Immunothérapie

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Notre système immunitaire a la capacité de trouver et de détruire les cellules cancéreuses. Mais les cellules cancéreuses se cachent parfois du système immunitaire afin d’éviter d’être détruites. Les cellules cancéreuses peuvent aussi empêcher le système immunitaire de fonctionner correctement.

L’immunothérapie est un traitement qui stimule le système immunitaire de votre corps. On y a recours pour aider à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer.

Le système immunitaire

Le système immunitaire défend notre corps contre les infections et les maladies.

Les différentes cellules et les différents organes du système immunitaire s’emploient à :

  • chercher les cellules malsaines ou les substances étrangères au corps;
  • envoyer des messages à d’autres cellules du corps au sujet d’une attaque;
  • attaquer et détruire les bactéries, virus, champignons, parasites et autres micro-organismes responsables des infections;
  • attaquer et détruire les cellules anormales, comme les cellules cancéreuses.

Quand le système immunitaire défend le corps contre les infections et les maladies, on parle de réponse immunitaire.

Apprenez-en davantage sur le système immunitaire.

Mode d’action de l’immunothérapie

Les cellules cancéreuses présentent des mutations génétiques qui ont changé la cellule normale en cellule cancéreuse. Bien qu’il existe de nombreux types différents de cancer, ils se forment tous à la suite du développement anormal et désordonné de cellules. Le cancer peut prendre naissance dans n’importe quelle cellule du corps.

Le système immunitaire sait que ces cellules cancéreuses ne devraient pas être là et déclenchera une attaque, mais il arrive parfois qu’il ne les remarque pas. Dans certains cas, notre système immunitaire n’est pas assez fort pour détruire les cellules cancéreuses. Ou bien les cellules cancéreuses suppriment la réponse immunitaire de notre corps, de sorte que les cellules immunitaires ne pourront pas les voir et les attaquer.

L’immunothérapie agit en stimulant ou en renforçant la réponse immunitaire de notre corps afin qu’il soit capable de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses. Ce traitement est plus efficace pour certains types de cancer que pour d’autres; c’est pourquoi les personnes atteintes de cancer ne recevront pas toutes une immunothérapie.

L’immunothérapie est administrée sous forme de médicament. On peut administrer les médicaments immunothérapeutiques seuls ou en association avec des traitements tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie afin de combattre le cancer plus efficacement.

Buts de l’immunothérapie

Vous pourriez recevoir une immunothérapie pour :

  • interrompre ou ralentir la croissance du cancer;
  • empêcher le cancer de se propager à d’autres parties du corps;
  • acheminer des toxines, comme des agents chimiothérapeutiques, ou des radiations directement vers les cellules cancéreuses.

Choix des médicaments à administrer

Les médicaments immunothérapeutiques employés pour traiter le cancer sont prescrits par l’ oncologue médical qui fait partie de votre équipe de soins. Au moment de décider quel type d’immunothérapie vous proposer, l’oncologue prend les éléments suivants en considération :

  • le type de cancer de même que la présence de tout marqueur tumoral ou mutation génétique observé dans les cellules cancéreuses;
  • les types de traitement que vous avez déjà reçus;
  • votre état de santé global, ce qui comprend tout autre problème de santé;
  • votre mode de vie et ce que vous préférez ou voulez;
  • les effets secondaires possibles du médicament immunothérapeutique.

Administration de l’immunothérapie

La plupart des médicaments immunothérapeutiques sont administrés par une aiguille insérée dans une veine (voie intraveineuse ou IV) à un centre de traitement du cancer ou à l’hôpital. On utilise habituellement un cathéter veineux central. Le médicament peut également être injecté directement dans un organe (par exemple la vessie pour un cancer de la vessie) ou dans la tumeur même (pour un mélanome) .

On administre parfois l’immunothérapie sous forme de pilule à prendre par la bouche (immunothérapie orale) ou bien de crème ou d’onguent à appliquer sur la peau en frottant (immunothérapie topique).

L’immunothérapie se déroule selon un cycle de traitement. Le cycle comprendra certains jours où vous recevrez le médicament, entre lesquels il y aura plusieurs jours de repos. On pourrait vous administrer seulement une immunothérapie ou l’associer à d’autres traitements, comme la chimiothérapie et la radiothérapie.

