Sauver des vies grâce au dépistage et au diagnostic précoces
Lorsque les cancers sont détectés à un stade précoce, des thérapies moins agressives peuvent être utilisées et les traitements ont plus de chances de réussir. Les progrès de la recherche réalisés au cours des dernières décennies nous aident à détecter de nombreux cancers plus tôt et à poser des diagnostics plus précis afin que les personnes reçoivent le bon traitement le plus tôt possible.
Voici quelques-unes des façons dont les recherches que nous avons subventionnées ont eu un impact sur l’amélioration du dépistage et du diagnostic précoces :
La Dre Gelareh Zadeh a mis au point un nouveau test pour distinguer les deux principaux types de gliomes et améliorer les résultats pour les patients. Les gliomes sont le type de tumeur cérébrale le plus fréquent; les deux principaux types de gliomes ont des pronostics très différents et doivent être traités différemment. Contrairement aux tests conventionnels qui permettent de déterminer le type de gliome, et qui peuvent prendre des semaines, le test mis au point par la Dre Zadeh et son équipe peut fournir une réponse précise en temps réel pendant que le chirurgien est en train d’opérer. Cette information permet au chirurgien de prendre une décision plus éclairée quant à la quantité de tumeur qu’il peut enlever en toute sécurité tout en maximisant la qualité de vie de la personne. Elle permet également aux médecins de choisir le médicament le plus approprié à administrer directement dans le cerveau pendant l’opération, ce qui améliore les chances de réussite du traitement.
Il est important d’obtenir le bon diagnostic, quelle que soit la maladie, mais cela est particulièrement important pour les enfants et les familles qui sont confrontés à un diagnostic de cancer du cerveau. Les cancers du cerveau et de la moelle épinière sont les deuxièmes cancers les plus fréquemment diagnostiqués chez les enfants canadiens.
Connaître le type exact de cancer du cerveau d’un enfant permet de s’assurer qu’il reçoit le traitement le plus approprié dans les plus brefs délais et lui évite des traitements inutiles qui pourraient endommager son cerveau en pleine croissance.
C’est pourquoi le travail des chercheurs subventionnés par la SCC, la Dre Cynthia Hawkins, la Dre Annie Huang et le Dr Michael Taylor, est si remarquable. Ils ont fait des découvertes qui changent la donne concernant les différents sous-types de cancers du cerveau chez les enfants – dont les tumeurs fréquentes, comme les médulloblastomes et les gliomes, et les tumeurs rares comme les tumeurs rhabdoïdes – ainsi que sur la manière de traiter chacune d’entre elles. Leurs découvertes ont été intégrées dans le manuel de classification des tumeurs cérébrales de l’Organisation mondiale de la Santé, un guide de référence utilisé par les médecins du monde entier.
Grâce à leurs efforts collectifs, les enfants atteints d’un cancer du cerveau au Canada et dans le monde entier peuvent désormais recevoir un diagnostic plus précis, plus rapidement, et commencer leur traitement plus tôt, ce qui améliore leurs chances de vivre longtemps et en bonne santé.
Selon le document Statistiques canadiennes sur le cancer : Rapport spécial de 2018, plus de 80 % des cancers du sein sont diagnostiqués à un stade précoce, pour lesquels le taux de survie après cinq ans varie de 93 % à près de 100 %. Une grande partie de ce succès est attribuable aux programmes de dépistage organisés qui utilisent la mammographie pour détecter les signes de cancer du sein.
Mais pour certaines personnes, en particulier celles qui présentent un risque élevé de cancer du sein, la mammographie n’est peut-être pas le meilleur moyen de détecter ce cancer. Avec le soutien de la SCC, la Dre Ellen Warner et son équipe ont montré que l’imagerie par résonance magnétique (IRM) est plus efficace que la mammographie ou les échographies pour détecter le cancer du sein chez les personnes à haut risque. Depuis la publication de ces résultats, l’IRM est devenue une pratique courante dans les programmes de dépistage du cancer du sein chez les personnes à haut risque, et ce, dans tout le pays.
