Communiqué de presse

Le cancer est difficile, mais l'accès au traitement ne devrait pas l’être

Ottawa, ON, le 3 juin 2025 — Alors que les premiers ministres du Canada se réunissent pour faire avancer la coopération économique et le projet de réforme interprovinciale, la Société canadienne du cancer (SCC) demande aux dirigeants d’aborder une lacune cruciale dans leurs discussions : les soins de santé.

Pendant que les provinces s’efforcent d’harmoniser les normes en matière de commerce, de travail et de réglementation, les personnes atteintes de cancer et leurs familles sont laissées dans l’attente : elles attendent d’avoir accès à des essais cliniques, que de nouveaux traitements soient disponibles et que des médicaments d’une importance vitale soient pris en charge par l’assurance maladie publique. Pour ces personnes, chaque jour compte. Des retards qui ne sont pas seulement contraignants, mais qui peuvent changer le cours d’une vie.

« Le cancer est déjà difficile, l’accès aux traitements ne devrait pas l’être, déclare Stuart Edmonds, vice-président principal, Mission, recherche et défense de l’intérêt public à la Société canadienne du cancer. Lorsque les soins de santé sont laissés de côté dans les discussions pancanadiennes, ce sont les gens qui sont laissés pour compte. Il est temps d’accorder aux soins de santé la même urgence et le même dévouement que nous accordons à la politique économique. Car derrière chaque retard, il y a une personne, une famille, une vie. »

Les personnes atteintes de cancer attendent trop longtemps à chaque étape de soins
Pour de nombreuses personnes atteintes de cancer, les essais cliniques constituent le meilleur espoir. Cependant, l’accès est limité par des contraintes réglementaires et géographiques. Fragmenté et sous-financé, l’écosystème des essais cliniques au Canada dépend de plus en plus d’investissements étrangers. En conséquence, les personnes atteintes de cancer ne peuvent pas bénéficier de traitements de pointe et les chercheurs se heurtent à des retards dans le lancement d’études qui pourraient transformer l’avenir de la maladie.

Même quand la sécurité et l’efficacité de nouveaux traitements ont été prouvées, ils sont trop souvent bloqués par de longues évaluations et négociations ou par des délais d’inscription variables sur la liste publique. Même quand des accords sur les prix ont été conclus au niveau fédéral, les provinces ont des façons très différentes de décider comment, quand et si elles couvrent les nouveaux traitements. Pour les personnes atteintes de cancer, ces retards peuvent signifier manquer une occasion de se faire soigner.

Et, même lorsque les médicaments sont inscrits sur la liste, leur couverture n’est pas garantie. Le Canada est le seul pays du G7 qui ne dispose pas d’une liste nationale de médicaments essentiels. Les médicaments contre le cancer à prendre à domicile, qui constituent désormais la norme pour de nombreux cancers, ne sont pas universellement financés. Dans certaines provinces, les personnes atteintes de cancer doivent payer de leur poche jusqu’à 6000 $ par mois. Dans les provinces où la couverture est limitée, 20 % moins de personnes ont accès à ces traitements que dans les systèmes entièrement financés.

Les lacunes en matière de soins ont un impact sur notre économie
Ces disparités en matière d’accès créent non seulement des inégalités entre les provinces, les territoires et les personnes atteintes de cancer, mais elles ont également un coût élevé pour notre économie. Le cancer est la principale cause de décès et de maladie au pays. En 2024, le coût total du cancer était de 37,7 milliards de dollars pour le Canada, dont 20 % de cette somme ont été assumés par les personnes atteintes et leurs proches, que ce soit en perte de salaire ou en dépenses personnelles.

Le fardeau financier va au-delà de la perte de salaire et de productivité. Un sondage national demandé par la SCC et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada en 2024 a révélé qu’au Canada, 1 personne sur 5 ne dispose pas d’une couverture suffisante pour les médicaments sur ordonnance, ce qui empêche bon nombre d’entre elles de se payer des traitements essentiels. Même parmi les personnes bénéficiant d’une assurance privée, les franchises élevées et l’augmentation des frais à leur charge obligent les gens à faire des choix financiers impossibles, comme retarder des soins, s’endetter ou quitter complètement le marché du travail.

« Puisque je vis au Canada, je croyais qu’un diagnostic de cancer du sein s’accompagnerait de soins de calibre mondial. Mais à presque chaque étape, j’ai rencontré des obstacles – des frais à ma charge pour gérer les effets secondaires et les déplacements, jusqu’à la frustration d’apprendre l’existence de nouvelles thérapies qui ne m’étaient pas accessibles, déclare Marie Grgic, bénévole en défense de l’intérêt public à la Société canadienne du cancer. L’un des moments les plus décourageants a été de découvrir que les prothèses mammaires sur mesure ne sont pas couvertes ici, alors qu’elles le sont dans des pays comme les États-Unis et l’Allemagne. Ça ne devrait pas être ainsi. Les personnes atteintes de cancer de partout au pays demandent à leurs représentants élus d’agir pour que l’accès aux soins ne soit pas un privilège, mais plutôt un droit. »

Les disparités en matière de couverture entre les provinces et les territoires ont également une incidence sur les endroits où les gens peuvent se permettre de vivre et de travailler. Alors que certaines provinces financent entièrement les médicaments essentiels et les traitements de soutien, d’autres laissent les gens assumer des frais mensuels de médicaments qui s’élèvent à des milliers de dollars. Cela limite leurs possibilités économiques à un moment où les gouvernements s’emploient activement à éliminer les barrières commerciales et à encourager la mobilité de la main-d’œuvre.

Alors que le Canada s’efforce de renforcer les liens entre la main-d’œuvre et de la rendre plus mobile, l’accès aux soins de santé doit évoluer dans le même sens.

Appel à l’action
La SCC exhorte les gouvernements à prendre des mesures concertées dans trois domaines :

  • Éliminer les obstacles à l’accès aux essais cliniques en harmonisant l’examen déontologique, en investissant dans les infrastructures et en garantissant aux personnes atteintes de cancer le droit d’être informées sur les essais cliniques.

  • Accélérer l’accès des personnes atteintes de cancer aux traitements en modernisant les systèmes de réglementation et de remboursement et en établissant des repères clairs pour les délais d’inscription des médicaments sur les listes provinciales.

  • Établir un formulaire pancanadien en matière d’oncologie et de soins de soutien afin de garantir que les médicaments contre le cancer et les médicaments de soutien soient accessibles au public et abordables, quel que soit le lieu de résidence.

« Il ne s’agit pas de problèmes isolés qu’une province, un territoire ou le gouvernement fédéral peut résoudre seul. Ce sont des problèmes communs et structurels qu’il est tout à fait possible de résoudre, affirme M. Edmonds. Lorsqu’un traitement existe, personne ne devrait avoir à attendre pour y avoir accès. Et, lorsque la recherche offre de l’espoir, cet espoir devrait être accessible à tout le monde, peu importe où l’on vit. »

À propos de la Société canadienne du cancer
La Société canadienne du cancer travaille sans relâche afin de sauver et d’améliorer des vies. Nous finançons les plus brillants chercheurs sur le cancer. Nous fournissons un réseau d’aide empreint de compassion à toutes les personnes atteintes de cancer, dans tout le Canada et pour tous les types de cancer. Avec le soutien des personnes touchées, des sympathisants, des donateurs et des bénévoles, nous créons un avenir plus sain. Nous avons tous un rôle à jouer.

Ça prend une société pour agir contre le cancer. Appelez au 1 888 939-3333 ou visitez cancer.ca aujourd’hui.

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