Si vous avez une maladie auto-immune, il est important d’en aviser votre équipe de soins. Une maladie auto-immune est une affection médicale (par exemple le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou la sclérose en plaques) causée par le système immunitaire, qui attaque le corps au lieu de le défendre. L’administration d’une immunothérapie peut aggraver une maladie auto-immune.

Si vous recevez une immunothérapie, votre équipe de soins vous remettra une lettre ainsi qu’une carte à porter sur vous. Ces documents permettront aux autres professionnels de la santé de savoir quels médicaments immunothérapeutiques vous prenez. Ils expliqueront également que vous risquez d’éprouver certains effets secondaires.

Types d’immunothérapie

Les médicaments immunothérapeutiques sont regroupés en différents types selon leur mode d’action. Les médicaments immunothérapeutiques peuvent agir de différentes manières afin d’aider le système immunitaire à reconnaître et à détruire les cellules cancéreuses. Certains médicaments immunothérapeutiques peuvent appartenir à plus d’un type en raison de leur mode d’action sur le système immunitaire.

Anticorps monoclonaux (AcM)

Les anticorps monoclonaux (AcM) sont conçus en laboratoire. Tout comme les anticorps que votre système immunitaire fabrique, ils ont pour fonction de déclencher une réponse immunitaire. Certains anticorps monoclonaux agissent en trouvant un antigène spécifique (comme une protéine) sur une cellule cancéreuse pour ensuite s’y fixer. Votre système immunitaire sait alors qu’il doit attaquer et détruire ces cellules cancéreuses.

Les anticorps monoclonaux font appel à des protéines conçues pour agir comme des anticorps humains à l’intérieur du système immunitaire. Ils peuvent être fabriqués de 4 manières.

  • Les anticorps murins sont fabriqués à partir de protéines provenant de souris. Le nom des médicaments contenant des anticorps murins se termine par les lettres « omab ».
  • Les anticorps humains sont fabriqués à partir de protéines humaines artificielles. Le nom des médicaments contenant ce type d’anticorps se termine par les lettres « umab ».
  • Les anticorps humanisés sont faits de parties de protéines de souris fixées à des protéines humaines. Le nom des médicaments contenant des anticorps monoclonaux humanisés se termine par les lettres « zumab ».
  • Les anticorps chimériques contiennent également des protéines de souris et des protéines humaines fixées les unes aux autres, mais les protéines humaines sont présentes en plus grand nombre que les protéines de souris. Le nom des médicaments contenant des anticorps chimériques se termine par les lettres « imab ».

Tous les anticorps monoclonaux incitent le système immunitaire à détruire les cellules cancéreuses. Toutefois, certains types d’anticorps monoclonaux sont aussi des traitements ciblés, puisqu’ils ciblent une protéine anormale à l’intérieur d’une cellule cancéreuse. Leur action consiste à :

  • bloquer les signaux de croissance et les récepteurs qui font croître le cancer;
  • administrer la radiothérapie ou la chimiothérapie aux cellules cancéreuses.

Il existe différents types d’anticorps monoclonaux. Ce sont les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, les anticorps monoclonaux conjugués et les anticorps bispécifiques.

Inhibiteurs de point de contrôle immunitaire

Normalement, le système immunitaire se sert de protéines spécifiques appelées points de contrôle pour empêcher les lymphocytes T d’attaquer les cellules saines. Ces protéines spécifiques de point de contrôle indiquent au système immunitaire de ralentir ou de stopper une réponse immunitaire. Certaines cellules cancéreuses possèdent aussi des protéines spécifiques de point de contrôle, lesquelles envoient des signaux pour embrouiller le système immunitaire et empêcher que les cellules cancéreuses soient attaquées. Le cancer peut ainsi continuer à se développer alors que les cellules cancéreuses se cachent du système immunitaire.

Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire sont un type d’anticorps monoclonaux qui bloquent les protéines spécifiques des points de contrôle, permettant ainsi aux cellules immunitaires d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses. On y a recours pour traiter des cancers tels que le cancer du poumon non à petites cellules, le cancer de la vessie et le cancer du rein.

Différentes protéines spécifiques de point de contrôle peuvent être bloquées par des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire.

