Portrait

Augmenter la survie au cancer colorectal grâce à l’exercice physique

Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer au Canada. L’an dernier, on estime que 25 200 personnes au Canada ont reçu un diagnostic de cancer colorectal et que 9400 personnes en sont décédées.

Un essai clinique novateur financé par la Société canadienne du cancer a prouvé que l’activité physique peut améliorer les résultats du cancer colorectal. Les résultats de l’essai clinique CO21 Challenge du Groupe canadien des essais sur le cancer (GCEC) montrent qu’un programme d’exercices structurés peut réduire les taux de récidive, le développement d’un nouveau cancer primitif et la mortalité chez les personnes atteintes de la maladie.

Une étude internationale pour augmenter la survie au cancer colorectal

Dirigé par le Dr Christopher Booth de l’Université Queens, et Kerry Courneya, Ph. D., de l’Université de l’Alberta, en collaboration avec le GCEC, il s’agissait du premier essai clinique au monde à utiliser l’exercice structuré pour augmenter la survie au cancer. 

À gauche : Le Dr Christopher Booth, debout dans une salle de conférence, portant un stéthoscope autour du cou et tenant une chemise; à droite : Kerry Courneya, Ph. D., souriant.
À gauche : Le Dr Christopher Booth; à droite : Kerry Courneya, Ph. D.

L’étude internationale de 17 ans a impliqué 889 personnes dans 55 hôpitaux de six pays. Après avoir subi une intervention chirurgicale et de la chimiothérapie pour traiter leur cancer, les participants ont suivi un programme d’exercices structurés sur trois ans ou reçu du matériel standard d’éducation sur la santé qui est actuellement remis aux patients. Tous les participants du programme d’exercices ont choisi leurs propres types d’exercices d’intensité modérée (de la marche au pickleball) dans le but d’ajouter 2,5 heures d’exercice par semaine à leur programme d’activités régulières.

Les résultats de l’essai confirment qu’un programme d’exercices structurés intégré au parcours de soins contre le cancer présente des avantages en ce qui a trait à la survie et à la prévention. Les participants présentaient un risque de récidive et de développement d’un cancer secondaire de 28 % inférieur et un risque de mortalité de 37 % inférieur à celui des personnes n’ayant pas participé à l’étude.

« Il s’agit du premier essai clinique au monde visant à déterminer si l’exercice physique peut améliorer la survie au cancer, et ses résultats clairs devraient immédiatement changer les pratiques, a dit le coprésident de l’étude, le Dr Christopher Booth, oncologue médical et chercheur en services de santé. La prochaine étape consiste à mettre cela en pratique, ce qui signifie que les systèmes de santé devront investir dans des programmes de soutien comportemental dans le cadre des soins standards. »

Pour contribuer à l’intégration des résultats de l’étude à la norme des soins contre le cancer, les chercheurs réalisent actuellement une analyse économique de la santé. Ils s’attendent à ce que le programme soit plus rentable comparé aux nombreux nouveaux médicaments contre le cancer.

Le parcours de Terri dans la recherche clinique

Mots à l’écran : Kingston, Ontario.

[Vue en plongée de Kingston en Ontario, montrant des bâtiments.]

Terri Swain-Collins : Je savais que quelque chose n’allait pas dès mon réveil après ma coloscopie.

Mots à l’écran : Terri Swain-Collins.

[Assise sur un banc de parc, Terri Swain-Collins lace ses chaussures de course, met ses écouteurs et part marcher.]

Terri : C’est là qu’on m’a dit que j’avais un cancer du côlon de stade 3 et que je devais voir un oncologue. J’ai alors commencé à voir le Dr Booth, qui m’a parlé de cet essai clinique.

[Le Dr Chris Booth apparaît à l’écran dans une chambre d’hôpital, assis sur un tabouret et regardant droit vers la caméra.]

Mots à l’écran : Le défi

[Vue du rivage de Kingston, en Ontario, tandis que le texte apparaît à l’écran.]

Mots à l’écran : Les essais cliniques permettent d’étudier de nouvelles façons de prévenir, de détecter et de traiter le cancer. Ils sont à la base des avancées médicales et comptent sur de vraies personnes pour y arriver.

[Le Dr Chris O’Callaghan, debout dans un bureau lumineux, regarde droit vers la caméra.]

Mots à l’écran : L’INVESTIGATEUR

[Le Dr O’Callaghan est assis à une table, dans une pièce lumineuse, et s’adresse directement à la caméra.]

Dr Chris O’Callaghan : La recherche clinique est bien réglementée. Elle est supervisée par plusieurs autorités, comme Santé Canada et des comités d’éthique. Notre organisation mène ses recherches selon les normes les plus élevées. Vous n’êtes pas un cobaye.

