OTTAWA, ON -
Selon les résultats d’un nouveau sondage, 88 % des Canadiens sont en faveur de la prolongation des prestations de maladie de l’assurance-emploi (AE) de 15 à au moins 26 semaines. La Société canadienne du cancer (SCC) préconise depuis longtemps cette mesure importante afin que les personnes atteintes de cancer puissent avoir un plus long congé payé pour pouvoir se concentrer sur leur guérison et leur rétablissement. Allonger les prestations de maladie de l’AE, permettra aux personnes malades d’avoir accès à au moins autant de congés payés que les proches aidants, dont la prestation de compassion est passée de 6 à 26 semaines en 2016.
« Les Canadiens touchés par le cancer font trop souvent face à des défis qui sont non seulement médicaux, mais aussi financiers, affirme Kelly Masotti, vice-présidente, Défense de l’intérêt public, Société canadienne du cancer. La durée moyenne du traitement du cancer du sein et du côlon – deux des cancers les plus fréquents au Canada – est de 26 à 37 semaines. Nous devons soutenir davantage les Canadiens atteints de cancer, car personne ne devrait être obligé de choisir entre sa santé physique ou financière. »
Le soutien à cette mesure exprimé dans le cadre de ce sondage constitue une excellente nouvelle pour des personnes comme Kathy MacNaughton, qui sait malheureusement trop bien que les 15 semaines de prestations de maladie actuellement offertes sont insuffisantes pour un être cher ayant reçu un diagnostic de cancer.
L’époux de Mme MacNaughton, David, a appris qu’il était atteint du cancer de l’œsophage le 3 décembre 2013 – le jour de ses 50 ans. À partir de ce moment, sa vie n’a plus jamais été la même. Il a pris congé de son travail de menuisier pour se concentrer sur son traitement et a commencé à recevoir des prestations de maladie. Or, ces prestations ne couvraient qu’une partie du salaire qu’il gagnait avant de tomber malade et, en quatre mois, il a vu ses revenus mensuels passer de 6000 $ à 1600 $, puis à 852 $. Après 15 semaines, ses prestations de maladie ont cessé, malgré qu’il ne fût pas en mesure de retourner travailler, car son cancer était alors en phase terminale.
« À part le cancer, ce qui préoccupait le plus David était de savoir comment il allait contribuer financièrement à sa famille, se rappelle Mme MacNaughton, qui vit à Westville, en Nouvelle-Écosse. Il aurait dû pouvoir profiter pleinement de ses derniers jours plutôt que de s’inquiéter à cause de problèmes d’argent. »
Après le décès de son époux, Mme MacNaughton a commencé à militer en faveur de la prolongation des prestations de maladie de l’AE. « En défendant cette mesure, mon objectif est de faire comprendre au gouvernement que la plupart des personnes atteintes de cancer font face aux mêmes contraintes financières que celles que nous avons connues lorsque David a reçu son diagnostic, explique Kathy. Quinze semaines ne suffisent pas – Il faut que ça change. »
Outre le fort soutien populaire à la prolongation des prestations, les résultats du sondage indiquent que les Canadiens sont en faveur du financement de cette mesure par les employeurs ou à même leur chèque de paie. Quatre-vingt-sept pour cent des répondants sont d’accord avec une augmentation de cinq sous des primes payées par l’employeur lors de la première année, et d’un sou l’année suivante, afin de financer l’allongement de la période de versement des prestations de maladie. L’appui à cette mesure est en hausse de deux points de pourcentage, depuis le premier sondage de la SCC en février 2020. En parallèle, de plus en plus de Canadiens sont favorables à une contribution salariale; 82 % des répondants – une hausse de cinq points de pourcentage, depuis février 2020 – accepteraient de verser cinq sous supplémentaires sur chaque tranche de revenu de 100 $ pour financer la prolongation des prestations à au moins 26 semaines.
« Les résultats de ce sondage indiquent que les Canadiens sont conscients de la nécessité d’aider financièrement les personnes touchées par le cancer grâce au programme de prestations de maladie sur une plus longue période de temps, souligne Mme Masotti. Cela fait des années que nous disons au gouvernement que 15 semaines sont insuffisantes pour couvrir la durée de traitement et de rétablissement pour la plupart des patients atteints de cancer. »
Lors de l’élection de 2019, le Parti libéral du Canada s’est engagé à prolonger la période de versement des prestations de maladie de l’assurance-emploi. Il a réitéré cet engagement dans la lettre de mandat remise à la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, en décembre 2019. Il est important de mentionner que la SCC appuie les efforts du Bloc Québécois et du Nouveau Parti Démocratique du Canada visant à prolonger les prestations de maladie afin que les Canadiens souffrant d’une maladie mettant leur vie en danger puissent s’absenter de leur travail sur une plus longue période afin de se concentrer sur leur guérison et leur rétablissement.
La pandémie de la COVID-19, qui a eu la conséquence de mettre en évidence certaines faiblesses du régime de l’assurance emploi, n’a fait qu’accentuer le nécessité de prolonger les prestations de maladie afin de soutenir les personnes vulnérables.
« La prolongation à au moins 26 semaines des prestations de maladie de l’assurance-emploi serait un grand pas en avant, poursuit Mme MacNaughton. David aurait aimé avoir la chance de passer plus de temps en famille sans avoir à se préoccuper de la durée de son congé maladie, et je sais que de nombreux Canadiens comme lui seraient reconnaissants d’une telle mesure. »
« Il est temps d’enlever ce poids sur les épaules des personnes atteintes par une maladie aussi grave que le cancer, explique Mme Masotti. C’est pour cette raison que nous demandons au gouvernement fédéral de respecter son engagement à prolonger à au moins 26 semaines les prestations de maladie de l’assurance-emploi. Les personnes atteintes de cancer ne peuvent plus attendre. »
Un rapport multipartite sur la façon dont peuvent être améliorées les prestations de maladie de l’AE peut être consulté ici. Pour en savoir plus sur les activités de défense de l’intérêt public de la SCC, cliquez ici.
À propos du sondage
Voilà quelques-uns des résultats d’un sondage Ipsos réalisé du 29 janvier au 1er février 2021 pour le compte de la Société canadienne du cancer. Le sondage a été mené auprès de 2000 Canadiens. Les données ont ensuite été pondérées en fonction de caractéristiques démographiques pour que la composition de l’échantillon corresponde à celle de la population adulte selon les données du recensement, et pour produire des résultats qui sont représentatifs de l’ensemble statistique. La précision des sondages Ipsos en ligne est mesurée au moyen d’un intervalle de crédibilité. Dans le cas de ce sondage, les résultats sont précis à plus ou moins 2,5 points de pourcentage. L’intervalle de crédibilité sera plus important au sein des sous-groupes de la population. Toutes les enquêtes par sondage peuvent comporter des erreurs d’autres sources, y compris, mais sans s’y limiter, des erreurs de couverture et de mesure.
À propos de la Société canadienne du cancer
La Société canadienne du cancer (SCC) est le seul organisme de bienfaisance national à soutenir les personnes touchées par tous les types de cancer, dans les communautés à travers le pays. Aucune autre organisation ne fait la même chose que nous. Nous sommes la voix des femmes et des hommes qui ont le cancer à cœur. Nous finançons des projets de recherche novateurs, nous fournissons un réseau d’aide pour toutes les personnes touchées par le cancer et nous favorisons l’adoption de politiques en matière de santé qui aident à prévenir le cancer et soutiennent les personnes touchées par la maladie.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Nuala McKeeGestionnaire, Communications de la défense de l’intérêt public
Société canadienne du cancer
416 219-7281