La protéine PD-1 se trouve sur les lymphocytes T et empêche ces derniers d’attaquer d’autres cellules du corps. Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire qui ciblent la PD-1 renforcent la réaction d’attaque des cellules cancéreuses par le système immunitaire. Voici des exemples d’inhibiteurs du point de contrôle PD-1 :

  • cemiplimab (Libtayo);
  • nivolumab (Opdivo);
  • pembrolizumab (Keytruda).

La protéine PD-L1 peut se trouver aussi bien sur les cellules normales que sur les cellules cancéreuses. Il y a des cellules cancéreuses qui contiennent beaucoup de PD-L1, ce qui les aide à se protéger d’une attaque par les lymphocytes T. Les inhibiteurs du point de contrôle PD-L1 bloquent la protéine PD-L1 sur les cellules cancéreuses de sorte que celles-ci puissent être attaquées par les lymphocytes T. Voici des exemples d’inhibiteurs du point de contrôle PD-L1 :

  • atézolizumab (Tecentriq);
  • avélumab (Bavencio);
  • durvalumab (Imfinzi).

La protéine CTLA-4 se trouve elle aussi sur les lymphocytes T. Elle se comporte comme un interrupteur qui désactive le système immunitaire. Les inhibiteurs du point de contrôle CTLA-4 réactivent le système immunitaire afin que les lymphocytes T puissent attaquer les cellules cancéreuses. Voici des exemples d’inhibiteurs du point de contrôle CTLA-4 :

  • ipilimumab (Yervoy);
  • trémélimumab (Imjudo).

La protéine LAG-3 agit comme un interrupteur qui empêche les lymphocytes T d’attaquer d’autres cellules. Les inhibiteurs du point de contrôle LAG-3 stimulent le système immunitaire en se fixant à la LAG-3 et en bloquant son mécanisme d’interruption. Le rélatlimab est un exemple d’inhibiteur du point de contrôle LAG-3. On l’associe au nivolumab, un inhibiteur de la PD-1, pour produire un médicament appelé Opdualag, qui sert à traiter le mélanome.

Anticorps monoclonaux conjugués

Les anticorps monoclonaux conjugués sont des médicaments composés d’un anticorps monoclonal fixé à un agent chimiothérapeutique ou à une particule radioactive. Les anticorps monoclonaux conjugués sont considérés à la fois comme un médicament immunothérapeutique et comme un médicament ciblé.

Conjugués anticorps-médicaments (CAM)

Un conjugué anticorps-médicament (CAM) est un anticorps monoclonal fixé à un agent chimiothérapeutique. L’anticorps monoclonal reconnaît l’antigène sur la cellule cancéreuse et s’y fixe. L’agent chimiothérapeutique est alors libéré dans la cellule cancéreuse afin de la détruire.

Voici des exemples de CAM :

  • brentuximab védotine (Adcetris);
  • mirvétuximab soravtansine (Elahere);
  • polatuzumab védotine (Polivy);
  • sacituzumab govitecan (Trodelvy);
  • trastuzumab deruxtecan (Enhertu);
  • trastuzumab emtansine (Kadcyla ou T-DM1).
Anticorps conjugués radiomarqués

Un anticorps conjugué radiomarqué est un anticorps monoclonal attaché à une particule radioactive. Les anticorps monoclonaux aident à repérer les cellules cancéreuses et s’y fixent, pour ensuite libérer la radiation afin de les détruire. Les anticorps conjugués radiomarqués portent aussi le nom de radioimmunothérapie.

L’ibritumomab (Zevalin) est un exemple d’anticorps conjugué radiomarqué. Il est constitué d’un anticorps monoclonal et d’une particule radioactive appelée yttrium 90.

Anticorps bispécifiques

Les anticorps bispécifiques sont un type d’agents immunothérapeutiques conçus pour se fixer à deux cibles différentes, soit une cellule immunitaire et une cellule cancéreuse. Les anticorps bispécifiques combinent ces deux cellules dans le but d’aider le système immunitaire à attaquer les cellules cancéreuses.

Le fait de cibler deux antigènes différents signifie que l’anticorps bispécifique peut stimuler le système immunitaire de plus d’une manière, ce qui accroît l’efficacité du médicament. Mais cela veut également dire que ces médicaments peuvent entraîner davantage d’effets secondaires pendant le traitement.

