Recherche sur les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière

On en apprend toujours plus sur le cancer. Les chercheurs et les professionnels de la santé se servent de ce qu’ils ont appris lors des études de recherche pour élaborer de meilleures pratiques qui aideront à prévenir, à détecter et à traiter les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière. Ils tentent aussi de trouver comment améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de ces tumeurs.

Le texte qui suit traite de différentes recherches qui se révèlent prometteuses dans le traitement des tumeurs au cerveau et à la moelle épinière.

Nous avons inclus de l’information qui provient des sources suivantes. Chaque article comporte un numéro d’identification dont le lien mène à un bref résumé.

  • PubMed, US National Library of Medicine (PMID)
  • American Society of Clinical Oncology (ASCO)
  • Essais canadiens sur le cancer et ClinicalTrials.gov (NCT)

Chirurgie

Les tumeurs au cerveau ou à la moelle épinière qu’on peut enlever complètement par chirurgie engendrent habituellement un meilleur pronostic. Des chercheurs tentent de trouver des moyens d’améliorer les techniques chirurgicales afin de retirer les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière sans détruire les tissus importants et sans affecter le fonctionnement du cerveau ou de la moelle épinière.

Les techniques d’imagerie peropératoires sont des moyens pour les médecins de voir à l’intérieur du corps pendant une chirurgie. Les chercheurs étudient ces techniques afin de savoir si celles-ci peuvent aider les médecins à planifier les traitements et si elles peuvent les guider durant une chirurgie du cancer du cerveau ou de la moelle épinière. Ils espèrent que les chirurgiens, s’ils sont en mesure de voir la différence entre la tumeur et le tissu cérébral, pourront ainsi retirer la plus grande partie possible du cancer, tout en épargnant le tissu cérébral sain (Cochrane Database of Systematic Reviews, PMID 29355914; International Journal of Computer Assisted Radiology and Surgery, PMID 28391583).

La chirurgie guidée par fluorescence a recours à des médicaments qui deviennent lumineux lorsqu'ils sont exposés à la lumière. Ces médicaments sont administrés par la bouche; les cellules cancéreuses en absorbent davantage que les cellules normales en raison de leur croissance plus rapide. Durant l’intervention, le chirurgien utilise un microscope auquel est fixée une lumière bleue spéciale. Sous cette lumière, les cellules cancéreuses s’illuminent, ce qui permet au chirurgien de les voir facilement et de retirer la plus grande partie possible de la tumeur. La chirurgie guidée par fluorescence fait l’objet d’études pour son rôle dans le traitement chirurgical de certains types de tumeurs cérébrales (Neurosurgery Clinics of North America, PMID 28917285; NCT01502280). Une petite étude menée récemment laisse supposer que la chirurgie guidée par fluorescence pourrait être plus efficace pour les tumeurs cérébrales de haut grade que pour les tumeurs de bas grade (British Journal of Neurosurgery, PMID 29357709).

Radiothérapie

La radiothérapie est un traitement standard pour de nombreux types de tumeurs cérébrales. Un domaine clé de la recherche porte sur de meilleures façons de traiter les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière par la radiothérapie.

La protonthérapie emploie des protons (particules portant une charge positive) pour traiter le cancer. Les protons libèrent plus d’énergie après avoir atteint une certaine distance et s’être arrêtés. Ainsi, ils causent moins de dommages aux tissus normaux avoisinants. La protonthérapie peut s’avérer une bonne option thérapeutique pour les tumeurs situées à la base du crâne, qui peuvent être difficiles à retirer au moyen de la chirurgie et de la radiothérapie standard (Seminars in Radiation Oncology, PMID 29735196; Current Treatment Options in Neurology, PMID 28365895).

Un essai clinique comparatif porte actuellement sur l’utilisation de la chimiothérapie associée à la protonthérapie, à la radiothérapie externe standard ou à la radiothérapie avec modulation d’intensité. Les chercheurs espèrent déterminer si la protonthérapie entraîne moins d’effets secondaires que les autres types de radiothérapie et si elle améliore la survie globale et la survie sans évolution de la maladie (NCT02179086).

Chimiothérapie

Des chercheurs tentent de trouver des façons d’améliorer la chimiothérapie comme traitement des tumeurs au cerveau et à la moelle épinière. 

Un implant utilisant des ultrasons pulsés de faible intensité est à l’essai pour voir s’il peut permettre aux médicaments d’atteindre une tumeur cérébrale en perturbant la barrière hémato-encéphalique et, ce faisant, améliorer l’efficacité de la chimiothérapie. Une petite étude portant sur le glioblastome multiforme récidivant a observé que la survie globale était légèrement supérieure chez les personnes montrant des signes manifestes de perturbation de la barrière hémato-encéphalique comparativement à celles qui ne présentaient pas une telle perturbation. La recherche se poursuit dans le cadre d’essais cliniques (ASCO, Abstract 2016).

Traitement ciblé

Les médicaments ciblés visent des molécules spécifiques (habituellement des protéines) qui entraînent la croissance des cellules cancéreuses. À ce jour, très peu de médicaments ciblés ont montré une quelconque efficacité dans l’amélioration de la survie chez les personnes ayant des tumeurs cérébrales. Des chercheurs continuent d’étudier les médicaments ciblés comme traitement des tumeurs au cerveau et à la moelle épinière.

