Le Nouveau-Brunswick traîne loin derrière les autres provinces de l’Atlantique pour ce qui est d’adopter des mesures visant à freiner le vapotage chez les jeunes.
SAINT JOHN (NOUVEAU-BRUNSWICK) -
La Société canadienne du cancer exhorte l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick à adopter une loi sans tarder afin de contrer le vapotage et de prévenir la dépendance à la nicotine chez les jeunes. Cette demande vise à répondre aux préoccupations grandissantes liées au vapotage et au tabagisme chez les jeunes, comme l’indique le sondage provincial de 2021-2021 mené sur cette question auprès des 16 à 24 ans. L'auteur principal de l'Enquête pancanadienne est le Dr Mohammed Al-Hamdani de l'Association pulmonaire de la Nouvelle-Écosse. Ce sondage a été réalisé dans le but de mieux comprendre le comportement, les expériences et les préférences des jeunes utilisateurs de cigarettes électroniques au Nouveau-Brunswick.
Selon les résultats du sondage, 92 % des participants préfèrent actuellement utiliser des liquides à vapoter aromatisés, et 90 % ont commencé à fumer en utilisant du liquide à vapoter aromatisé. En outre, 48 % des participants qui préfèrent les liquides à vapoter aromatisés ont déclaré qu’ils ne continueraient pas à vapoter s’ils ne pouvaient pas acheter de liquides aromatisés. Par ailleurs, 88,4 % des répondants ont dit consommer actuellement du liquide à vapoter contenant de la nicotine, et 61,1 % des participants qui ont consommé des produits à base de nicotine ont utilisé ceux ayant la concentration maximale permise (50-60 mg/ml). Toujours selon ce sondage, 22,5 % des participants ont déclaré avoir acheté leur dispositif de vapotage auprès d’un ami, et 89,1 % ont dit avoir déjà partagé leur cigarette électronique avec quelqu’un d’autre.
« Le vapotage chez les jeunes Néo-Brunswickois atteint des niveaux alarmants et ce sondage révèle des tendances inquiétantes auxquelles nous devons nous attaquer dès maintenant, souligne Kelly Wilson Cull, directrice, Défense de l’intérêt public, Société canadienne du cancer. Le gouvernement doit agir immédiatement et fermement, en adoptant un ensemble de mesures exhaustives destinées à freiner le vapotage chez les jeunes. Une réglementation plus stricte en matière de vapotage protégera les jeunes et la population en général, car les concentrations élevées en nicotine dans ces produits ont contribué au fait qu’une nouvelle génération de jeunes a développé une dépendance à la nicotine. »
Pour agir efficacement contre le vapotage, il faut mettre en place des politiques clés, notamment éliminer les saveurs des cigarettes électroniques, augmenter l’âge légal à 21 ans pour l’achat de cigarettes électroniques et de tabac, limiter la vente de cigarettes électroniques à des endroits interdits aux mineurs, et instaurer une taxe sur les cigarettes électroniques.
« La reprise des travaux de la 60e Assemblée législative du Nouveau-Brunswick demain le 11 mai représente pour le gouvernement provincial une occasion de mettre en évidence l’épidémie actuelle de vapotage chez les jeunes et d’établir des politiques et des programmes efficaces qui favoriseront l’adoption de modes de vie plus sains et qui protégeront la prochaine génération de Canadiens, affirme Mme Wilson Cull. L’adoption du projet de loi d'initiative parlementaire portant sur l’interdiction des cigarettes électroniques aromatisées, qui a été présenté par le porte-parole de l'opposition en matière de santé, Jean-Claude D'Amours, constituerait un excellent point de départ. »
En 2019, l’Île-du-Prince-Édouard a adopté une loi faisant porter à 21 ans l'âge légal pour se procurer des produits du tabac ou des articles de vapotage et limitant la vente de produits de vapotage aux magasins spécialisés réservés aux adultes. En 2020, la Nouvelle-Écosse a pour sa part adopté une loi qui interdit la vente de cigarettes électroniques aromatisées, limite à 20 mg/ml la concentration maximale de nicotine et instaure une taxe sur les cigarettes électroniques. De plus, tout récemment, une taxe sur les cigarettes électroniques est entrée en vigueur à Terre-Neuve-et-Labrador.
Selon les résultats de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves 2018-2019, 41 % des élèves du Nouveau-Brunswick de la 7e à la 12e année ont essayé la cigarette électronique, par rapport à la moyenne nationale de 34 %. De plus, 28 % des élèves de la 7e à la 12e année ont déclaré avoir vapoté dans les 30 jours précédant le sondage, soit bien plus que la moyenne nationale de 20 %. Quant aux élèves néo-brunswickois de la 10e à la 12e année, 39 % fument la cigarette électronique, par rapport à la moyenne nationale de 29 %. À la lumière de ces chiffres qui dépassent tous les moyennes nationales, nous devons agir immédiatement pour réduire les taux de dépendance.
« L’industrie des cigarettes électroniques a créé un marché persuasif et attirant pour les jeunes; l’utilisation et la popularité croissantes des produits de vapotage menacent directement les progrès réalisés dans la lutte contre le tabagisme, ajoute Mme Wilson Cull. Les gouvernements ont l’occasion d’endiguer cette crise grandissante et nous les exhortons à agir rapidement et fermement. »
Selon les données disponibles, les jeunes qui vapotent sont plus susceptibles de devenir des fumeurs. Au Canada, le tabagisme est la principale cause de maladie et de décès évitables. C’est pourquoi la SCC exhorte le gouvernement provincial à interdire les cigarettes électroniques aromatisées et à fixer l’âge légal à 21 ans. La vaste majorité des fumeurs commencent à fumer avant l’âge de 19 ans, et beaucoup deviennent dépendants et le restent. Un rapport récent de l’Institute of Medicine a conclu que faire passer l’âge légal pour acheter des produits de tabac à 21 ans aux États-Unis entraînerait une réduction de 25 % du taux de tabagisme chez les jeunes de 15 à 17 ans et de 15 % chez les jeunes de 18 à 19 ans.
Résultats de l'étude nationale
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