Nouvelle de recherche

Une solution IDEAL

Pour Murray, un Vancouverois de 67 ans, participer à une étude financée par la SCC lui a sauvé la vie. Grâce aux travaux de la Dre Renelle Myers et du chercheur Rayjean Hung, Ph. D., Murray a reçu un diagnostic de cancer du poumon et un traitement bien plus tôt que si les protocoles de dépistage habituels avaient été utilisés.

« Aujourd’hui, je suis rétabli à 100 %, dit Murray. Pour moi, il a été facile de me remettre sur pied, car le cancer avait été détecté à un stade précoce. Je suis très reconnaissant que ce soit chose du passé. »

Le cancer du poumon est le cancer le plus diagnostiqué au Canada, et est la première cause de décès par cancer. Lorsqu’il est détecté et traité tôt, plus de 80 % des personnes atteintes survivent cinq ans ou plus. Toutefois, sans dépistage, la proportion est d’à peine 19 %. Renelle Myers, Rayjean Hung et leurs collègues veulent s’assurer qu’un maximum de personnes est/soit dans ce premier groupe.

C’est pourquoi, en 2021, la Dre Myers a entamé son projet de recherche financé par la SCC sur des analyses de l’haleine et de la sueur pour le dépistage du cancer du poumon. En analysant la composition chimique de l’haleine, elle et ses collègues ont repéré des changements qui signalaient la présence de cancer.

Dre Renelle Myers et son équipe de laboratoire
Dre Renelle Myers (centre) et son équipe de laboratoire

Dans la foulée de ces premiers travaux, Renelle Myers et Rayjean Hung ont décroché une Subvention d’équipe Découverte en 2023 pour s’attaquer de toutes parts au diagnostic de cancer du poumon. Avec un soutien de la SCC et de la Fondation Lotte and John Hecht, ils ont réuni une équipe de quelque 20 chercheurs, patients partenaires et utilisateurs de connaissances dans l’ensemble du Canada pour améliorer la détection d’un cancer du poumon au stade précoce.

En utilisant l’intelligence artificielle (IA), les chercheurs se penchent sur des marqueurs dans l’haleine et le sang qui peuvent avertir d’un cancer du poumon potentiel avant l’apparition du moindre symptôme. En même temps, ils ont élaboré un outil assisté par IA aidant à déterminer si des nodules pulmonaires fortuits (excroissances pulmonaires observées sur des clichés pris pour d’autres raisons) sont cancéreux ou non.

Des dispositifs d’analyse de l’haleine sont en place dans trois cliniques au Canada, et environ 800 personnes sont inscrites aux analyses. Le nouveau processus d’interprétation des images de tomodensitométrie (TDM) élaboré par les chercheurs est aussi utilisé dans le cadre de l’essai clinique IDEAL (Improving Detection of EArly Lung cancer in a diverse population). À ce jour, le processus a permis de détecter un cancer du poumon chez 4 % des participants, soit le double par rapport aux examens de dépistage habituels.

« La majorité de nos participants ne sont pas admissibles au dépistage du cancer du poumon parce qu’ils ne fument pas, précise la Dre Myers. Ces résultats sont prometteurs, et montrent qu’il est important d’avoir des programmes de dépistage parallèle et d’examen de nodules pulmonaires fortuits pour élargir la portée de la détection précoce du cancer du poumon. »

Rayjean Hung, Ph. D. (veste bleue), chercheuse financée par la SCC, et son équipe.
Rayjean Hung, Ph. D. (manteau bleu) et son équipe de recherche

La prochaine étape pour Renelle Myers, Rayjean Hung et leur équipe est de déployer leurs nouvelles cliniques de nodules pulmonaires dans trois cliniques au Canada. Ces cliniques sont conçues pour traiter les personnes chez qui des nodules pulmonaires sont décelés de manière fortuite sur des clichés de TDM.

« C’est véritablement une mise en application de la recherche : les résultats et les connaissances acquises au cours de l’étude servent à créer un réel cheminement clinique qui changera pour le mieux les soins prodigués aux patients, dit la Dre Myers. C’est la réussite ultime en recherche. »

Aujourd’hui, Murray est entièrement rétabli et a repris ses activités comme le vélo. « Je n’y pense presque plus. L’équipe s’est très bien occupée de moi du début à la fin, ajoute-t-il. Je ne pouvais espérer un meilleur sort. Le fait que l’équipe de la Dre Myers ait vu mes clichés et détecté mon cancer aussi tôt que possible m’a sauvé la vie. »