Facteurs de risque du cancer de l’œsophage

Il y a des choses qui peuvent affecter le risque, ou la probabilité, d’avoir le cancer. Certains comportements, substances ou états peuvent faire augmenter ou diminuer le risque. La plupart des cancers sont attribuables à de nombreux facteurs de risque. Mais le cancer apparaît parfois chez des personnes qui ne présentent aucun facteur de risque.

On observe davantage le cancer de l’œsophage chez l’homme que chez la femme. La plupart des hommes ayant reçu un diagnostic de cancer de l’œsophage ont plus de 60 ans. Les types les plus fréquents de cancer de l’œsophage sont le carcinome épidermoïde et l’adénocarcinome. Le nombre de cas de carcinome épidermoïde de l’œsophage diminue dans le monde entier. Le carcinome épidermoïde de l’œsophage est le plus courant dans certaines régions de Chine, d’Iran, d’Amérique du Sud, de France et d’Afrique. Par contre, le nombre de cas d’adénocarcinome de l’œsophage augmente, surtout dans les pays à revenu intermédiaire ou élevé. Un statut socio-économique faible accroît le risque de cancer de l’œsophage, en particulier de carcinome épidermoïde.

Certaines des choses qui font augmenter le risque de cancer de l’œsophage peuvent aussi causer des états précancéreux. L’œsophage de Barrett est un état précancéreux de l’œsophage. Ce n’est pas un cancer, mais il peut parfois se transformer en cancer de l’œsophage s’il n’est pas traité. Certains des facteurs de risque du cancer de l’œsophage peuvent aussi causer l’œsophage de Barrett. Apprenez-en davantage sur l’ œsophage de Barrett.

Si vous avez un trouble génétique qui fait augmenter votre risque de cancer de l’œsophage, vous pourriez devoir consulter votre médecin plus souvent. Discutez de votre risque avec votre médecin et demandez-lui si certains examens sont nécessaires pour vérifier la présence d’un cancer de l’œsophage.

Les éléments suivants peuvent accroître votre risque de cancer de l’œsophage. Certains de ces facteurs ne peuvent pas être changés. Mais dans certains cas, il y a des choses que vous pouvez faire pour réduire votre risque.

Tabac

Alcool

Reflux gastro-œsophagien pathologique

Excès de poids

Consommation de boissons très chaudes

Tylose

Achalasie

Syndrome de Plummer-Vinson

Lésion chimique de l’œsophage

Antécédents de cancer des voies respiratoires supérieures

Exposition à un rayonnement ionisant

Fumer du tabac accroît votre risque de cancer de l’œsophage. Le tabac sous toutes ses formes – cigarettes, cigares, pipes et tabac sans fumée (dont le tabac à mâcher) – accroît votre risque.

Plus vous fumez et plus vous fumez longtemps, plus votre risque est élevé. Après que vous avez cessé de fumer, le risque d’avoir un cancer de l’œsophage diminue avec le temps. L’usage du tabac associé à la consommation d’alcool accroît davantage le risque de cancer de l’œsophage que l’un ou l’autre de ces facteurs de risque individuellement.

Apprenez-en davantage sur les façons de vivre sans fumée.

La chique de bétel, ou paan, est une noix d’arec (graine du fruit de l’aréquier) et de la lime enveloppées dans une feuille de bétel. Certaines personnes mâchent seulement la noix d’arec. Chiquer du bétel est une pratique courante en Chine, en Inde et dans d’autres pays d’Asie et chez certains Asiatiques qui ont immigré au Canada.

La chique de bétel et le tabac sont souvent mâchés ensemble. La chique de bétel contient des substances qui causent le cancer et qui font augmenter le risque de cancer de l’œsophage. Même si la chique de bétel est mâchée sans tabac, elle augmente le risque de cancer de l’œsophage.

Boire de l’alcool accroît votre risque de cancer de l’œsophage. Plus vous buvez, plus votre risque augmente. La consommation d’alcool associée à l’usage du tabac accroît davantage le risque de cancer de l’œsophage que l’un ou l’autre de ces risques individuellement.

Apprenez-en davantage sur les façons de limiter la consommation d’alcool.

Le reflux gastro-œsophagien (RGOP) est un trouble caractérisé par le retour d’acide gastrique dans l’œsophage. Il peut entraîner des brûlures d’estomac, des régurgitations acides et des dommages au revêtement de l’œsophage.

Le risque d’adénocarcinome de l’œsophage est un peu plus élevé chez les personnes qui sont atteintes de RGOP. Le RGOP fait également augmenter le risque d’œsophage de Barrett, qui lui accroît le risque de cancer de l’œsophage.

L’ embonpoint et l’ obésité font augmenter le risque de cancer de l’œsophage. Ces facteurs font aussi augmenter le risque de RGOP.

Apprenez-en davantage sur les façons de maintenir un poids santé.