Les deux protéines différentes qui sont fusionnées dans les antigènes bispécifiques sont parfois indiquées dans le nom du médicament par les lettres « fusp ».

Voici des exemples de médicaments à base d’anticorps bispécifiques :

  • amivantamab (Rybrevant);
  • blinatumomab (Blincyto);
  • tebentafusp (Kimmtrak).

Thérapie par lymphocytes T à CAR

CAR est l’abréviation du terme anglais « chimeric antigen receptor », ou récepteur d’antigène chimérique. La thérapie par lymphocytes T à CAR consiste à prélever des lymphocytes T de votre corps et à les modifier en laboratoire. Les lymphocytes T modifiés sont ensuite réintroduits dans votre corps afin de pouvoir trouver et attaquer les cellules cancéreuses. La thérapie par lymphocytes T à CAR peut être efficace contre certains cancers lorsque les autres traitements ont cessé de fonctionner.

Avant de procéder à la modification des lymphocytes T, votre équipe de soins fera une intervention appelée leucaphérèse, qui consiste à retirer les globules blancs (dont les lymphocytes T) de votre sang. On prélève le sang par une voie intraveineuse (IV), puis on sépare les globules blancs du reste du sang au moyen d’un appareil spécial. Le sang qui reste vous est réinjecté par une autre voie intraveineuse.

Ensuite, on sépare les lymphocytes T des autres types de globules blancs. Les CAR sont ajoutés aux lymphocytes T en laboratoire et ces derniers deviennent alors des lymphocytes T à CAR. Chaque type de cancer possède un antigène différent; le récepteur d’antigène chimérique est donc fait pour reconnaître l’antigène du cancer en question et s’y fixer. Au cours des semaines suivantes, un plus grand nombre de copies de vos lymphocytes T à CAR seront produites en laboratoire. Lorsque la quantité de lymphocytes T à CAR sera suffisante, on vous les réinjectera par voie intraveineuse. Une fois que les lymphocytes T se fixent aux cellules cancéreuses, ils commencent à se multiplier et à détruire un nombre croissant de ces cellules.

La thérapie par lymphocytes T à CAR est parfois précédée d’une chimiothérapie. L’administration d’une dose de chimiothérapie peut accroître l’efficacité des lymphocytes T à CAR contre le cancer. La chimiothérapie peut aider à diminuer le nombre de globules blancs, ce qui permet à un plus grand nombre de lymphocytes T à CAR de se multiplier sans être attaqués par le système immunitaire. Comme la chimiothérapie élimine une certaine quantité de cellules cancéreuses, les lymphocytes T peuvent trouver et attaquer plus efficacement celles qui restent.

Voici des exemples de médicaments utilisés pour la thérapie par lymphocytes T à CAR :

  • axicabtagène ciloleucel (Yescarta);
  • brexucabtagène autoleucel (Tecartus);
  • ciltacabtagène autoleucel (Carvykti);
  • lisocabtagène maraleucel (Breyanzi);
  • tisagenlecleucel (Kymriah).

Immunomodulateurs

Les immunomodulateurs renforcent le système immunitaire, mais il faut effectuer plus de recherches pour comprendre comment ils y parviennent. Les médicaments suivants sont des immunomodulateurs :

  • lénalidomide (Revlimid);
  • pomalidomide (Pomalyst);
  • thalidomide (Thalomid).

Traitements d’immunothérapie non spécifique

L’immunothérapie non spécifique a recours à des cytokines, des facteurs de croissance et d’autres substances pour renforcer le système immunitaire. Les cytokines et les facteurs de croissance sont des substances chimiques que le corps produit. Mais elles peuvent également être fabriquées en laboratoire et utilisées comme médicaments pour traiter le cancer.

L’ interleukine-2 (Proleukin) est fabriquée en laboratoire. Elle contient une cytokine produite par le corps appelée interleukine. L’interleukine aide le corps à produire une plus grande quantité de certains types de cellules immunitaires qui stimulent la réponse du système immunitaire. Elle aide également le corps à produire davantage d’anticorps contre les cellules cancéreuses. Cela facilite le travail du système immunitaire pour trouver les cellules cancéreuses et les détruire. L’interleukine-2 peut servir à traiter un cancer du foie qui s’est propagé à d’autres parties du corps.