Martin Yaffe, Ph. D., chercheur subventionné par la SCC, souhaite améliorer le dépistage du cancer du sein à l’aide d’une nouvelle technique appelée tomosynthèse, ou mammographie 3D, laquelle pourrait détecter plus de cancers du sein précoces et entraîner moins de faux positifs que la mammographie 2D classique. Avec son équipe, il a dirigé un essai clinique canadien comparant les deux techniques qui a jeté les bases d’un vaste essai international, le premier du genre. Lancé en 2017, l’essai recrute actuellement des participants dans six centres de cancérologie au Canada. Les résultats de cet essai pourraient offrir aux gens une option plus précise pour le dépistage du cancer du sein, ce qui permettra de réduire les fausses alertes et de détecter les cancers plus tôt.
Lorsque le cancer du sein est détecté à un stade précoce, la personne subit souvent un test pour déterminer s’il s’est propagé aux ganglions lymphatiques à proximité. Des chercheurs subventionnés par la SCC, la Dre May Lynn Quan et le Dr Bryan Wells, ont mené une étude visant à changer les pratiques médicales, laquelle a montré l’efficacité d’une procédure, appelée biopsie du ganglion sentinelle, pour enlever et tester les ganglions lymphatiques afin de détecter la présence de cellules cancéreuses. Cette méthode est moins invasive et présente un risque d’effets secondaires plus faible que la norme de soins précédente. Grâce à leurs recherches, la biopsie du ganglion sentinelle est désormais la méthode préférée pour tester les ganglions lymphatiques, ce qui rend le processus plus sûr et plus facile pour les personnes atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce.
La recherche subventionnée par la SCC a ouvert la voie à des programmes organisés de dépistage du cancer du col de l’utérus à l’échelle nationale qui ont sauvé d’innombrables vies.
En 1949, le Dr David Boyes et le Dr Herbert Fidler ont reçu une petite subvention de la SCC afin de lancer un programme pilote de dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes de la Colombie-Britannique. À l’époque, il s’agissait du premier programme organisé de dépistage du cancer du col de l’utérus au monde. Le succès du programme du Dr Boyes et du Dr Fidler a prouvé que le dépistage à l’échelle provinciale était réalisable et a servi de modèle pour concevoir les programmes organisés de dépistage du cancer du col de l’utérus qui sont aujourd’hui offerts dans chaque province et partout dans le monde.
Plus tard dans les années 1970, le Dr Anthony Miller, chercheur subventionné par la SCC, a entrepris une étude qui a montré que pour les femmes âgées de 30 à 64 ans, le dépistage régulier était lié à une baisse significative des décès par cancer du col de l’utérus, soulignant l’efficacité des programmes de dépistage organisés pour sauver des vies.
La recherche subventionnée par la SCC augmente le taux de survie des personnes atteintes du syndrome de Li-Fraumeni, une maladie génétique qui accroît considérablement le risque de développer un cancer au cours de la vie.
Avec le soutien de la SCC, le Dr David Malkin a mis au point un nouveau plan de traitement pour suivre de près les personnes atteintes du syndrome de Li-Fraumeni et détecter les tumeurs plus tôt. Avec son équipe, il a mené une étude visant à changer les pratiques médicales qui a révélé que le protocole augmentait considérablement le taux de survie après un diagnostic de cancer, le faisant passer de 60 % à 89 %. Aujourd’hui, le « protocole de Toronto » (du nom de la ville où est établi le Dr Malkin) est utilisé dans le monde entier pour aider les personnes atteintes du syndrome de Li-Fraumeni à vivre plus longtemps et plus pleinement.
Le cancer du poumon est le cancer le plus souvent diagnostiqué et la première cause de décès par cancer au Canada, soit un décès sur quatre.
Des chercheurs subventionnés par la SCC améliorent la façon dont les cancers du poumon sont diagnostiqués. La Dre Lesley Seymour, le Dr Ming-Sound Tsao et leurs collaborateurs ont indiqué que ces sous-types pouvaient aider à prédire le risque de récidive du cancer et à orienter les décisions en matière de traitement. Ces résultats ont été intégrés dans le système de classification des cancers du poumon de l’Organisation mondiale de la Santé, lequel détermine comment le cancer du poumon est diagnostiqué et traité dans le monde entier.