ne pratiquaient pas du tout d’activités physiques (British Journal of Cancer, PMID 25490525, PMID 27811855). D’autres études ont révélé que l’activité physique aidait à améliorer le sommeil et la qualité de vie et à réduire la fatigue et l’essoufflement (Supportive Care in Cancer, PMID 25855040, PMID 28102437; Physiotherapy, PMID 26597694; Journal of Pain and Symptom Management, PMID 26721747). Une autre étude a aussi démontré que l’activité physique améliorait la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer du poumon non opérable qui recevaient un traitement palliatif (BMC Cancer, PMID 27430336).

Les troubles cardiaques peuvent être un effet secondaire de la radiothérapie administrée à une région située près du cœur. Des chercheurs étudient comment réduire les effets sur le cœur après une radiothérapie (Journal of Clinical Oncology, PMID 28301264, PMID 28113017; Radiotherapy and Oncology, PMID 29050957).

Pour en apprendre davantage sur la recherche sur le cancer

Les chercheurs tentent toujours d’en savoir davantage sur le cancer du poumon. L’essai clinique est une étude de recherche lors de laquelle on évalue de nouvelles façons de prévenir, de détecter, de traiter ou de gérer le cancer du poumon. L’essai clinique permet d'obtenir des renseignements sur l'innocuité et l'efficacité de nouvelles approches afin de déterminer si elles doivent être offertes à plus grande échelle. La plupart des traitements standards du cancer du poumon ont d'abord démontré leur efficacité en essai clinique.

Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.