« Un cancer du sein peut être difficile à détecter à partir d’une imagerie régulière, affirme le Dr Turcotte. C’est pourquoi nous voulions élaborer un nouveau test ciblant les récepteurs d’œstrogènes. Maintenant, nous pouvons procéder à un balayage de la tête aux orteils. Nous pouvons donc voir tous les endroits où le cancer peut se cacher. »
La technique d’imagerie appelée 4FMFES-PET utilise un traceur liquide particulier qui est injecté dans les vaisseaux sanguins. Lorsque le traceur trouve une cellule contenant des récepteurs d’œstrogènes, il demeure à cet endroit.
Le cancer du sein lobulaire est un type de cancer qui présente souvent un grand nombre de récepteurs d’œstrogènes. Les premiers résultats montrent que l’imagerie 4FMFES-PET fonctionne particulièrement bien pour ce type de cancer, identifiant ainsi les personnes atteintes qui bénéficieraient le plus de cette approche novatrice. Les images se révèlent à la fois précises et sensibles, détectant le cancer même lorsque les méthodes plus anciennes échouent.
« Pour ce type de cancer, c’est l’un des meilleurs traceurs au monde, ajoute le chercheur Michel Paquette, Ph. D., associé de recherche dans le laboratoire du Dr Turcotte. Nous faisons tout notre possible pour le rendre accessible. C’est un véritable changement de paradigme. »
Grâce à une Subvention d’une innovation à un impact de la Société canadienne du cancer, l’équipe de recherche a lancé un essai clinique pour explorer le potentiel de cette nouvelle technique. L’étude a débuté au Québec, mais inclut maintenant des personnes en Ontario. Joanne Dubreuil, une ancienne infirmière de 67 ans, a récemment reçu un diagnostic de cancer du sein. Lorsqu’elle a entendu parler de l’essai du Dr Turcotte, elle a décidé d’y participer.
« Si on doit avoir le cancer, autant que cela serve à quelque chose, dit-elle. Il faut faire œuvre utile. »
Les chirurgiens ont réussi à retirer la tumeur de Joanne, mais l’essai a permis de confirmer qu’il ne restait aucune trace de cancer dans son corps.
« J’étais heureuse de participer à la recherche, raconte-t-elle. En même temps, j’ai eu accès à un nouvel examen d’imagerie qui pouvait déterminer plus précisément s’il y avait des tumeurs ailleurs. »
L’équipe du Dr Turcotte a été heureuse de confirmer que le cancer avait été totalement extrait.
Si la recherche continue de donner des résultats solides, la 4FMFES-PET pourrait améliorer, voire remplacer, les méthodes d’imagerie actuelles, permettant aux personnes atteintes de prendre des décisions plus éclairées concernant leur traitement. L’équipe insiste sur l’importance cruciale du financement de la Société canadienne du cancer pour la réalisation de cet essai clinique.
J’étais heureuse de participer à la recherche. En même temps, j’ai eu accès à un nouvel examen d’imagerie qui pouvait déterminer plus précisément s’il y avait des tumeurs ailleurs.