Les personnes qui boivent du café, du thé, du maté ou d’autres boissons très chauds, soit plus de 65 °C, risquent davantage d’avoir le cancer de l’œsophage, en particulier un carcinome épidermoïde. On prépare le maté en versant de l’eau bouillante sur des feuilles de yerba maté. Boire du maté très chaud est une pratique courante dans les pays d’Amérique du Sud. Boire du thé ou du café très chaud est fréquent en Chine, au Japon, en Iran et en Turquie.

La tylose est une maladie héréditaire rare qui accroît le risque de cancer de l’œsophage. Les personnes porteuses de ce gène anormal ont des plaques écailleuses (hyperkératose) sur la paume des mains ou la plante des pieds ainsi que des masses en forme de doigts de gants (papillomes) dans l’œsophage.

L’achalasie est une affection peu fréquente caractérisée par le mauvais fonctionnement des nerfs qui contrôlent les contractions rythmiques normales de l’œsophage et du sphincter de l’œsophage inférieur. La partie de l’œsophage qui se trouve au-dessus du sphincter de l’œsophage inférieur s’élargit et il devient difficile d’avaler des aliments et des liquides.

L’achalasie accroît le risque de cancer de l’œsophage. Des chercheurs croient que c’est parce que les aliments emprisonnés dans l’œsophage peuvent causer une irritation chronique. Une fois que les symptômes apparaissent, de nombreuses années peuvent être nécessaires à l’apparition d’un cancer.

Le syndrome de Plummer-Vinson (aussi appelé syndrome de Kelly-Paterson) est une affection rare caractérisée par la croissance d’une membrane de tissu mince (appelée repli œsophagien) le long de l’œsophage. Cela fait rétrécir l’œsophage. Les petits replis membraneux peuvent ne pas causer de problèmes, mais s’ils sont gros, ils peuvent entraîner des difficultés à avaler si la nourriture reste prise dans l’œsophage. Les médecins croient que le syndrome de Plummer-Vinson est causé par une carence en vitamines et en fer. Les personnes atteintes de ce syndrome ont souvent une anémie ferriprive.

Le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage ou de cancer dans la partie inférieure de la gorge (hypopharynx) est plus élevé chez les personnes atteintes du syndrome de Plummer-Vinson.

L’œsophage peut être endommagé lors d’une exposition à l’hydroxyde de sodium (soude caustique). On trouve l’hydroxyde de sodium dans les produits de nettoyage industriels et ménagers puissants; la consommation accidentelle de produits de nettoyage qui contiennent de l’hydroxyde de sodium peut brûler et détruire les cellules de l’œsophage. À mesure que l’œsophage guérit, le tissu cicatriciel qui se forme peut rétrécir des parties de l’œsophage. On appelle sténoses ces régions rétrécies. Il est possible qu’un carcinome épidermoïde de l’œsophage se forme dans les régions qui ont rétréci de nombreuses années après l’apparition de la lésion chimique.

Les personnes qui ont déjà été atteintes d’un cancer qui a pris naissance dans leurs voies respiratoires supérieures, comme un cancer de la cavité buccale, du pharynx ou du larynx, risquent d’avoir un carcinome épidermoïde de l’œsophage. Ces cancers ont en commun certains facteurs de risque avec le cancer de l’œsophage, comme le tabac et l’alcool.

Les personnes qui ont été exposées à des rayonnements ionisants risquent davantage d’être atteintes d’un cancer de l’œsophage, en particulier d’un carcinome épidermoïde. Le risque d’apparition d’un adénocarcinome de l’œsophage après une exposition à des rayonnements ionisants est beaucoup plus faible.

Les personnes qui ont reçu une radiothérapie comme traitement d’un cancer du sein ou d’un lymphome hodgkinien risquent davantage d’avoir un carcinome épidermoïde de l’œsophage. Cependant, les bienfaits du traitement du cancer surpassent souvent largement le risque qu’un cancer de l’œsophage apparaisse un jour.

La spondylarthrite ankylosante est un type d’arthrite qui affecte la colonne vertébrale. Les personnes qui ont reçu une radiothérapie pour aider à diagnostiquer cette maladie risquent davantage d’avoir un carcinome épidermoïde de l’œsophage.

On a établi un certain lien entre les éléments qui suivent et une hausse du risque de cancer de l’œsophage, mais on doit poursuivre les recherches pour affirmer qu’ils sont des facteurs de risque :

• antécédents familiaux de cancer de l’œsophage;
• infection au virus du papillome humain (VPH);
• consommation de viande transformée;
• alimentation faible en fruits et en légumes;
• inactivité physique.

Des preuves importantes démontrent que vous ne risquez pas davantage d’être atteint du cancer de l’œsophage si vous buvez des boissons gazeuses ou si vous avez une infection à Helicobacter pylori (H. pylori) .

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur les risques à votre médecin. Découvrez comment vous pouvez prévenir le cancer et ce que vous pouvez faire pour réduire votre risque.