Les facteurs de stimulation des colonies de granulocytes (G-CSF) et les facteurs de stimulation des colonies de granulocytes et de macrophages (GM-CSF) sont des facteurs de croissance des cellules sanguines qui sont fabriqués en laboratoire et qui incitent la moelle osseuse à produire plus de granulocytes et de macrophages, deux types de globules blancs qui aident à combattre les infections. On peut aussi administrer des G-CSF et des GM-CSF en association avec d’autres types d’immunothérapie pour renforcer le système immunitaire. On s’en sert pour différents types de cancer afin de réduire le risque d’infection et le recours aux antibiotiques.

Le bacille de Calmette-Guérin (BCG) est un type de bactérie qui a été modifiée en laboratoire afin de ne pas causer de maladie. Il provoque l’inflammation de la vessie, ce qui déclenche une réponse immunitaire pour mieux attaquer et détruire les cellules cancéreuses. On a recours au BCG pour traiter le cancer de la vessie de stade précoce.

Les agonistes du récepteur Toll sont des médicaments qui se lient aux récepteurs Toll et qui engendrent une réponse immunitaire afin de détruire les cellules cancéreuses. Les récepteurs Toll se trouvent à la surface de la plupart des cellules immunitaires et peuvent détecter les cellules cancéreuses ainsi que les autres germes présents dans le corps. Quand les récepteurs détectent des cellules cancéreuses ou des germes, ils envoient aux cellules immunitaires le signal de les attaquer. L’imiquimod (Aldara) est un agoniste du récepteur Toll qu’on emploie parfois sous forme de crème pour traiter le carcinome basocellulaire précoce, un type de cancer de la peau autre que le mélanome.

Vaccins oncolytiques

Les vaccins auxquels on a recours pour traiter le cancer sont différents des vaccins utilisés pour prévenir les maladies. Les vaccins peuvent aussi servir au traitement du cancer en stimulant la réponse immunitaire en vue d’attaquer les cellules cancéreuses présentes dans le corps. Il s’agit d’un type de vaccin thérapeutique, conçu pour traiter plutôt que prévenir la maladie.

Les vaccins oncolytiques font appel à des virus qui ont été modifiés en laboratoire de manière à pouvoir trouver et détruire les cellules cancéreuses. Le vaccin libère des copies du virus dans le corps, ce qui amène le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses. Une fois à l’intérieur des cellules cancéreuses, les virus oncolytiques les infectent ou les décomposent en se multipliant jusqu’à ce que les cellules éclatent.

Les chercheurs étudient les vaccins en tant que possibles traitements du cancer. À l’heure actuelle, Santé Canada n’a encore homologué aucun vaccin thérapeutique contre le cancer.

Effets secondaires de l’immunothérapie

Les effets secondaires de l’immunothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Quel que soit le type de traitement, des effets secondaires peuvent se manifester, mais pas chez toutes les personnes ni de la même façon. Certains médicaments immunothérapeutiques peuvent toutefois provoquer des effets secondaires mettant la vie en danger. Et comme l’immunothérapie est un nouveau traitement, il se peut que tous les effets secondaires possibles ne soient pas encore connus.

Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant l’immunothérapie, tout de suite après ou quelques jours, voire quelques semaines plus tard. Avisez immédiatement votre équipe de soins si vous éprouvez des effets secondaires que vous croyez liés à l’immunothérapie. Plus tôt vous informez votre équipe de soins, plus rapidement on pourra traiter le problème ou vous suggérer des moyens de le gérer.

Voici certains des effets secondaires de l’immunothérapie.

Symptômes pseudo-grippaux

Les symptômes pseudo-grippaux sont un effet secondaire fréquent de l’immunothérapie. Il se peut que vous ayez de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires et articulaires, le souffle court ou un mal de gorge.

Souvent, ces symptômes se manifestent juste après l’administration de l’immunothérapie, mais ils disparaissent habituellement à mesure que le traitement se poursuit et que votre corps s’habitue au médicament.

Fatigue

La fatigue est une sensation de lassitude ou d’épuisement, ou un manque d’énergie généralisé. Elle diffère de la fatigue qu’une personne ressent habituellement à la fin de la journée et elle peut être très problématique.