Le régorafénib (Stivarga) est un inhibiteur de la tyrosine kinase. Ce type de médicament bloque une enzyme particulière (appelée tyrosine kinase) qui contribue à l’envoi de signaux dans les cellules. Lorsque cette enzyme est bloquée, les cellules cessent de croître et de se diviser. Un essai clinique a comparé la lomustine (CeeNU, CCNU) au régorafénib chez des personnes ayant eu des glioblastomes qui sont réapparus après le traitement (rechute). Les résultats ont montré qu’en comparaison de la lomustine, le régorafénib avait amélioré la survie globale et la survie sans évolution de la maladie (ASCO, Abstract 2047).

Immunothérapie

L’immunothérapie utilise le système immunitaire pour aider à détruire les cellules cancéreuses. Un domaine clé de la recherche porte sur de meilleures façons de traiter les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière par l’immunothérapie. Différents types de vaccins, en particulier, semblent prometteurs (Seminars in Immunopathology, PMID 28138787; Nature Reviews Neurology, PMID 28497804; Cancer, PMID 27875627).

Lors de la thérapie par lymphocytes T à CAR, on prélève des millions de lymphocytes T chez une personne atteinte de cancer. En laboratoire, on les modifie de façon à ce qu’ils soient dotés de récepteurs d’antigènes chimériques (CAR) à leur surface. Ces récepteurs reconnaissent un antigène (protéine) spécifique exprimé par le type de cancer traité. On réinjecte les lymphocytes T à la personne afin qu’ils se multiplient puis attaquent et détruisent les cellules cancéreuses. Des chercheurs étudient l’utilisation des thérapies par lymphocytes T à CAR pour traiter le glioblastome (Clinical Cancer Research, PMID 29158268).

Autres traitements

Des chercheurs étudient différents moyens de traiter les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière. Un domaine clé de la recherche porte sur les solutions de rechange à l’ablation chirurgicale de tumeurs.

La thermothérapie laser interstitielle (LITT) est un type d’ablation. Au cours de cette intervention, le médecin insère une sonde dans la tumeur. La sonde émet de l’énergie lumineuse qui se transforme en énergie thermique dans la tumeur, ce qui détruit les cellules cancéreuses. Des études indiquent que la LITT est efficace pour traiter les gliomes difficiles à enlever par chirurgie. Elle pourrait également perturber temporairement la barrière hémato-encéphalique, ce qui veut dire que les médicaments pourraient facilement atteindre le cerveau lorsque la LITT est utilisée (World Neurosurgery, PMID 29410102; Progress in Neurological Surgery, PMID 29990970; British Journal of Neurosurgery, PMID 29357709).

L’électroporation irréversible utilise des impulsions électriques pour détruire les cellules cancéreuses. Ce type de traitement comporte l’avantage de ne pas utiliser de chaleur; ce qui peut causer moins de dommages aux nerfs, aux vaisseaux sanguins et aux autres tissus près de la tumeur. La recherche continue de se pencher sur le rôle de l’électroporation irréversible comme traitement du glioblastome (Glioblastoma, PMID 29251858).

La thérapie photodynamique interstitielle utilise des médicaments qui, lorsqu’ils sont exposés à la lumière, deviennent brillants. Ces médicaments sont administrés par la bouche; les cellules cancéreuses en absorbent davantage que les cellules normales en raison de leur croissance plus rapide. Une lumière spéciale permet au chirurgien de repérer les cellules cancéreuses. Cette technique ressemble à la chirurgie guidée par fluorescence, sauf que lors de la thérapie photodynamique interstitielle, la lumière est utilisée pour détruire les cellules cancéreuses. Lors d’une très petite étude, on a observé que la thérapie photodynamique interstitielle n’était fructueuse qu’en présence d’une forte concentration du médicament sensible à la lumière dans la tumeur cérébrale (Cancers (Basel), PMID 28125024).

Le traitement aux ultrasons focalisés de haute intensité (UFHI) a recours à des ultrasons ciblés pour créer une chaleur intense qui détruit le tissu. On a souvent recours à l’IRM pour guider le faisceau d’ultrasons. Des chercheurs étudient l’UFHI comme traitement des gliomes (NCT01473485). Cette technique pourrait aussi perturber temporairement la barrière hémato-encéphalique, ce qui veut dire que les médicaments pourraient facilement atteindre le cerveau pendant ce laps de temps et rendre les tumeurs plus sensibles à la radiothérapie (Progress in Neurological Surgery, PMID 29990972).

Pour en apprendre davantage sur la recherche sur le cancer

Les chercheurs tentent toujours d’en savoir davantage sur les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière. L’essai clinique est une étude de recherche lors de laquelle on évalue de nouvelles façons de prévenir, détecter, traiter ou gérer les tumeurs au cerveau et à la moelle épinière. Il permet d’obtenir des renseignements sur l’innocuité et l’efficacité de nouvelles approches afin de déterminer si elles doivent être offertes à plus grande échelle. La plupart des traitements standards des tumeurs au cerveau et à la moelle épinière ont d’abord démontré leur efficacité en essai clinique.

Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.