Syndrome d’antidiurèse inappropriée (SIAD)

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Le syndrome d’antidiurèse inappropriée (SIAD) est un groupe de symptômes qui se manifestent quand il y a trop d’hormone antidiurétique (ADH) dans le corps. L’ADH, libérée par l’ hypophyse dans le cerveau, joue un rôle important dans l’équilibre entre la quantité d’eau et le taux de sodium dans le corps. Elle réduit la quantité d’urine fabriquée par le corps en augmentant la quantité d’eau retenue dans les reins. S’il y a trop d’ADH, votre corps retient trop d’eau. Cela engendre des déséquilibres électrolytiques et une baisse du taux de sodium dans le sang, ce qu’on appelle hyponatrémie ou intoxication hydrique.

L’hyponatrémie peut affecter le fonctionnement du cerveau, du cœur, du système nerveux et des tissus; le SIAD est donc un problème de santé grave. Un taux de sodium sanguin extrêmement faible constitue une urgence et peut mettre la vie en danger.

Causes

Certains cancers peuvent causer le SIAD parce qu’ils produisent puis libèrent de l’ADH qui s’ajoute à celle provenant de l’hypophyse, ce qui engendre une quantité excessive d’ADH dans le corps.

Parmi les types de cancer qui produisent de l’ADH, on retrouve les suivants :

  • cancer du poumon à petites cellules;
  • cancer du poumon non à petites cellules;
  • mésothéliome;
  • cancer du pancréas;
  • tumeurs neuroendocrines;
  • thymome, un type de cancer du thymus;
  • tumeurs cérébrales primitives (cancers qui prennent naissance dans le cerveau);
  • cancers de la tête et du cou.

Certains traitements du cancer peuvent inciter le corps à libérer de l’ADH de façon inappropriée. Ce sont entre autres des agents chimiothérapeutiques comme le cyclophosphamide (Cytoxan, Procytox) et la vincristine (Oncovin). D’autres médicaments administrés pour traiter le cancer, dont les analgésiques opioïdes tels que la morphine, peuvent également entraîner le SIAD.

Le SIAD peut aussi être causé par les facteurs suivants :

  • troubles neurologiques comme un accident vasculaire cérébral ou une encéphalite (inflammation du cerveau);

  • maladies pulmonaires telles que la pneumonie ou la tuberculose;
  • médicaments tels que les diurétiques, les antidépresseurs, les anticonvulsivants et les antipsychotiques.

Symptômes

Les symptômes du SIAD dépendent de la faiblesse du taux de sodium sanguin et de la rapidité avec laquelle il diminue. Dans les cas légers, il peut ne pas y avoir de symptômes. Les symptômes apparaissent et s’aggravent habituellement à mesure que le taux de sodium diminue.

Les symptômes du SIAD sont entre autres ceux-ci :

  • fatigue (lassitude extrême ou manque d’énergie);
  • perte d’appétit;
  • maux de tête;
  • nausées;
  • vomissements;
  • crampes musculaires;
  • rythme cardiaque anormal;
  • symptômes neurologiques, par exemple les engourdissements et les picotements, un état de confusion, d’irritabilité, d’agitation, de combativité, de délire ou de désorientation, ou bien des hallucinations;
  • symptômes physiques comme la sensation de faiblesse ou de léthargie, ou un mauvais équilibre;
  • crises d’épilepsie;
  • coma.

Signalez immédiatement vos symptômes à votre médecin ou à votre équipe de soins.

Diagnostic

Le diagnostic du SIAD comporte habituellement un examen physique et un examen neurologique. Votre médecin vous posera des questions sur vos symptômes et vos antécédents de santé et vérifiera votre coordination ainsi que l’efficacité de vos muscles et de vos réflexes. Vous pourriez aussi devoir passer les tests suivants.

  • On fait des analyses biochimiques sanguines pour connaître les taux de sodium, d’azote uréique, de créatinine, d’albumine et d’acide urique dans le sang.

  • On fait des analyses d’urine pour connaître le taux de sodium urinaire. En présence du SIAD, la quantité de sodium dans votre urine sera élevée.

  • Des analyses de l’osmolalité sont effectuées pour mesurer la concentration de toutes les substances chimiques dans la partie liquide du sang ou dans l’urine. Elles permettent de vérifier l’équilibre de l’eau et des électrolytes dans le corps. En présence du SIAD, l’osmolalité sanguine sera faible et l’osmolalité urinaire sera supérieure à l’osmolalité du sang.

Si les résultats des analyses montrent que votre taux de sodium sanguin est faible mais que vos glandes surrénales, votre thyroïde, vos reins, votre cœur et votre foie fonctionnent bien, vous pourriez recevoir un diagnostic de SIAD.

Si votre médecin pense que le SIAD pourrait être causé par le cancer, des examens d’imagerie comme une radiographie pulmonaire ou une tomodensitométrie peuvent être effectués pour voir s’il y a des signes de tumeurs.

Apprenez-en davantage sur ces tests et interventions.

Traitement du SIAD

Une fois que la cause du SIAD est connue, votre équipe de soins le traitera. Elle surveillera étroitement votre taux de sodium sanguin, votre fonction rénale ainsi que tout symptôme neurologique ou cardiaque. Également, elle vous suggérera des moyens d’augmenter votre taux de sodium sanguin s’il est faible (hyponatrémie). La gestion de l’hyponatrémie dépend de sa gravité et du fait qu’elle soit aiguë (baisse soudaine du taux de sodium) ou chronique (faible taux depuis un certain temps).

Si l’hyponatrémie est légère à modérée, vous pourriez n’avoir qu’à limiter la quantité de liquides que vous buvez jusqu’à ce que votre taux de sodium revienne à la normale. On choisit souvent cette option dans les cas d’hyponatrémie aiguë. Pour traiter les cas d’hyponatrémie chronique, on peut administrer, temporairement, des médicaments tels que le tolvaptan (Samsca) afin de bloquer la production d’ADH.

L’hyponatrémie grave est une urgence qu’il faut traiter à l’hôpital. Vous pourriez recevoir une solution saline (eau salée) par une aiguille insérée dans une veine (intraveineuse, ou IV) pour accroître le taux de sodium dans votre sang. On peut également vous administrer un médicament pour faire augmenter la quantité d’urine produite par votre corps.

Si le SIAD est causé par le cancer, le traitement du cancer pourrait empêcher toute nouvelle manifestation du syndrome par la suite.

Révision par les experts et références

  • Shereen Ezzat, MD, FRCPC, FACP
  • OncoLink. Syndrome of Inappropriate Secretion of Antidiuretic Hormone (SIADH). 2022. https://www.oncolink.org/.
  • US National Library of Medicine. Medline Plus: Syndrome of Inappropriate Secretion of Antidiuretic Hormone (SIADH). Bethesda, MD: US Department of Health and Human Service; 2023. https://medlineplus.gov/encyclopedia.html.
  • Deshpande HA, Bhatia A, & Stein S. Metabolic Emergencies (Hyponatremia). DeVita VT Jr., Lawrence TS, Rosenberg SA, eds. DeVita, Hellman, and Rosenberg's Cancer: Principles & Practice of Oncology. 12th ed. Philadelphia, PA: Wolters Kluwer; 2023: Kindle [Chapter 82], https://read.amazon.ca/?asin=B0BG3DPT4Q&language=en-CA.
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  • Lewis, J. Syndrome of Inappropriate Secretion of Antidiuretic Hormone (SIADH). Merck Manual Consumer Version. Kenilworth, NJ: Merck & Co, Inc; 2023. https://www.merckmanuals.com/en-ca/home.

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