Communiqué de presse

Cancer du sein : les femmes de 40 à 44 ans exclues du dépistage systématique au Québec

Montréal, le 19 décembre 2025 –

La Société canadienne du cancer (SCC) exprime sa déception face à la décision du gouvernement du Québec, tel que rapporté par Radio-Canada, d’abaisser l’âge d’entrée du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) à seulement 45 ans.

Rappelons que le 29 septembre dernier, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a recommandé d’intégrer graduellement les femmes de 45 à 49 ans au PQDCS. L’organisme souligne toutefois la nécessité de réduire le taux de rappel, plus élevé que la moyenne canadienne, et de moderniser le système informatique du programme afin d’éviter une surcharge pour le réseau de la santé.

Alors qu’une femme sur huit recevra un diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie, la SCC estime que les programmes de dépistage devraient débuter dès l’âge de 40 ans. À l’heure actuelle, 13 % des cas de cancer du sein sont diagnostiqués entre 40 et 49 ans. Dans ce contexte, la SCC considère qu’il est crucial de débuter le dépistage à 40 ans afin d'améliorer les chances de survie. 

« Nous accueillons l’inclusion des femmes de 45 à 49 ans dans le programme comme un progrès en matière d’accès au dépistage du cancer du sein. Toutefois, nous invitons le gouvernement du Québec à proposer et adopter un plan concret pour rendre ce programme encore plus accessible et équitable. Ce faisant, il sera possible de détecter ce cancer à un stade où les traitements sont les plus efficaces, pour réduire les recours trop tardifs au réseau de santé », affirme David Raynaud, gestionnaire principal, Défense de l’intérêt public à la SCC. 

Abaisser l’âge pour le début du dépistage du cancer du sein permet de détecter davantage de cancers et de les identifier plus tôt, lorsque le traitement a le plus de chances de réussir.  

« Les patientes ont exprimé haut et fort leurs attentes face à des lignes directrices qui peinent à reconnaître les besoins changeants d’une population affectée à un âge plus précoce par le cancer, ajoute David Raynaud. Certaines femmes nous disent qu’elles se sentent abandonnées dans un système qui manque de clarté quant à l’âge où elles devraient débuter un dépistage, et les oblige à se battre pour accéder aux services ».  

Pourtant, le Québec affiche le taux de cancer du sein le plus élevé au pays, selon les données de projection du rapport Statistiques canadiennes sur le cancer 2025, et demeure la dernière province à avoir ajusté son programme de dépistage pour les femmes de moins de 50 ans. 

Dans un contexte de rigueur budgétaire et en prévision du prochain budget du Québec, la SCC souligne l’importance que cette annonce soit assortie d’un financement adéquat. Sans investissements supplémentaires, notamment pour accroître la capacité de prise en charge du système, il sera impossible de répondre adéquatement à l’augmentation prévisible de la demande et de garantir un accès équitable et rapide aux services de dépistage.  

La SCC va continuer de demander au gouvernement du Québec d’adopter des mesures concrètes afin de rendre le programme encore plus accessible et équitable. Par ailleurs, l’organisation insiste sur la nécessité d’un déploiement le plus rapide possible des nouvelles modalités du programme. Chaque délai dans la mise en œuvre se traduit par des occasions manquées de détecter la maladie plus tôt.

Toute personne au Canada devrait bénéficier d’un accès équitable et rapide au dépistage du cancer du sein, peu importe qui elle est et où elle vit. Pour ce faire, la SCC insiste sur la nécessité d’une intervention globale dans les secteurs suivants :

  • Investir dans la recherche;
  • Améliorer la collecte de données;
  • Élaborer des lignes directrices pour les personnes présentant un risque accru ou élevé;
  • Mettre à jour l’admissibilité des personnes présentant un risque moyen, notamment en abaissant l’âge pour le début du dépistage;

  • Améliorer les programmes de dépistage du cancer du sein pour prendre en compte les besoins de certaines populations;

  • Sensibiliser la population aux programmes de dépistage du cancer du sein existants;

  • Élaborer des solutions conjointement avec les communautés qui sont mal desservies afin d’accroître leur participation;

  • Investir dans les ressources humaines en santé.

Faits saillants :

  • Au Québec, le cancer du sein devrait être en 2025 le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les femmes et la deuxième cause de décès par cancer, après celui du poumon.
  • En 2025, on estime que 8200 Québécoises recevront un diagnostic de cancer du sein et que 1350 en mourront. 

Pour en savoir plus sur le cancer du sein, visitez cancer.ca/cancerdusein ou appelez au 1 888 939-3333. 

Source : 
Société canadienne du cancer 

Renseignements ou demande d’entrevues : 

Julia Larivière
conseillère, relations et affaires publiques
438 499-6716
julia.lariviere@alineaconversations.com

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