Recherche sur le cancer du pénis

On en apprend toujours plus sur le cancer. Les chercheurs et les professionnels de la santé se servent de ce qu’ils ont appris lors des études de recherche pour élaborer de meilleures pratiques qui aideront à détecter et à traiter le cancer du pénis.

Le texte qui suit traite de différentes recherches qui se révèlent prometteuses dans la lutte contre le cancer du pénis. Nous avons inclus de l’information qui provient de PubMed, la base de données de recherche de la National Library of Medicine. Chaque article scientifique de PubMed comporte un numéro d’identification (PMID) dont le lien mène à un bref résumé (Abstract, en anglais). Nous avons aussi indiqué des liens vers les résumés des recherches présentées aux réunions de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), lesquelles se tiennent tout au long de l’année. Vous pouvez trouver de l’information sur les essais cliniques en cours au Canada sur EssaisCanadiensCancer.ca et sur ClinicalTrials.gov. On attribue à chaque essai clinique un identifiant appelé numéro d’essai clinique national (NCT). Le numéro NCT mène vers des renseignements sur l’essai clinique.

Diagnostic et pronostic

Un domaine clé de la recherche porte sur de meilleures méthodes pour diagnostiquer et stadifier le cancer du pénis. Des chercheurs tentent également de trouver des façons d’aider les médecins à établir un pronostic (probabilité que le cancer puisse être traité avec succès ou qu’il réapparaisse après le traitement). Voici des recherches importantes sur le diagnostic et le pronostic.

Les biomarqueurs sont des substances, comme des protéines, des gènes ou des segments de matériel génétique tels que l’ADN et l’ARN, qui sont naturellement présentes dans le corps. On peut les mesurer dans les liquides corporels comme le sang et l’urine ou encore dans les tissus qu’on a prélevés sur le corps. Une mutation génétique ou un changement de la quantité normale d’un biomarqueur peut signifier qu’une personne est atteinte d’un certain type de cancer. Des chercheurs évaluent les biomarqueurs suivants afin de voir si ces substances peuvent aider les médecins à trouver de nouveaux traitements qui sont bénéfiques pour un homme atteint du cancer du pénis :

Les tests fondés sur les gènes détectent les différences entre les gènes normaux et les gènes qui ont changé (muté) dans les cellules cancéreuses. L’analyse des microréseaux est un type de test fondé sur les gènes qui permet aux chercheurs d’observer de nombreux gènes simultanément afin de savoir lesquels sont actifs et lesquels ne le sont pas. Analyser de nombreux gènes à la fois afin de savoir lesquels sont actifs et lesquels ne le sont pas est appelé profil d’expression génétique. Les chercheurs espèrent que concevoir plus de tests fondés sur les gènes aidera les médecins à identifier les meilleurs traitements pour certains cancers, dont le cancer du pénis. Les tests fondés sur les gènes aideront aussi les médecins à adapter plus de traitements au cancer de chaque personne en fonction de sa constitution génétique (The Oncologist, PMID 26670666; ASCO, Abstract 4573).

L’échographie Doppler est un type d’échographie qui permet d’observer la circulation du sang dans le corps. Lors d’une récente étude, on a comparé l’échographie Doppler à l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Les chercheurs ont employé les deux examens pour voir si le cancer du pénis s’était propagé aux tissus spongieux du pénis afin de décider si le pénis pouvait être préservé durant la chirurgie. Les résultats montrent que l’échographie Doppler a été aussi efficace que l’IRM pour détecter le cancer qui s’était propagé aux tissus spongieux. L’échographie Doppler présente comme avantage d'être une épreuve diagnostique moins coûteuse (Urology, PMID 26776562).

L’examen des ganglions lymphatiques de l’aine est une partie importante du diagnostic pour le cancer du pénis, car le nombre de ganglions lymphatiques vers lesquels le cancer s’est propagé peut affecter la survie. Des chercheurs évaluent les examens d'imagerie suivants en association avec la biopsie du ganglion sentinelle afin de savoir si cela leur permettrait de mieux détecter les ganglions lymphatiques cancéreux :

  • TEP/TDM au FDG (BJU International, PMID 26216234);
  • TEPU/TDM (European Journal of Nuclear Medicine and Molecular Imaging, PMID 28175934).