Mots à l’écran : Dr Chris O’Callaghan. Chercheur principal. Groupe canadien des essais sur le cancer.

[Le Dr O’Callaghan s’adresse à ses collègues devant un mur sur lequel est affiché « Groupe canadien des essais sur le cancer. Un programme national de la Société canadienne du cancer. »]

Dr O’Callaghan : Notre principale motivation est la sécurité et la protection des patients. En même temps, nous reconnaissons qu’il n’y a pas d’autre moyen de faire avancer les connaissances, de changer et d’améliorer le traitement du cancer.

[Vue en plongée des rues de Kingston en Ontario, alors que du texte apparaît à l’écran.]

Mots à l’écran : Dirigé par le Dr Chris Booth, Kerry Courneya, Ph. D., et une équipe de recherche mondiale, l’essai CO21 CHALLENGE a suivi 889 personnes atteintes d’un cancer du côlon à travers le monde. Cet essai clinique sur l’exercice financé par la Société canadienne du cancer depuis 17 ans est devenu l’un des plus importants et des plus longs jamais réalisés.

[Le Dr Chris Booth, debout dans une chambre d’hôpital, fait face à la caméra.]

Mots à l’écran : LE CHERCHEUR

[Le Dr Boot, assis sur un tabouret, s’adresse directement à la caméra.]

Dr Booth : Cet essai a été le premier essai à répartition aléatoire au monde à analyser l’amélioration potentielle du taux de survie grâce à un programme d’exercices.

Mots à l’écran : Dr Chris Booth. Oncologue médical et coprésident de l’étude.

Dr Booth : Nous avons conçu l’étude pour des patients atteints d’un cancer du côlon de stade 2 ou 3 ayant terminé leur opération et leur chimiothérapie.

[Procédures hospitalières et de laboratoire réalisées par des experts.]

Dr Booth : Malheureusement, environ 30 ou 40 % de ces patients auront une récidive et, en général, leur cancer ne pourra pas être guéri à ce stade. La moitié des patients de l’essai CHALLENGE recevait un livret qui les encourageait à bien manger et à faire de l’exercice.

[Une personne signe un document et tape sur un clavier d’ordinateur, puis une vue à l’intérieur d’une clinique de physiothérapie.]

Dr Booth : L’autre moitié recevait le même livret, accompagné du traitement expérimental : un suivi par un consultant en activité physique, c’est-à-dire un entraîneur personnel financé pendant trois ans par la Société canadienne du cancer et le Groupe canadien des essais sur le cancer. C’est ce qui a permis à l’étude d’aller de l’avant.

[Vue en plongée des sentiers pédestres d’un parc alors que du texte apparaît à l’écran.]

Mots à l’écran : Dans le cadre de l’essai de trois ans, Terri a participé au traitement expérimental, qui comprenait jusqu’à cinq heures d’exercice modéré par semaine. Avec le soutien de sa physiothérapeute, Alison, elle a commencé une routine structurée de marche, qui développait sa force au fil du temps.

[Terri marche sur un tapis roulant avec l’aide de son entraîneuse, Alison.]

Mots à l’écran : LA PATIENTE

Terri : Le temps à consacrer était l’aspect le plus difficile, mais, puisque je devais rendre des comptes à Alison, je me suis assurée de bien faire.

[Terri est assise sur un canapé devant une grande fenêtre et s’adresse à la caméra.]

Mots à l’écran : Terri Swain-Collins. Patiente atteinte de cancer et participante à l’essai

Terri : Je marchais sur un tapis roulant en jasant avec elle et elle me soutenait toujours, essayait de trouver des moyens d’intégrer la routine dans ma vie quand j’avais trop de choses à faire.

[Vue en plongée du complexe hospitalier de Kingston.]

Terri : Je travaillais à temps plein à l’hôpital. J’étais gestionnaire au service de radiographie, ici à l’hôpital Hôtel-Dieu et à Breast Imaging de Kingston.

[Alison marche vers l’hôpital et y entre.]

Terri : Je faisais une marche le midi si je devais aller d’un hôpital à l’autre. C’est environ 15 minutes à pied. Je marchais un peu plus de cette façon. Je crois que cette relation avec Alison a vraiment changé la donne.

[Terri est assise sur un canapé devant une grande fenêtre et s’adresse à la caméra.]

Terri : Je pense que, si j’avais fait autre chose, mais sans elle, sans entraîneuse, il est fort probable que je n’y serais pas arrivée. Je m’estime chanceuse d’avoir pu faire ça.

[Vue en plongée de la zone de l’hôpital depuis le rivage.]

