Sauver des vies en améliorant la prestation des soins en oncologie

L'importance de la prestation des soins en oncologie

Il ne suffit pas de montrer qu’une nouvelle technique ou un nouveau médicament est efficace. Pour que les personnes qui en ont besoin puissent bénéficier de ces interventions vitales, les hôpitaux et les gouvernements doivent les adopter et les mettre à leur disposition.

La recherche sur la prestation de soins aux personnes atteintes de cancer ne se concentre pas sur l’efficacité d’un traitement particulier, mais sur la capacité de notre système de santé à fournir des traitements et des soins qui répondent aux besoins des personnes atteintes de cancer. La recherche porte notamment sur les questions d’équité, d’accès, de coûts et d’avantages dans le but d’offrir les meilleurs soins possible au plus grand nombre de personnes possible.

Qu’il s’agisse d’un outil clinique permettant de normaliser les soins postopératoires pour les personnes atteintes d’un cancer du pancréas ou d’études visant à répondre aux besoins particuliers des communautés autochtones et racialisées, la recherche soutenue par la SCC a jeté les bases qui permettront de rendre les soins en oncologie plus équitables et accessibles pour tous.

Ce type de recherche fait en sorte que les personnes atteintes d’un cancer puissent recevoir les meilleurs soins possible, peu importe où elles se trouvent et qui elles sont. Voici d’autres domaines dans lesquels les chercheurs que nous finançons ont eu un impact sur l’amélioration de nos systèmes de soins en oncologie :

Améliorer l’accès au dépistage du cancer

Bien que des programmes organisés de dépistage du cancer existent dans chaque province, tout le monde n’a pas un accès égal à ces programmes. Certaines personnes, en particulier celles issues de communautés mal desservies et marginalisées, doivent affronter des obstacles supplémentaires qui ne favorisent pas leur participation à ces programmes. Il peut s’agir de barrières linguistiques et culturelles, de préjugés et de difficultés à accéder physiquement à ces services. En conséquence, leurs cancers peuvent être diagnostiqués à des stades plus avancés, ce qui entraîne des pronostics plus pessimistes.

Les chercheurs subventionnés par la SCC s’efforcent de combler ce fossé en cernant et en éliminant les obstacles auxquels ces groupes font face et en élargissant les programmes de dépistage du cancer afin que davantage de cancers soient détectés plus tôt et traités avec succès.

  • La Dre Cornelia Baines et le Dr Anthony Miller ont dirigé l’Étude nationale sur le dépistage du cancer du sein qui a suivi près de 90 000 femmes canadiennes afin de comprendre le rôle de la mammographie de dépistage et de l’examen des seins dans la détection précoce du cancer du sein. En fournissant des données claires sur les avantages du dépistage, l’étude a influencé les politiques publiques entourant la mise en œuvre de programmes de dépistage du cancer du sein au Canada et dans d’autres pays, permettant ainsi à un plus grand nombre de personnes d’avoir accès à ces services qui sauvent des vies.
  • Les recherches de la Dre Aisha Lofters ont révélé que les femmes nées dans des pays à majorité musulmane, en particulier celles d’Afrique subsaharienne, auraient moins tendance à se faire dépister pour le cancer du col de l’utérus. La chercheuse et son équipe ont ensuite défini des stratégies qui pourraient encourager ces femmes à participer à des programmes de dépistage, comme le recours à une éducatrice en santé appartenant au même groupe ethnique. Dans un projet connexe, la Dre Lofters a constaté que les femmes gravement handicapées étaient moins enclines à participer au dépistage du cancer du sein, ce qui souligne la nécessité d’élaborer des stratégies adaptées pour atteindre ce groupe.
  • Sonya Cressman, Ph. D., et Stuart Peacock, Ph. D., du Canadian Centre for Applied Research in Cancer Control, subventionné par la SCC, ont mené une étude qui a démontré la rentabilité du dépistage du cancer du poumon fondé sur le risque. Comme il n’existe pas de programme organisé de dépistage du cancer du poumon et que les premiers symptômes passent souvent inaperçus, ce cancer est souvent diagnostiqué à un stade tardif, où il est plus difficile à traiter. Leur travail a contribué à la décision prise en 2020 par le gouvernement de la Colombie-Britannique de lancer le premier programme organisé de dépistage du cancer du poumon au Canada; une initiative qui pourrait ouvrir la voie à des programmes similaires et sauver des vies dans tout le pays.

Améliorer la santé des populations autochtones

Dans la première étude canadienne de ce type, Anna Chiarelli, Ph. D., chercheuse subventionnée par la SCC, et son équipe ont découvert que les femmes autochtones courent un risque accru de se voir diagnostiquer un cancer du sein à un stade plus avancé, lorsque la maladie est plus difficile à traiter. Les chercheurs ont montré que le taux de survie des femmes autochtones ayant reçu un diagnostic de cancer du sein à un stade précoce est de trois à cinq fois inférieur à celui des femmes non autochtones.

Ces données mettent en évidence les disparités frappantes en matière de résultats pour la santé liés au cancer dans les communautés autochtones et l’énorme travail qui doit être accompli pour améliorer l’équité des soins. C’est pourquoi nous soutenons la recherche qui vise à relever ces défis au moyen d’approches communautaires menées de concert avec les populations autochtones.

  • Pour mieux comprendre les expériences uniques des femmes autochtones touchées par le cancer, Roanne Thomas, Ph. D., et son équipe ont eu recours à des entrevues, à des activités de partage d’histoires et aux arts visuels afin d’entrer en contact direct avec les survivantes autochtones du cancer et leurs soignants. Leur travail a permis de cerner les principaux domaines à prendre en compte dans la mise en place de soins contre le cancer respectueux de la culture des populations autochtones, de manière à leur permettre de vivre plus longtemps et plus pleinement.
  • En travaillant avec des femmes des communautés autochtones du nord,Bruce Minore, Ph. D., a examiné les raisons pour lesquelles leur taux de dépistage est plus faible, ce qui se traduit par des cancers du sein diagnostiqués à des stades plus avancés, lorsque le traitement est plus difficile. Cette recherche a attiré l’attention sur les lacunes du système de soins de santé et cerné les possibilités d’améliorer la santé des femmes vivant dans ces communautés. 
  • Conscientes du fait que les taux de dépistage sont plus faibles chez les populations autochtones des Territoires du Nord-Ouest, la Dre Sangita Sharma et son équipe ont créé une série de vidéos sur le cancer et les services de dépistage du cancer adaptées aux particularités culturelles. Afin d’aborder précisément les obstacles uniques auxquels font face les populations, ces vidéos ont été élaborées en consultation avec les communautés locales et comprennent des témoignages de leurs membres. La série de vidéos, qui se concentre sur le dépistage des cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus, est mise à la disposition des communautés, des centres de soins et des professionnels dans l’ensemble des Territoires du Nord-Ouest dans le but d’aider un plus grand nombre de personnes à accéder à des programmes de dépistage du cancer essentiels qui sauvent des vies.