La fatigue est un effet secondaire fréquent de certains types d’immunothérapie. Elle est souvent liée à la dose administrée et s’accompagne habituellement de symptômes pseudo-grippaux.

Apprenez-en davantage sur la fatigue.

Problèmes de peau

Les problèmes de peau sont l’un des effets secondaires les plus fréquents de l’immunothérapie. Les médicaments immunothérapeutiques peuvent causer des éruptions cutanées douloureuses accompagnées de démangeaisons ainsi que des changements de la couleur de la peau. Les problèmes de peau apparaissent habituellement quelques mois après le début de l’immunothérapie. Mais ils peuvent aussi se manifester n’importe quand pendant le traitement et même des années après la fin de l’immunothérapie.

Si vous éprouvez des problèmes de peau tels que le psoriasis ou l’eczéma avant d’entreprendre l’immunothérapie, il est possible que la situation s’aggrave après le début du traitement.

Apprenez-en davantage sur les problèmes de peau.

Diarrhée

La diarrhée est l’évacuation fréquente de selles molles et liquides. Certains médicaments immunothérapeutiques peuvent provoquer une diarrhée grave, laquelle peut apparaître plusieurs semaines ou mois après le début du traitement. Les personnes atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin ou de la maladie de Crohn peuvent être plus sujettes à la diarrhée lorsqu’elles reçoivent une immunothérapie.

Apprenez-en davantage sur la diarrhée.

Constipation

La constipation est un trouble caractérisé par des selles dures et sèches qui sont difficiles à évacuer. Les selles deviennent dures et sèches si elles se déplacent trop lentement dans le gros intestin (côlon) ou si l’intestin en absorbe une trop grande quantité d’eau.

Certains médicaments immunothérapeutiques peuvent entraîner la constipation.

Apprenez-en davantage sur la constipation.

Réaction à la perfusion

La réaction à la perfusion se manifeste lorsqu’on administre un médicament dans une veine (par intraveineuse, ou IV). Il s’ensuit parfois une réaction allergique. La réaction à la perfusion peut se produire pendant que le médicament est injecté dans la veine ou peu après.

Si vous réagissez à la perfusion d’un médicament immunothérapeutique, votre équipe de soins vous administrera quelque chose pour vous soulager ou cessera votre traitement afin de gérer votre réaction.

Apprenez-en davantage sur les réactions négatives aux médicaments.

Syndrome de libération de cytokines

Le syndrome de libération de cytokines (SLC) se produit lorsque le système immunitaire réagit de manière exagérée à l’immunothérapie. Le SLC est aussi appelé choc cytokinique ou hypercytokinémie. La thérapie par lymphocytes T à CAR de même que les anticorps bispécifiques peuvent être à l’origine de ce syndrome.

Le SLC peut entraîner des symptômes allant de légers à potentiellement mortels. Les symptômes du SLC varient selon la partie du corps qui est le plus touchée; ils comprennent entre autres les suivants :

  • fièvre et frissons;
  • nausées et vomissements;
  • fatigue;
  • essoufflement;
  • toux;
  • diarrhée;
  • problèmes de peau, plus particulièrement une éruption cutanée;
  • douleur musculaire et articulaire;
  • maux de tête;
  • baisse de la pression artérielle;
  • changements de la fréquence cardiaque;
  • délire.

Le traitement du SLC est axé sur la réduction de l’ inflammation dans le corps. Pour ce faire, on peut avoir recours à des médicaments tels que des corticostéroïdes ou le tocilizumab (Actemra, Tyenne). Il existe aussi d’autres traitements, dont ceux-ci :

  • médicaments pour réduire la fièvre;
  • oxygénothérapie ou mise sous respirateur;
  • médicaments pour le cœur;
  • administration de liquides par voie intraveineuse (IV).

Lymphohistiocytose hémophagocytaire et syndrome d’activation des macrophages

La lymphohistiocytose hémophagocytaire et le syndrome d’activation des macrophages sont des formes graves du syndrome de libération de cytokines (SLC), alors que les globules blancs attaquent les globules rouges. Lorsque cela se produit, les globules rouges libèrent une quantité excessive de ferritine, une protéine qui emmagasine le fer et en contrôle la quantité dans le sang. Des taux sanguins élevés de ferritine entraînent de l’enflure, une fonction hépatique anormale et une insuffisance rénale. Une hausse de la ferritine peut aussi provoquer une accumulation de liquide dans les poumons (œdème pulmonaire) et nuire à la respiration.