Mots à l’écran : Les résultats

[Captures d’écran d’articles scientifiques avec des expressions mises en évidence telles que « futures répercussions importantes », « révolutionnaire » et « beaucoup plus long ».]

[Le Dr Booth, assis sur un tabouret dans une chambre d’hôpital, s’adresse à la caméra.]

Dr Booth : Je me souviens encore d’un vendredi après-midi de février 2025, lorsque le statisticien nous a fait part des résultats, qui étaient impressionnants. Les patients du programme d’exercice avaient clairement fait plus d’exercice que les autres. Des améliorations concrètes dans leurs capacités physiques.

[Un graphique linéaire apparaît à l’écran, comparant les « résultats de l’exercice » des « participants au programme d’exercices structurés » et des « participants recevant du matériel d’éducation sur la santé » par année, les participants au programme d’exercice affichant une augmentation plus importante.]

Dr Booth : Le programme a permis de réduire de 28 % le risque de récidive d’un nouveau cancer ou de décès, et de réduire de 37 % le risque de décès.

[Deux graphiques circulaires apparaissent à l’écran : l’un indiquant « Réduction de 28 % du risque de récidive, d’un nouveau cancer ou de décès », et l’autre indiquant « Réduction de 37 % du risque de décès ».]

[Le Dr O’Callaghan est assis à une table, dans une pièce lumineuse, et s’adresse directement à la caméra.]

Dr O’Callaghan : Chaque indicateur était positif. Le taux de survie sans la maladie était positif. Le taux de survie global était positif. Les indicateurs de la qualité de vie étaient positifs. C’est un grand succès. Un coup de maître.

[Captures d’écran d’articles scientifiques avec des phrases mises en évidence telles que le taux de survie sans la maladie était de 80,3 % », « le taux de survie global était de 90,3 % » et « le taux de survie sans maladie était beaucoup plus long ».]

[Le Dr O’Callaghan à son bureau, travaillant sur son ordinateur et prenant des notes.]

Dr O’Callaghan : Pour être très précis, cet essai change l’avenir, car il a démontré que les patients qui subissent une opération et reçoivent une chimiothérapie à la suite d’un cancer du côlon vivent plus longtemps et ont moins de récidives s’ils atteignent les objectifs d’exercices de l’essai.

[Vue en plongée de la zone de l’hôpital depuis le rivage.]

Mots à l’écran : Changer l’avenir

[Le Dr Booth s’adresse à la caméra.]

Dr Booth : Nous discutons actuellement de l’avenir avec des chefs de file du système de santé de l’Ontario et du monde entier.

Idéalement, les patients seraient dirigés vers un système de prise en charge du cancer. Ils auraient une intervention chirurgicale de haute qualité. Après leur opération, je les rencontrerais, je leur ferais passer une chimiothérapie. Si un modèle est en place, je pourrais ensuite les orienter vers un spécialiste de l’exercice financé par des fonds publics.

[Le Dr Booth marche dans les couloirs de l’hôpital.]

Dr Booth : À notre époque, plusieurs traitements contre le cancer coûtent entre 100 000 et 300 000 $ par an. Nous travaillons sur une analyse économique, mais selon nos estimations, le coût d’un entraîneur personnel qui viendrait deux fois par mois pendant un an, puis une fois par mois par la suite, se situerait entre 2000 et 3000 $. C’est une méthode très abordable. Selon moi, le système de santé ne peut pas se permettre d’y tourner le dos.

Mots à l’écran : LE PROBLÈME : La plupart des patients entendent parler d’essais cliniques par hasard, soit par un médecin ou des amis.

Dr Booth : La plupart des patients entendent probablement parler d’essais par l’entremise de leur médecin, mais ils aiment aussi obtenir leurs propres informations.

[Le Dr O’Callaghan est assis à une table, dans une pièce lumineuse, et s’adresse directement à la caméra.]

Dr O’Callaghan : Terri a entendu parler de cet essai clinique parce que son oncologue le dirigeait. Elle se trouvait dans un centre de traitement où se déroulait l’essai et un oncologue participant à cet essai l’a rencontrée.

[Terri parle avec son entraîneuse dans un bureau.]

[Le Dr Booth marche sur un trottoir, portant un sac à dos.]

Dr O’Callaghan : C’est ainsi que la vaste majorité des patients prennent connaissance des essais cliniques, et y participent.

Mots à l’écran : LA SOLUTION : Maintenant, « Essais cliniques sur le cancer au Canada » offre un moyen de rechercher des essais cliniques en cours en fonction du lieu et du type de cancer.

[Une présentation interactive de l’interface du site Web essaiscancercanada.ca.]

