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4 principaux constats au sujet des soins palliatifs

Nous croyons qu’il faut une société pour créer de meilleurs traitements, de meilleurs soins et un meilleur soutien pour les personnes vivant au Canada. Les progrès à venir consistent notamment à présenter aux gouvernements fédéral et provinciaux des recommandations qui pourront rendre plus accessibles le soutien offert aux personnes atteintes de cancer, comme les soins palliatifs.

Les soins palliatifs sont axés sur la qualité de vie des personnes atteintes d’une maladie progressive qui limite leur durée de vie. Ils comprennent la prise en charge des douleurs et des symptômes, des services qualifiés en matière de soutien psychosocial et d’aide au deuil, un accompagnement spirituel et un cadre de vie confortable. Les soins palliatifs et les soins de fin de vie sont fournis dans des centres de soins palliatifs ou des maisons de fin de vie. Si les soins de fin de vie sont prodigués aux personnes à la toute fin de leur existence et à leur famille, les soins palliatifs, eux, devraient être fournis plus tôt et instaurés progressivement avec d’autres thérapies.

Les soins palliatifs sont essentiels à toute expérience vécue du cancer. Après une enquête auprès de 4 ministères fédéraux, 11 gouvernements provinciaux et territoriaux et 13 organismes communautaires, nous nous sommes inspirés de nos conclusions pour apporter une réponse aux gouvernements sur les façons d’améliorer les soins au Canada. Et nous désirons collaborer davantage avec les gouvernements pour atténuer la souffrance des personnes atteintes de cancer à l’avenir.


Découvrez nos constats ci-dessous :

Un soignant tenant la main d'une personne triste et faisant preuve de gentillesse.

1. Le Canada n’a toujours pas la capacité de fournir des soins palliatifs en permanence dans les communautés, surtout dans les maisons de soins de soins palliatifs.

Les meilleures pratiques fixées par la vérificatrice générale de l’Ontario, parmi d’autres, indiquent que le Canada devrait disposer de 7 lits de soins palliatifs par tranche de 100 000 personnes. En date de 2022, nous en avons dénombré, pour notre part, 3,97 par tranche de 100 000 personnes. Seuls le Yukon et la Colombie-Britannique dépassaient cette cible de 7 lits pour une telle tranche de population.

Pour remédier à la situation, la Société canadienne du cancer a établi des partenariats avec des groupes communautaires, en commençant en Ontario et au Manitoba, qui travaillent activement à créer des maisons locales de soins palliatifs. Ce sont des groupes communautaires qui, comme nous, veulent rapprocher ces soins des gens.

La Société canadienne du cancer encourage également les gouvernements provinciaux à étendre les services dispensés dans les maisons de soins palliatifs à l’aide des investissements réalisés par le gouvernement fédéral. Les gouvernements provinciaux du Manitoba, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique auraient aussi avantage à lancer leurs propres stratégies pour améliorer les soins de façon à bien refléter leur propre système de santé. Les priorités qui devraient désormais marquer les projets sont définies dans le Plan d’action sur les soins palliatifs.

Une personne en tenue d’hôpital en réconforte une autre, allongée dans un lit à la maison.

2. De grandes barrières sociales se dressent quand vient le temps de parler de la mort, et la confusion règne à propos des avantages propres aux sons palliatifs.

Le Canada n’a toujours pas de définition commune des soins palliatifs ni de méthodes couramment acceptées pour faire le suivi des services à l’échelle nationale. Ce manque de définition couramment acceptée peut fortement teinter la compréhension qu’ont les Canadiens du soutien qui leur est offert.

Nous croyons qu’il est important que le gouvernement fédéral joue un rôle de maître d’œuvre en instaurant des normes nationales et du soutien généralement reconnus en matière de soins palliatifs. On hausserait ainsi le suivi des types de soins que reçoivent les gens à travers le pays, et l’on saurait si les Canadiens en sont satisfaits. Un signalement national décèlerait plus clairement ceux qui sont mal desservis par le système de santé.

Une personne portant un foulard parle à une femme médecin et à une travailleuse de soutien.

3. Tous les territoires et provinces ont signalé qu’on pourrait déployer plus d’efforts pour améliorer la sécurité culturelle des soins palliatifs, y compris le soutien au deuil.

La Société canadienne du cancer croit que nous méritons tous d’accéder à du soutien lorsque surviennent des maladies qui limitent la durée de vie, y compris la consultation aux personnes en deuil. La SCC se réjouit aussi des futurs investissements que réalisera le gouvernement du Canada pour élargir l’accès aux services en santé mentale.

Nous encourageons fortement les projets novateurs de financement qui répondent aux besoins des populations vulnérables, comme les personnes sans abri. Nous espérons aussi que le Canada continuera d’adopter des mesures visant les réalités culturelles propres aux communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Les programmes devraient tenir compte des enfants, des communautés racisées, des francophones et des personnes appartenant aux groupes 2ELBGTQQIA+.

En outre, la SCC soutient les initiatives prises par la BCHPCA (British Columbia Hospice Palliative Care Association) pour accroître les services de consultation communautaire abordables. Nous souhaitons qu’elles éliminent ainsi davantage de barrières à l’accès aux soins palliatifs dans la province. En outre, nous accueillons favorablement les solutions telles que les programmes numériques offerts en Ontario, notamment les visites de soins de santé virtuelle, car elles améliorent l’accès aux soins dans les communautés rurales et éloignées.

Une psychologue anime une discussion de groupe.

4. L’accès aux soins palliatifs serait rehaussé si l’on offrait une formation supplémentaire aux professionnels de la santé pour les préparer à davantage de milieux de soins.

La pandémie de COVID-19 a démontré que les soins palliatifs n’étaient pas seulement nécessaires dans les hôpitaux et les maisons de fin de vie. Les ressources humaines se sont révélées insuffisantes, et l’on a dû redéployer les fournisseurs de soins, ce qui a causé de nouvelles pressions sur le système. Par conséquent, il demeure prioritaire de rehausser continûment l’accès à des services et à des programmes dans les maisons de soins palliatifs, les soins à domicile, les établissements de soins de longue durée, les résidences pour personnes âgées et dans d’autres milieux communautaires.

Pour veiller à ce que les soins palliatifs parviennent à celles et ceux qui en ont besoin, nous devons tous renouveler notre sensibilisation et notre compréhension des services, y compris chez les fournisseurs de soins, les proches aidants et les patients. Il faut aussi chercher à mieux discerner le paysage des soins palliatifs au Canada. Les besoins de soins palliatifs d’une population entière ne peuvent pas être seulement desservis par les spécialistes du domaine.

Nous espérons que le gouvernement du Canada mettra au point des stratégies s’assurant que les fournisseurs deviennent parfaitement équipés pour travailler dans tous les milieux de soins. Il faudrait aussi envisager une formation culturelle plus poussée chez les fournisseurs de soins, de sorte que les familles puissent discuter plus tôt et plus souvent avec ceux-ci tout au long des traitements contre le cancer.

Un soignant réconfortant une personne âgée avec sympathie dans une maison de retraite.
Lorsqu’on fait face à une maladie qui réduit la durée de vie, il est essentiel qu’on ait accès à de l’information, à de l’éducation et à du soutien. Et la SCC maintient fermement son engagement à promouvoir le soutien physique et le soutien émotionnel qui parviennent à alléger la souffrance des personnes atteintes de cancer et celle de leurs proches aidants.