On traite la lymphohistiocytose hémophagocytaire et le syndrome d’activation des macrophages de la même manière que le SLC, mais la plupart des personnes atteintes de l’un ou l’autre syndrome devront être admises dans une unité de soins intensifs.

Nombre peu élevé de cellules sanguines

Les anticorps monoclonaux peuvent faire baisser le nombre de cellules sanguines durant le traitement. Ils peuvent également entraîner l’hypogammaglobulinémie, caractérisée par un faible taux de l’anticorps appelé immunoglobuline dans le système immunitaire. Si vos taux d’immunoglobuline sont trop bas, vous risquez davantage de développer des infections.

Apprenez-en davantage sur le nombre peu élevé de cellules sanguines.

Syndrome de fuite capillaire

Le syndrome de fuite capillaire survient lorsque le plasma du sang s’échappe des petits vaisseaux sanguins (capillaires) et pénètre dans les tissus, organes et espaces voisins dans le corps. Il s’agit d’une urgence médicale qui peut provoquer une chute de la pression artérielle, la défaillance d’un organe, une accumulation de liquide dans les poumons et des troubles cardiaques. Une telle situation nécessite une prise en charge à l’hôpital ou dans un centre de traitement du cancer.

Les symptômes du syndrome de fuite capillaire comprennent ceux-ci :

  • enflure (œdème) de l’abdomen, des bras et des jambes;
  • diarrhée;
  • nausées;
  • soif accrue;
  • maux de tête;
  • fatigue;
  • gain de poids soudain;
  • sensation d’irritabilité.

On traite le syndrome de fuite capillaire au moyen de corticostéroïdes et de liquides administrés par IV. Votre équipe de soins pourrait aussi vous donner un type de médicament (diurétique) qui réduit la quantité de liquide dans le corps.

Troubles du cœur

Les médicaments immunothérapeutiques peuvent provoquer différents types de troubles du cœur, dont les suivants :

  • insuffisance cardiaque;
  • battements du cœur irréguliers;
  • coronaropathie.

Apprenez-en davantage sur les troubles du cœur.

Syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices (ICANS);

Le syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires effectrices (ICANS) peut survenir après une thérapie par lymphocytes T à CAR ou un traitement à base d’anticorps bispécifiques. Ce syndrome affecte la manière dont le cerveau fonctionne. Les symptômes comprennent les suivants :

  • maux de tête;
  • confusion;
  • désorientation;
  • difficulté à se concentrer;
  • troubles de la parole;
  • perte de conscience;
  • crises d’épilepsie;
  • faiblesse musculaire.

Un ICANS peut être très léger ou, au contraire, mettre la vie en danger. On le traite à l’aide de corticostéroïdes, d’antiépileptiques (anticonvulsants) et de liquides administrés par IV. On peut également administrer d’autres traitements sous forme de soins de soutien.

Cancers secondaires

Dans de rares cas, les personnes qui ont reçu une thérapie par lymphocytes T à CAR ou un traitement à base d’anticorps bispécifiques développent un cancer secondaire qui n’est pas lié au cancer qui a été traité.

Apprenez-en davantage sur les cancers secondaires.

Anomalies congénitales

Les immunomodulateurs appelés thalidomide, lénalidomide et pomalidomide peuvent être nocifs pour les bébés en gestation et causer de graves anomalies congénitales si vous êtes enceinte pendant que vous les prenez.

Il faut approfondir les recherches pour savoir si d’autres médicaments immunothérapeutiques peuvent entraîner des anomalies congénitales. Votre équipe de soins vous recommandera d’utiliser une méthode contraceptive s’il est possible que vous tombiez enceinte ou que vous mettiez une personne enceinte pendant que vous prenez des médicaments immunothérapeutiques. Une fois le traitement terminé, vous devrez poursuivre la contraception pendant une période pouvant atteindre un an.

Sources d’information sur les médicaments

Pour obtenir des renseignements sur des médicaments immunothérapeutiques spécifiques, consultez la section Sources d’information sur les médicaments.

Révision par les experts et références

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