Dr Booth : Le site Web d’Essais cliniques sur le cancer au Canada comblera un important manque d’informations pour les patients qui sont souvent dépassés dans la recherche d’options d’essais cliniques. C’est aussi quelque chose qui nous sera très utile, à moi et mes collègues oncologues. L’accès à une base de données nationale gérée par une organisation fiable serait inestimable pour les cliniciens et les patients.

 

[Vue de l’intérieur et de l’extérieur de l’hôpital, mettant en évidence l’entrée « George St. » et un panneau indiquant la direction « Chimiothérapie ».]

Mots à l’écran : La nouvelle norme de soins

Dr O’Callaghan : C’est ainsi que nous faisons progresser la science. Nous voulons que les patients aient l’assurance que, s’ils participent à un essai clinique, ils recevront, au minimum, le niveau de soins qui leur serait offert autrement. En fait, il existe des preuves solides qui suggèrent que les personnes participant à un essai clinique conforme aux normes de soins obtiennent généralement de meilleurs résultats que celles traitées en dehors de l’essai.

[Le Dr Booth traverse les couloirs, passant devant une affiche sur laquelle on peut lire « La recherche d’une vie ».]

Dr Booth : Les essais cliniques sur le cancer sont une occasion importante d’exercer un certain contrôle dans la prise de décision en matière de soins au-delà des traitements standards.

[Terri fait de l’exercice physique en consultant son entraîneuse.]

Dr Booth : Souvent, les patients veulent laisser un héritage, redonner à la société et donner des moyens à la prochaine génération de patients. Je pense que les gens peuvent trouver ça très gratifiant. Compte tenu de tous les défis émotionnels et le bouleversement d’un parcours de cancer, cela peut leur donner la possibilité d’agir et de sentir qu’ils ont le contrôle.

[Terri marche sur le trottoir avec ses écouteurs.]

Terri : J’ai rencontré le Dr Booth la semaine dernière. Les choses semblent aller plutôt bien; je suis sans récidive de cancer depuis quatre ans. Je le rencontrerai à nouveau dans un an, et puis je serai libre.

[Terri marche le long du rivage avec ses écouteurs.]

Terri : Cet essai clinique m’a permis de reprendre un certain contrôle sur ma propre guérison, à mon rythme et à ma façon.

 

Mots à l’écran : Merci d’alimenter la recherche de calibre mondial

Mots à l’écran : Pour en savoir plus, consultez cancer.ca

[Le logo de la Société canadienne du cancer et les mots « Ça prend une société » apparaissent à l’écran.]

L’histoire de Terri

En 2021, Terri Swain-Collins a reçu un diagnostic de cancer colorectal de stade 3. Elle recevait des soins, à la suite d’une intervention chirurgicale et de traitements de chimiothérapie, lorsque le Dr Christopher Booth l’a invitée à participer à l’essai clinique CO21 Challenge du GCEC. La participation de Terri à l’essai clinique a commencé en février 2022. Elle a travaillé avec une physiothérapeute afin d’élaborer une routine de conditionnement physique axée sur la marche rapide.

« L’un des plus grands avantages était d’avoir une routine semi-structurée qui convenait à mon style de vie et de suivre le programme avec quelqu’un, ce qui m’a poussé à rendre des comptes, explique Terri. Le simple fait qu’un médecin me dise de faire de l’exercice n’aurait pas suffi à me rendre là où je suis aujourd’hui. Alors quelqu’un qui marche avec moi, qui me guide et qui prend régulièrement des nouvelles est ce qui a vraiment rendu cela possible. »

Trois ans plus tard, Terri continue de marcher trois fois par semaine et est libérée du cancer. Elle se dit reconnaissante de l’impact du programme sur sa santé et son bien-être.

Terri Swain-Collins marche sur un tapis roulant pendant que sa physiothérapeute l’observe.
Terri Swain-Collins

Soutenir les progrès de la recherche au Canada

Cet essai, mené par des Canadiens, a le pouvoir de sauver et d’améliorer la vie de dizaines de milliers de personnes qui sont atteintes d’un cancer colorectal au Canada. Il peut aussi changer la façon dont le cancer colorectal est abordé dans le monde entier.

Les essais cliniques sont un moyen important de faire progresser la recherche. Lorsque vous versez un don à la Société canadienne du cancer, vous appuyez des projets de recherche novateurs qui changent réellement les choses pour des personnes atteintes de cancer au Canada et dans le monde entier.

Le Groupe canadien des essais sur le cancer est un programme national de la Société canadienne du cancer. Ce groupe de coopération universitaire en oncologie conçoit et mène des essais cliniques visant à tester des traitements contre le cancer, des soins de soutien et des interventions de prévention partout au Canada.

Vous pouvez appuyer les essais cliniques au Canada et contribuer à faire progresser la recherche dès aujourd’hui.