Traitement

Les chercheurs étudient de nouvelles méthodes qui pourraient améliorer le traitement du cancer du pénis. Les progrès réalisés dans le traitement du cancer ainsi que les nouveaux procédés permettant de soulager les effets secondaires ont engendré une hausse de la qualité de vie et un meilleur pronostic pour de nombreuses personnes atteintes de cette maladie. Voici des recherches importantes sur le traitement du cancer du pénis.

L’essai clinique InPACT est un essai international auquel participent des centres canadiens. Cet essai a pour but de déterminer le meilleur ordre dans lequel effectuer la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie pour traiter des hommes atteints d’un cancer du pénis qui s’est propagé aux ganglions lymphatiques. On ne sait pas encore si l’administration du traitement initial en association avec la chimiothérapie ou la chimioradiothérapie avant de pratiquer une chirurgie est une meilleure méthode que l’administration de la chirurgie seule (ClinicalTrials.gov, NCT 02305654).

La curiethérapie est un type de radiothérapie qui consiste à utiliser des implants (aiguilles, cathéters, fils ou grains) pour émettre la radiation directement dans la tumeur ou tout près. Elle peut être offerte aux hommes atteints d’un cancer du pénis de stade précoce. Lors d’une méta-analyse récente, on a comparé la curiethérapie à l’amputation chirurgicale du pénis. Les résultats ont démontré que la majorité des hommes ont pu éviter la chirurgie visant à enlever le pénis lorsqu’ils ont été traités à l’aide de la curiethérapie. Il n’y avait aucune différence quant à la survie entre la curiethérapie et la chirurgie. Si la curiethérapie ne fonctionne pas, on a recours à la chirurgie pour traiter le cancer (Brachytherapy, PMID 25944394).

Le resurfaçage total du gland est une intervention lors de laquelle le chirurgien a recours à la greffe de peau pour réparer le gland à la suite d’une chirurgie visant à enlever le cancer. Lors d’une étude, on a évalué le resurfaçage total du gland après le traitement d’un cancer du pénis qui n’avait pas envahi les tissus plus profonds du pénis (cancer localisé du pénis). L’étude a démontré que tous les hommes étaient encore vivants 1 an après la chirurgie et qu’il y a eu une récidive locale dans seulement 1 cas. Un grand nombre d’hommes ont rapporté avoir une vie sexuelle améliorée après la chirurgie. Les chercheurs sont d’avis que le resurfaçage total du gland devrait être considéré comme un traitement standard pour le cancer localisé du pénis (Journal of Urology, PMID 28027867).

Le dacomitinib est un médicament qui cible le récepteur du facteur de croissance épidermique (R-EGF) présent à la surface des cellules cancéreuses pour que les cellules cessent de croître et de se diviser. Dans une étude à petite échelle, on s’est penché sur l’administration de dacomitinib chez des hommes atteints d’un cancer du pénis qui s’était propagé aux ganglions lymphatiques ou à d’autres organes. L’étude a permis de constater que le dacomitinib était un traitement efficace chez les hommes qui n’avaient pas d’infection au virus du papillome humain (VPH). On devra mener d'autres recherches pour découvrir le rôle que peut jouer le dacomitinib dans le traitement du cancer du pénis (ASCO, Abstract 399).

Le panitumumab (Vectibix) est un anticorps monoclonal qui cible le R-EGF présent sur les cellules cancéreuses pour que les cellules cessent de croître et de se diviser. Dans une étude à petite échelle, on s’est penché sur l’administration de panitumumab comme traitement du cancer du pénis qui s’était propagé à d’autres parties du corps et qui est réapparu après la chirurgie et la chimiothérapie. Les résultats montrent que le panitumumab améliore légèrement à la fois la survie sans évolution et la survie globale. On devra mener d'autres recherches pour déterminer les meilleures façons d’employer le panitumumab pour traiter le cancer du pénis (Clinical Genitourinary Cancer, PMID 26362073).

Pour en apprendre davantage sur la recherche sur le cancer

Les chercheurs tentent toujours d’en savoir davantage sur le cancer du pénis. L’essai clinique est une étude de recherche lors de laquelle on évalue de nouvelles façons de prévenir, de détecter, de traiter ou de gérer le cancer du pénis. L’essai clinique permet d'obtenir des renseignements sur l'innocuité et l'efficacité de nouvelles approches afin de déterminer si elles doivent être offertes à plus grande échelle. La plupart des traitements standards du cancer du pénis ont d'abord démontré leur efficacité en essai clinique.

Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.