Mathieu Michaud, travailleur autonome et propriétaire d’un garage à Saint-Hyacinthe au Québec, a été diagnostiqué en 2023 d’une maladie rare et incurable : la maladie de Waldenström, un cancer de la moelle osseuse. Après trois ans de tests, ce diagnostic est tombé, accompagné d’une espérance de vie moyenne de 15 ans.
Tout a commencé en 2021, avec des symptômes inquiétants : fatigue extrême, douleurs corporelles et sueurs nocturnes. Mathieu sentait qu’un problème grave se profilait. Si le diagnostic a mis fin à une longue quête de réponses, les véritables épreuves commençaient à peine.
Une sécurité financière ébranlée @(Model.HeadingTag)>
L’annonce de sa maladie a entraîné des défis imprévus. Son statut de travailleur autonome, sans couverture d’assurance maladie, a aggravé sa situation. La vente de son garage, un peu avant son diagnostic en février 2023, lui a permis de subvenir temporairement à ses besoins. Contraint d’arrêter de travailler, il a dû puiser plus de 35 000 $ dans ses économies de retraite en un an pour couvrir ses dépenses.
À cela s’ajoutent des frais importants : environ 2000 $ en déplacements, 3000 $ pour des médicaments, ainsi que des dépenses pour embaucher un homme à tout faire, chargé de l’entretien de sa maison.
« Tout ce que j’avais de côté a été mis dans mon cancer », raconte-t-il.
Faute de moyens, Mathieu a dû renoncer à des soins essentiels comme la physiothérapie. Sa situation s’est encore compliquée lorsqu’il a perdu son permis de conduire à cause de convulsions, limitant encore davantage ses déplacements. Pendant ses traitements, sa conjointe l’a aidé en assumant les trajets vers l’hôpital, parfois jusqu’à Montréal.
En mai 2024, malgré l’épuisement causé par ses traitements, Mathieu a repris le travail en tant que représentant en vente de produits agricoles. Habitué à travailler 7 jours sur 7, il s’est senti soulagé de retrouver un semblant de routine.
Un soutien insuffisant face aux défis financiers @(Model.HeadingTag)>
Parallèlement, Mathieu s’est heurté à un manque de soutien institutionnel. Son dossier de rente d’invalidité a été rejeté, et il a reçu une réponse glaçante d’un fonctionnaire de Service Canada : « Quand vous n’aurez plus d’argent, vous irez vivre sous un pont. »
Avant cette épreuve, Mathieu ignorait l’ampleur des coûts associés au cancer.
Je pensais que l’assurance maladie couvrait tout. Mes traitements de chimiothérapie et d’immunothérapie ont été pris en charge, mais la perte de salaire, les soins non couverts et les dépenses imprévues ne l’ont pas été.
Vivre avec l'incertitude @(Model.HeadingTag)>
Aujourd’hui, même si son cancer est en dormance, Mathieu vit avec l’angoisse d’une rechute et des douleurs persistantes. Chaque nouvelle douleur ravive ses craintes et exacerbe ses préoccupations financières. Désormais installé à Notre-Dame-du-Portage, dans le Bas-Saint-Laurent, il s’adapte à une nouvelle réalité marquée par la maladie.
Son témoignage révèle une réalité souvent méconnue : au-delà des défis médicaux, les personnes atteintes de cancer doivent surmonter des difficultés financières tout aussi dévastatrices.