Portrait

La partie n'est pas terminée : l'expérience de cancer de Sylvain

Au milieu des années 90, Sylvain profitait bien de la vie; Surveillant sauveteur à la piscine de son quartier et fervent amateur et joueur de baseball, Sylvain passait ses étés sous les chauds rayons du soleil du Québec. 10 ans plus tard, une amie lui a fait remarquer qu’il avait un drôle de grain de beauté dans le dos sur son omoplate droite. Quelque peu agacé par ce dernier, Sylvain s’est mis à le gratter en espérant le faire partir. Mais en 2006, le grain de beauté en question est devenu anormalement large et épais comme 4 pièces de 1 $. Sylvain s’est donc rendu à l’hôpital afin de savoir ce dont il en retournait.

Diagnostic surprise

Lorsque Sylvain a reçu la confirmation que son grain de beauté était en fait un mélanome de stade 3B (un cancer de la peau) en février 2006, sa première réaction a été de partir à rire. Comment un homme de 27 ans pouvait-il avoir un cancer? Encore plus, un cancer de la peau? En fait, Sylvain n’avait pas mis assez de crème solaire et ne s’était pas protégé des rayons UV alors qu’il passait de nombreuses heures à l’extérieur : « On se trouvait plus beau avec un petit teint foncé. » À l’intérieur comme à l’extérieur, il n’existe aucun moyen de bronzer sans danger. Les lits et lampes de bronzage dégagent des rayons UV – tout comme le soleil. Une peau bronzée est une peau endommagée. Une fois le bronzage disparu, les dommages, eux, demeurent.

6 mois plus tard, après avoir subi une intervention chirurgicale, s’être mis à l’entraînement et changé ses habitudes alimentaires, Sylvain, convaincu qu’il était en rémission, a plutôt reçu un pronostic sombre; son médecin n’avait alors plus que les soins palliatifs à lui offrir. Son seul espoir : prendre part à un essai clinique.

Un homme souriant assis sur un sofa tenant une tasse à café dans ses mains.

L’importance de la recherche

Sylvain a alors entrepris des démarches pour trouver un médecin et un essai clinique. Malheureusement, à cette époque, les traitements n’étaient pas encore accessibles au Québec, mais il a découvert qu’il existait un essai clinique aux États-Unis.

Pendant plus de 5 ans, Sylvain, accompagné de ses parents, a fait des allers-retours entre LaSalle et Washington D.C., afin de recevoir des traitements chaque mois ou tous les deux mois, les 2 premières années.  Des traitements sans lesquels il n’aurait pas survécu.

« Mes chances de vivre 6 mois étaient de 1 % en 2007 lorsque j’ai commencé l’essai clinique. Mais je suis un exemple vivant du résultat de la recherche.

Trouver une raison de continuer à vivre

Bien que l’essai clinique lui ait permis de gagner du temps, le cancer dont Sylvain est atteint s’est propagé à plusieurs reprises au cours des 15 dernières années : des métastases entre le médiastin  et les poumons, dans le cou, au foie, au cerveau. Sylvain a ainsi appris à vivre et profiter de chaque moment entre chaque manche qui séparait les traitements des scans. Mais, il a surtout découvert qu’il lui fallait s’impliquer dans des projets qui le tiennent en vie et lui permettent de continuer à se dépasser.

Puisque près de 65 % des cas de mélanomes pourraient être prévenu en se protégeant des rayons ultraviolets du soleil, Sylvain travaille fort pour changer l’avenir du cancer et sensibiliser les jeunes à l’importance de se protéger du soleil pour prévenir le cancer de la peau. Depuis 2006, il agit à titre de bénévole, conférencier, ambassadeur et porte-parole pour la Société canadienne du cancer et amasse des fonds pour financer la recherche et les programmes de prévention.

« J’ai décidé de m’impliquer auprès de la Société canadienne du cancer afin de me garder en vie. J’aurai pu prévenir le cancer de la peau en me protégeant lorsque j’étais jeune. Je sensibilise donc les jeunes à l’importance de se protéger des rayons du soleil. L’invincibilité à laquelle j’ai crue, moi aussi, lorsque j’étais jeune, n’existe pas », conclut-il.


Aujourd’hui, Sylvain se réjouit de savoir que les traitements qu’il a reçus aux États-Unis sont désormais offerts à Montréal, mais il souhaite qu’ils le soient bientôt dans d’autres grandes villes pour que les patients et leurs familles n’aient plus à quitter leur région.

Puisque le cancer nous touche tous, il est important de continuer nos efforts afin de changer l’avenir du cancer. La campagne de la jonquille de la Société canadienne du cancer permet de financer des projets de recherche novateurs, d’offrir un réseau d’aide national gratuit et de défendre l’intérêt public.

Aidez-nous à faire grandir l’espoir pour les personnes atteintes de cancer et leurs proches en finançant des projets de recherche qui permettent d’offrir « un peu plus de temps », comme Sylvain sait si bien le dire, et de sauver des vies. Parce que quand les jonquilles fleurissent, l’espoir s’épanouit.